Navigateur non compatible. Veuillez utiliser un navigateur récent
Après une vie bousculée par l’Histoire et transportée par la littérature, Svetlana Geier s’attelle depuis 1992 à la traduction des cinq œuvres de Dostoïevski...
Après une vie bousculée par l’Histoire et transportée par la littérature, Svetlana Geier s’attelle depuis 1992 à la traduction des cinq œuvres de Dostoïevski : Crime et Châtiment, L’Idiot, Les Démons, L’Adolescent et Les Frères Karamazov. Ces 5 éléphants l’accompagnent tout au long de ce récit qui dessine les traits de sa mémoire. Ses traductions sont un événement d’une portée considérable dans le monde de la traduction.
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
" De la petite histoire à la grande et réciproquement, ce portrait doublé d’un voyage dans la mémoire agit sur le spectateur comme un bain d
" De la petite histoire à la grande et réciproquement, ce portrait doublé d’un voyage dans la mémoire agit sur le spectateur comme un bain de jouvence. Le rapport à la douleur et au malheur, la science exacte des mots justes, le bonheur simple d’être vivante... Toutes ces choses – et bien d’autres encore – émaillent ce film singulier et passionnant d’un supplément d’âme rare et précieux."
Isabelle Danel" La réalisation de Vadim Jendreyko réussit à se hisser à la hauteur de son sujet ; elle trouve une juste distance, ne craint pas de laisser
" La réalisation de Vadim Jendreyko réussit à se hisser à la hauteur de son sujet ; elle trouve une juste distance, ne craint pas de laisser subsister des zones d'ombre, et nous signale au passage le niveau d'exigence de l'école documentaire suisse."
Pascal Binetruy" La vie de Svetlana Geier, relatée ici par bribes, avec le soutien d'images d'archives, est en soi un roman. Une traversée du siècle marqué
" La vie de Svetlana Geier, relatée ici par bribes, avec le soutien d'images d'archives, est en soi un roman. Une traversée du siècle marquée par des épreuves terribles comme par des secours inespérés. Une force incroyable se dégage de cette arrière-grand-mère chétive, qui a subi les dictatures de Staline puis de Hitler, et qui a pu consacrer son existence à la fois à ses proches et à sa tâche titanesque de traduction.
On la voit justement à plusieurs reprises à sa table de travail. Etrange rituel, d'un autre temps - une assistante fidèle tape à la machine ce qu'elle dicte. Un rituel fascinant par son caractère sacré, par la mystique sensuelle entretenue avec le texte - Svetlana Geier parle de "moments érotiques de la traduction". On la sent à la fois humble ("Les traductions sont mortelles", dit-elle) et habitée par deux langues (le russe et l'allemand). On la voit en quête de la mélodie la plus juste, comme une musicienne. Elle est surtout belle lorsqu'elle répond aux questions en fermant longuement les yeux, comme pour mieux intérioriser les mots."
" On croirait un enchaînement de métamorphoses, une traversée de l’histoire contemporaine par une personne qui endosserait plusieurs peaux.
" On croirait un enchaînement de métamorphoses, une traversée de l’histoire contemporaine par une personne qui endosserait plusieurs peaux. La Femme aux 5 éléphants s’ouvre sur le visage ridé mais doux et charmant de Svetlana Geier, sous de longs cheveux blancs en chignon, presque un cliché de l’adorable mamie, menue, vive voire espiègle, sans cesse active aux fourneaux ou à l’écoute de ses visiteurs. On croirait d’abord une petite société modestement bourgeoise, maison confortable, élégamment encombrée de livres, visites d’amis érudits qui l’aident à traduire et à relire ses textes, sensation d’aristocratie coupée du monde. Puis c’est la famille, une foule de petits enfants et l’on voit Svetlana diriger cette escouade autour d’une longue table, occupée à préparer un incroyable repas.
Plus tard, loin de chez elle, courbée sur le bras d’une de ses petites filles – Geier est fortement bossue –, dans les rues glacées de Kiev, on pourrait ne plus retenir que l’impression d’une vieille femme usée. Au fil du film, l’image de Svetlana s’enrichit encore : elle est aussi la fille d’un prisonnier politique sous Staline, la témoin du massacre des juifs de Kiev au ravin Babij Jar, la traductrice d’une personnalité de la Wermarcht avant de se retirer avec l’armée allemande et d’obtenir un passeport étranger ainsi qu’une bourse du ministère responsable des territoires occupés…
Le point de départ du réalisateur Vadim Jendreyko, c’est la fascination que provoque cette traductrice, c’est l’approche de son travail, son dévouement d’une vie entière pour le Texte, les difficultés à rendre exactement un auteur, et les zones limites où la littéralité n’est plus possible (...) D’abord seule face aux textes, puis traduisant à l’oral devant une dactylo complice qui prend note (scène cocasse où le bruit de la machine à écrire couvre le son des voix). Enfin une phase où Svetlana Geier se fait lire sa première traduction pour l’affûter, la lisser comme le ferait un sculpteur. Elle y discute le sens, la musicalité, revient sans cesse au texte original pour conserver l’exacte idée exprimée et tenter d’approcher la similarité du son. Passionnante et infinie, cette pratique aurait pu faire l’objet d’un seul film qui serait devenu trop long et indigeste, elle est en tout cas une archive fantastique.
