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Le roman culte de Burroughs - drogue, sexe et fantasmes - mis en images par le réalisateur culte de "Videodrome", "La Mouche" et "Crash".
L'Interzone. Un territoire absent de toutes les cartes, situé quelque part entre New York et Tanger, labyrinthe de rues semblable aux méandres du cerveau d'un drogué où se réfugie William Lee après avoir accidentellement tué sa femme. Persuadé d'être un agent secret au centre d'un immense complot, Lee commence à rédiger des rapports pour le compte d'une mystérieuse organisation, communiquant avec elle par l'intermédiaire d'une machine à écrire bavarde arborant parfois l’aspect d’un cafard... Le roman culte de Burroughs - drogue, sexe et fantasmes - mis en images par le réalisateur culte de "Videodrome", "La Mouche" et "Crash".
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" Le Festin nu de David Cronenberg ressemble à une gigantesque hallucination, comme une plongée au c&oel
" Le Festin nu de David Cronenberg ressemble à une gigantesque hallucination, comme une plongée au cœur d’une paranoïa. (...)
Kafka au pays des drogues dures : éprouvant !
Au moins autant que le roman éponyme de William S. Burroughs, dont le film est en partie tiré. Livre culte de la littérature « underground » des années 60, Le Festin nu est composé d’éclats de textes totalement décousus - c’est déjà un exploit de terminer le premier chapitre -, tournant autour de la drogue et accessoirement de la bisexualité, mais censés restituer les sensations de ces fameux "voyages intérieurs" si chers à ces années "beatniks".
Heureusement pour nous, D. Cronenberg a considérablement allégé cet imbroglio littéraire, ajoutant, pour structurer le récit, quelques événements clés tirés de la vie de W. S. Burroughs - un séjour à Tanger, et la mort accidentelle de sa femme qu’il tua d’un coup de revolver... en jouant à Guillaume Tell !
Au point de transformer Le Festin nu en un film... sur la création d’un livre bizarre, par un auteur non moins étrange (W. Lee alias W. Burroughs), profondément paranoïaque, et en proie à de violentes hallucinations, sources de toute son inspiration.
Selon un principe cher au cinéaste canadien, roi des univers fantastiques purement cérébraux, tout est faux et en même temps tout est vrai. Car W. Lee ne reviendra jamais plus dans le monde du réel. Il dérivera dans un Tanger de rêve comme tout droit sorti d’un Thé au Sahara de Bowles, avant de sombrer au milieu d’une énigmatique interzone."
" Choquant ? Non, rien que de très naturel pour un film qui porte la double signature de David Cronenberg et de William S.
" Choquant ? Non, rien que de très naturel pour un film qui porte la double signature de David Cronenberg et de William S. Burroughs, respectivement surnommés "le pape de l'horreur organique" et "l'écrivain le plus déviant de la littérature contemporaine"... A ce titre, Le Festin nu risque fort de laisser pantois ceux qui ont trouvé L’Amant de Annaud plutôt "hot". Mais chez les accros de l’art parallèle, du cinéma-culte et de l'érotisme alternatif, la sortie de ce film est un événement aussi rare et terrifiant que le passage de la comète de Halley. Terrifiant parce que le livre de Burroughs, drogué notoire et homicide malgré lui, est réputé depuis toujours irracontable, impénétrable... En un mot comme en mille, IN-FIL-MA-BLE! Mais personne, avant Cronenberg, n'avait jamais exploré les régions secrètes du corps et de l'esprit où nous ont entraînés Vidéodrome, La Mouche et Crash.
La rencontre entre le cinéaste canadien et Le Festin nu ne date pas d'hier : elle remonte à la fin des années 50... Le père du jeune David avait l'habitude de ramener des revues d'avant-garde à la maison. L’une d’elle publiait en exclusivité les extraits d'un roman encore inédit, "The Naked Lunch". Le texte, proprement dément, écrit dans une langue poétique et obscène, affamée et pulsative, parlait de choses dont un garçon de 15 ans — qui plus est, un Torontois ! — ne pouvait avoir conscience : drogue et homosexualité. Pour Cronenberg, Le Festin nu ressemblait juste à de la bonne littérature fantastique. Ce n'est que très progressivement qu’il devait appréhender le monde réel caché derrière les mots. Le monde excessif et désespéré de William S. Burroughs !
En 1951, Burroughs, qui ne sait pas encore quoi faire de ses dix doigts, abat accidentellement son épouse au cours d'une Benzedrine-party chez des amis de Mexico City. Après deux semaines à l'ombre, c'est un homme brisé qui est relâché. Il s’embarque alors pour Tanger où il s’engloutit dans le chagrin, le remords, la drogue et le demi-monde. C'est dans ces conditions extrêmes, presque en état second, qu’il accouche du Festin nu, un livre qui va pulvériser les limites admises de la littérature.
De cette tragédie personnelle, autant que du livre qui en a jailli, David Cronenberg va nourrir son film. Inoculant, au passage, ses propres terreurs dans la chair à vif du récit burroughsien, il a réalisé cette chose rare: un thriller halluciné dont l'enjeu n’est autre que la création. Celle d’un univers kafkaïen dans lequel le spectateur se retrouve étrangement à l'aise. Et si vous rencontrez, chemin faisant, quelques machines à écrire insectoïdes et grands échalas extraterrestres, ne vous étonnez pas. On vous l’a dit : rien que de très naturel..."
