Un week-end en Espagne
Le festival Cinespaña 2014 s'achève ce week-end, après la découverte d'un très beau et étrange premier film, Anima1
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Chronique d’une famille folle où tout n’est que névroses, conflits d’intérêts et complots. La première grande farce comique de l'auteur de "Cria Cuervos".
Pour fêter les cent ans de la "Madre", enfants, petits enfants, cousins... se réunissent dans la traditionnelle demeure familiale. A la joie des retrouvailles succède les reproches, les regrets, les haines... "Maman" n'est pas dupe. Elle sait que certains l'aiment et... que d'autres veulent en finir définitivement avec elle. Une Maman emblématique qui est, peut-être aussi, la vieille carcasse d'une Espagne franquiste qui a du mal à mourir ! Cinéaste féroce des "années Franco", Carlos Saura ("La Cousine Angélique", "Cria Cuervos"), a déjoué la censure de son pays en maniant l'allégorie. Dans "Anna et les loups" (1974), l'Eglise et l'Armée étaient clairement ses cibles. Il en reprend les mêmes personnages dans "Maman a cent ans" (1979, nommé pour l'Oscar du meilleur film étranger), déplaçant le propos sur le ton de la comédie et de la farce. Le dictateur espagnol était mort quatre ans plus tôt mais la "fête" ne masque pas totalement les craintes : le loup disparu, reste la meute...
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" Si l'œuvre de Saura a pu acquérir peu à peu cette cohérence dans la peinture des êtres et des mi
" Si l'œuvre de Saura a pu acquérir peu à peu cette cohérence dans la peinture des êtres et des milieux — on n'en voit guère d'équivalent que chez certains romanciers de « comédies humaines », Balzac, Zola ou Perez Galdos — ce n'est pas seulement grâce à sa thématique, son écriture, ses choix (effectivement très personnalisés, jusque dans l'interprétation et la création, notamment, avec Géraldine Chaplin, d'un personnage central multiforme mais à chaque fois intensément caractéristique), c'est surtout grâce à la nécessité interne d'une vision d'ensemble fondée sur la lucidité critique et la connaissance dialectique des rapports de l'individuel au collectif, des phénomènes de mœurs et de mentalités.
Bien qu'il soit modulé sur plusieurs registres, l'art de Saura ne renonce jamais à ce qui est son pouvoir le plus décapant : la virulence noire de l'humour. Il le porte, dans Maman a cent ans, à son apogée, chauffé à blanc par le sarcasme subtilement mêlé de tendresse, à la limite de la farce (...)
La description minutieuse du microcosme familial — décor, mobilier, rituels, manières d'être — définit de façon clinique les lézardes du déclin sur la façade de l'ancienne prospérité. Elle se combine à la bouffonnerie, à la fantasmagorie quasi surréaliste de certaines situations. (...) de temps à autre, le manège étourdissant des passions (tout le refoulé des désirs explose dans ce huis-clos) et des manœuvres meurtrières, s'interrompt brusquement. Un ange passe. Ou plutôt un hélicoptère invisible dont le rotor vrombit et qui soulève un vent d'ouragan dans la maison, pétrifiant les personnages comme dans un musée de cire. Carlos Saura invente diaboliquement « les pales de Damoclès », menace imprécise et redoutable qui plane sur les têtes de cette camarilla.
C'est l'irruption d'un destin qui peut à tout moment les balayer, d'un imaginaire plus puissant que leur pauvre réalité et qui méduse sur leur radeau ces dérisoires mannequins (...)
Ce qu'il pourrait y avoir de caricatural dans la manipulation de cet étrange guignol est transformé, transcendé, par l'incomparable aisance d'une mise en scène au rythme félin qui à chaque instant séduit, ravit, surprend, déclenche le fou rire. A l'opposé du climat oppressant et parfois morbide d'autres films de Saura, l'inénarrable drôlerie de celui-ci n'en est pas moins vengeresse et libératrice."
" Après des oeuvres antérieures assez étouffantes, Carlos Saura retrouve ici un ton plus aéré, et d&
" Après des oeuvres antérieures assez étouffantes, Carlos Saura retrouve ici un ton plus aéré, et débordant d'humour, même si souvent le rire ne va pas sans quelques grincements. C'est que les saillies comiques sont directement proportionnelles à l'inquiétude intime qui sourd au plus profond de chacun des personnages. La réunion familiale est traitée avec une truculence toute méditerrannéenne et sert bien entendu de prétexte à l'analyse des contradictions de chacun (...) le film atteint àn une gravité dans la description et l'analyse, gravité qui donne aux intentions comiques un tout autre écho. Ajoutons enfin — et cela seul souligne l'extrême qualité du film — que le constat, aussi amer qu'il soit, débouche en permanence non pas sur un univers morbide mais, bien au contraire, sur un monde plein de vie, d'amour et de chaleur (...) Saura parvient à rendre sensibles les liens qui unissent malgré tout les membres de cette communauté. Il fallait beaucoup d'intelligence et de savoir-faire pour démontrer tout cela. Bravo."
Olivier GillissenCiné Phil au sujet de
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