L’autre activité de Svetlana Geier est d’enseigner, en Allemagne ou ailleurs, la traduction, ses préceptes, la méticulosité comme le recul nécessaires, qu’elle formule ainsi : il faut traduire le nez en l’air. Enseigner est l’occasion de se rendre à Kiev, 64 ans après avoir quitté l’Ukraine.
Belle partie du film que ce voyage en train, monté simplement, en parallèle d’images d’archives qui racontent les évènements traversés par la traductrice. Une voix off accompagne le récit, relie la grande et la « petite » histoire. Geier, emmitouflée dans ses châles, regarde muettement le paysage et l’émotion des souvenirs qui en émergent passe uniquement dans les légers mouvements de son visage."
" Quel film ! (...) La Femme aux cinq éléphants (...) est un moment de cinéma fascinant, profond et tragique, sensible, délicat et plein d'
" Quel film ! (...) La Femme aux cinq éléphants (...) est un moment de cinéma fascinant, profond et tragique, sensible, délicat et plein d'humour, parfois tout simplement magique. Un moment tout entier imprégné de l'incroyable personnalité de ce petit bout de grand-mère, cette anonyme humble et têtue dont on n'oubliera plus jamais le nom : Svetlana Geier.
Vadim Jendreyko a fait sa connaissance presque par hasard, il y a un peu plus de quatre ans. Il voulait un renseignement sur Dostoïevski à l'occasion d'un autre film. Il l'obtint. Puis revint, encore et encore, prendre le thé et grignoter un coin de biscuit. « Elle n'a jamais compris en quoi une femme comme elle pouvait être intéressante, dit-il. Mais elle a fini par me laisser la filmer en me disant : ''Tant que vous me rendez visite et que nous continuons de parler'' Avec elle, il était impossible de mettre quoi que ce soit en scène. Il fallait attendre que cela se produise. »
Oeuvre d'une puissance rare, La Femme aux cinq éléphants n'est pas seulement un film sur la traduction - même si Svetlana nous plonge au coeur de ce processus jusqu'au vertige, lorsqu'elle aborde les terres inconnues, les « zones érotiques » du transport linguistique. Il ne s'agit pas non plus d'un film sur Dostoïevski, même si la vieille dame en souligne la puissance créatrice avec des mots d'une simplicité désarmante. Pas plus qu'un film historique, même si un drame familial survenu au cours du tournage ouvrira très pudiquement, mais avec une telle force, la porte d'un passé très douloureux.
Svetlana, née à Kiev en 1923, avait 15 ans lorsque son père fut emprisonné dans les geôles staliniennes, 18 lorsque Hitler envahit l'Union soviétique. Internée à Dortmund dans un camp de travailleurs, elle bénéficia de l'aide de quelques grandes âmes allemandes - qui en payèrent le prix - et, bien qu'issue d'une nation belligérante, pu accéder avec une bourse à l'université de Humboldt ! Animée d'une stupéfiante énergie, Svetlana Geier se sent une dette envers la vie. Et envers l'Allemagne. Celle de Goethe et de Schiller."
" Pour elle, un texte est constamment en mouvement. Il ne révèle ses délicates subtilités qu'avec réticence. Les langues sont incompatibles,
" Pour elle, un texte est constamment en mouvement. Il ne révèle ses délicates subtilités qu'avec réticence. Les langues sont incompatibles, dit-elle, exemples à l'appui. Elle révèle ainsi une intelligence remarquable et une grande sensibilité à la poésie des mots et à leur agencement.
L'accident de son fils force toutefois la matriarche à suspendre son travail et à puiser dans ses souvenirs. Le sujet initial cède la place, sans jamais totalement s'effacer. Accompagnée de sa petite-fille Anne, elle décide d'effectuer un pèlerinage en Ukraine, qu'elle a fui il y a 65 ans, sans jamais y retourner. Staline a tué son père, Hitler ses amis, lors du funeste massacre de Babi Yar, à Kiev, en 1941: 33 771 personnes...
Il y a pourtant un malaise, puisque l'adolescente de 15 ans devient ensuite l'interprète d'un officier SS. Le poids moral est un peu vite évacué, mais Svetlana Geier revient à Dostoïevski : aucune fin ne peut justifier un moyen injuste. Les deux parties s'éclairent ainsi mutuellement. Ne dit-on pas que traduire, c'est trahir?
La caméra de Jendryko n'est jamais intrusive, même si elle table sur la proximité. Le réalisateur favorise les gros plans en entrevue, filmée de façon conventionnelle, mais sans jamais forcer la note, cédant toute la place à son sujet.
Ce petit bout de femme penchée et à la peau parcheminée se révèle solide comme le roc. Avec une leçon de vie et de résilience en prime."
Nos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE