Pedro Almodovar : " Ce film est une étreinte que j'aimerais faire à tous les spectateurs"
A l'occasion de la sortie de Parle avec elle , le cinéaste s'est livré à l'ironique exercice de l'auto-inter1
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Une chanteuse de boléro se réfugie dans le couvent des rédemptrices humiliées. Peu à peu s'établissent des rapports autodestructeurs dans le lieu sacré...
Suite à la mort par overdose de son ami Jorge, la jeune chanteuse de boléro Yolanda Bell se réfugie dans le couvent des rédemptrices humiliées. Elle est accueillie avec joie par les Soeurs et la Mère Supérieure lui avoue son admiration pour son art. Peu à peu s'établissent entre la pécheresse et son sauveur les mêmes relations autodestructrices que Yolanda entretenait avec son ami.
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" En plein vent de movida et entre deux castagnes, Yolanda la strip-chanteuse suicide son mec d'une overdose d'hérolne assaisonnée à la stry
" En plein vent de movida et entre deux castagnes, Yolanda la strip-chanteuse suicide son mec d'une overdose d'hérolne assaisonnée à la strychnine. Où trouver refug e? Chez sa meilleure groupie, of course : la supérieure du couvent des Rédemptrices humiliées ! (...)
Rien qu’à l’esquisse de ce genre de scénario, on reconnaît la patte de Pedro Almodovar. L’enfant terrible du cinéma espagnol n’aime rien tant que ces délirants foutoirs, enlevés au pas de charge: la verve hilarante qu’il a déployée à la réalisation de cet opus de 1983, pieusement intitulé Dans les ténèbres, soulage divinement, par les temps qui courent, des homélies de ceux qui génuflexionnent à Saint-Nicolas-du-Chardonnet (...) Almodovar brocarde (surtout) leur folklorique subversion par une bande d’irréductibles frapadingues (au demeurant plutôt sympatiques). Là où l’humour d’un Bunuel aurait décapé l’institution au vitriol, la fantaisie de son cadet s’ébroue dans un envol de tartes à la crème, savoureux aussi (dans son genre) mais nettement plus bénin.
Pourtant, si le comique d’Almodovar fraye avec le boulevard, il ne s’y réduit pas. Le cadre ecclésiastique de Dans les ténèbres n’est qu’un prétexte à rire autour d’un sujet plus sérieux, le seul qui lui tienne à cœur, et le même à travers tous ses films : ni l’Eglise, ni la religion, mais la passion amoureuse et ses dérèglements; sur le mode majeur (les feux dont brûlent Yolanda pour son Jules et la supérieure pour Yolanda) ou même mineur (la déviation (tes frustrations maternelles de sœur Vipère, les turpitudes par procuration de sœur Rat, la jalousie de sœur Déchets, la romance platonique du chapelain et de la sœur couturière) : sadomasochisme amoureux, folles servitudes tranquilles, chantages sentimentaux aux forceps, abjections éperdues... Il y a tout ça au creux de Dans les ténèbres, et le trait fait souvent mouche à travers tes mailles de la parodie (...) Moyennement anticlérical, peut-être, mais, dans son benoît détournement de l’imagerie christique, sacrement corsé !
Le film est le quatrième long métrage d’Almodovar et précédait d’un an Mais qu'est-ce que fai fait pour mériter ça ? qui allait l’imposer auprès de la critique comme le Fassbinder espagnol. Aux côtés de Julieta Serrano (la mère supérieure) et de Cristina S.Pascual (une authentique héritière, en veine d’incursions cinématographiques, qui joue Yolanda), ses actrices de prédilection étaient déjà de la revue : Chus Lampreave (sœur Rat) et surtout Carmen Maura (sœur Vipère)
Almodovar attendra pourtant cinq ans et trois films avant de revenir, cette année, aux huis clos au féminin dont il semble avoir le génie. Pour le coup, il pulvérise-ratous les records de fréquentation de la péninsule avec Femmes au bord de la crise de nerfs. Un film dont Cannes n’a pas voulu, mais que Venise a ovationné et que tes Américains ont acheté pour quelques millions de dollars ! "
" ... on y trouve déjà tous les ingrédients sulfureux et magiques qui font le charme déglingué de son cinéma. Tourné avec peu de moyens, bea
" ... on y trouve déjà tous les ingrédients sulfureux et magiques qui font le charme déglingué de son cinéma.
Tourné avec peu de moyens, beaucoup d’humour et en peu de temps, c est un mélange de roman-photo kitsch, de provocation de collégien dans les vapcs, d’hystérie gaie, de merveilleux surréaliste, comme si Andy Warhol et Fassbinder avaient conçu ensemble un enfant avec la bénédiction de Luis Bunuel, fantôme évident.
Le petit monstre est bavard, prolifique, brouillon et, s’il traîne parfois en route inutilement, ne manque pas de rebondir avec un mauvais goût flamboyant, une insolence lyrique dont on oublie trop souvent qu ils font partie du génie espagnol."
" Les films d’Almodovar (Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ?, Matador, La loi du désir) sont des objets étranges, dérisoires et plus
" Les films d’Almodovar (Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ?, Matador, La loi du désir) sont des objets étranges, dérisoires et plus ou moins irritants, néo-mélodrames résolument inspirés du soap opéra, du roman-photo, de la littérature de gare et de la presse à sensations, cultivant le kitsch avec une ostentation faussement candide assez typique des années quatre-vingt, qui n’est pas sans évoquer le « mauvais goût » élaboré des chromos de Pierre et Gilles. Dans les ténèbres ne faillit pas à la règle, qui nous dépeint la vie d’un couvent où se réfugie une chanteuse de cabaret recherchée par la police pour affaire de drogue. Drôle de couvent où, entre deux messes, les religieuses se complaisent dans des mortifications ridicules tandis que la mère supérieure sniffe de la cocaïne, nourrit de tendres sentiments pour ses protégées délinquantes, et pratique le chantage pour sauvegarder l’institution...
D’une mise en scène plutôt soignée, adroitement factice et parodique, mais qui pouvait sans doute délirer davantage dans le « flamboyant », le film souffre d’un scénario exsangue et incohérent, et surtout d’une hésitation constante entre la dérision iconoclaste (assez facile, d’ailleurs) et une forme de lyrisme naïf : deux tentations entre lesquelles Almodovar navigue sans trouver d’équilibre. Il en résulte un film mi-chèvre mi-chou, au ton et aux enjeux incertains, qu’on suit avec un amusement vague. "
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