Puis j’intègre la Fémis en Section Montage. Avec mes « camarades de promotion » : Françoise Bernard, Juliette Cahen, Ariane Doublet, Pascal Goblot, nous réalisons Terre-neuvas (Prix du public - vision du réel - Nyons en 1993). J’essaie de vivre de mon métier en faisant des films que j’estime « honnêtes » pour la télé, et en particulier pour ARTE, dont Pour de vrai : la vraie vie des petites filles, lorsqu’elles jouent aux Barbie, et Si loin de bêtes où il est déjà question d’élevages industriels.
J’accepte que mon travail, n’est pas un métier, mais une « vocation ». Je préfère la marge, la campagne à la ville, l’enseignement aux injonctions des chaînes, et je ne vais plus aux fêtes d’ARTE… Et parfois je rêve de devenir assistante sociale, éducatrice spécialisée, prof au collège… J’essaie de faire des fi lms qui racontent ce qui ne se voit pas. Je filme des gens que l’on n’entend pas.
Je crée des ateliers de réalisation vidéo en direction de publics amateurs, quelques fois fragilisés.
En 2006 je réalise 7 + Un épilogue avec les patients de l’hôpital psychiatrique de Reims. En 2008 Voisines, avec un collectif de femmes africaines, récemment arrivées en France. En 2009, je filme Les Nuits de la préfecture : la queue, une nuit durant, devant la préfecture de Bobigny.
En 2011, je finis Entrée du personnel. Travail qui m’a pris 7 ans.
Actuellement, je partage l'errance des femmes et des enfants logés au 115 - Samu social - en quête d’une manière de raconter leur histoire.
Manuela Frésil