" En reprenant les termes mêmes de Burroughs, on pourrait dire que, calquant sa démarche sur celle de l’&
" En reprenant les termes mêmes de Burroughs, on pourrait dire que, calquant sa démarche sur celle de l’écrivain, David Cronenberg agit "à l'instar d'un cartographe, d'un explorateur des zones psychiques, tel un cosmonaute de l’espace intérieur "... Le périple initiatique parcouru ici par Bill Lee (nom de plume qu’adopta Burroughs lorsqu'il écrivit son premier roman junkie), repose sur la conscience d’un déchirement et d’une souffrance effroyable où le héros se sauve par l’écriture.
Ecriture "magique" si l’on peut dire, où c’est la machine elle-même, sorte d’insecte monstrueux, qui dicte à Bill ses rapports. Il y a trop de niveaux de lecture et d’indices d'interprétations pour tenter de trouver un fil conducteur à ce Festin nu. Comme devant tout le cinéma de Cronenberg, on ne peut que se laisser aller à l’hallucination et à cette exploration plus folle du corps-machine et de l’horreur de notre condition humaine, qui ne peut être dépassée que par la création."
" Adaptation du Festin nu de William Burroughs par David Cronenberg, le petit prince du cinéma d’épouvante, e
" Adaptation du Festin nu de William Burroughs par David Cronenberg, le petit prince du cinéma d’épouvante, est un chef-d’œuvre. Voilà. Cest dit. Maintenant, détaillons.
Le livre de Burroughs ne pouvait être filmé. Il était trop scatologique, trop centré sur la drogue, trop acide, trop trop. David Cronenberg en a pris l’essence, l’a transformée, grâce à sa propre imagination extraordinaire — qui semble, aujourd’hui, avoir été sous-estimée et sous-employée dans la Mouche et Faux Semblants— en quelque chose d’aussi puissant qu’une drogue, d’aussi grisant qu’une nuit d’amour, d’aussi drôle que les Marx Brothers, d’aussi enrayant qu’un film d’horreur. En matière de biographies filmées, c’est le meilleur film jamais réalisé sur la vie d’un écrivain, nous semble-t-il. C'est aussi finement rythmé qu’un poème de Lautréamont ou de Rimbaud, avec une structuré interne établie autour de métaphores spécifiques qui prennent de plus en plus de sens au fur et à mesure de l’histoire.
Cronenberg a réalisé un film sur l’emprise de la drogue, sans héroïne : les drogues métaphoriques sont des produits chimiques utilisés pour tuer des cafards, et surtout une rare espèce sud-américaine, de la famille des centipèdes aquatiques qu’on appellera la Viande noire. L'autre drogue, c’est l'écriture, bien sûr. (...)
La grande intelligence du film réside dans la métamorphose-métaphore des insectes en plaisir : la poudre de Viande noire que Lee se frotte sur la peau, le foutre de Mugwump qui récompense le bon écrivain, l’extase littéraire et kafkaïenne de la poudre anti-cafards...
Mais ça n’est pas tout : Cronenberg parvient à faire partager la vedette de ses effets entre cette imagerie "insectueuse" et une impression de simultanéité fascinante. Lee peut être dans une sordide chambre louée à New York, mais c’est la lumière de Tanger qui filtre par la fenêtre. L’emprise de la drogue —que ça soit la Viande noire, le sexe ou la poudre jaune— est montrée, pas racontée. L’écran en devient le témoin dramatique. Le Festin nu est une aventure déchirante et déchirée sur la dualité création-destruction. Et en plus, on s’amuse !
Peter Weller (ex-Robocop) est extraordinaire dans le personnage de Lee/Burroughs : ses traits saillants et doux peuvent être, selon le besoin, métalliques ou soyeux. Ici, il adopte avec brio la face prématurément aigrie de l’écrivain. Judy Davis est souple, relâchée et plaisante dans le double rôle de la femme de l’écrivain et de Jane Frost, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Jane Bowles. On la voit tout d’abord qui se plante une seringue dans le sein, puis elle évolue tranquillement vers sa silhouette tragique.
Cronenberg multiplie les surprises. Il parvient même à gommer l’effroyable lifting de Roy Scheider, diabolique docteur en manipulations. Et même si la vraie nature de l’efféminé Yves Goquet, interprété par Julian Sands, renvoit à une créature précédente de David Cronenberg, les trouvailles du film vous frappent en plein visage avec ce qu’Arthur Koestler décrivit jadis comme le ah-aha-hahaha : la définition de la surprise, de l’illumination et du rire."
" Absurde, déroutante et touffue, cette relecture du roman de Burroughs vaut surtout pour ses métaphores de l'é
" Absurde, déroutante et touffue, cette relecture du roman de Burroughs vaut surtout pour ses métaphores de l'écriture littéraire considérée là comme un acte vital, pulsionnel et meurtrier. Ecrire, c'est risquer et tuer sans cesse (quoi ? les tabous, l'ordre rationnel, la morale...), pour jouir du mot juste (figuré par l'éjaculation du mugwump, bestiole spongieuse assez marrante.A travers les métamorphoses de la machine à écrire, Cronenberg dit le grouillement des mots intérieurs, la torture du trou noir, la dissolution de soi. On savoure les esquisses de quelques VIP (Kerouac, Ginsberg, Paul et Jane Bowles...) associées à une bande-son dissonante (les riffs d'Ornette Coleman). "
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