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Serge a quitté une fois pour toutes le monde du spectacle. Trois ans plus tard, Gauthier vient retrouver Serge pour lui proposer de jouer « Le Misanthrope ».
Au sommet de sa carrière d’acteur, Serge Tanneur a quitté une fois pour toutes le monde du spectacle. Désormais, il vit en ermite dans une maison délabrée sur l’Île de Ré… Trois ans plus tard, Gauthier Valence, un acteur de télévision adulé des foules, abonné aux rôles de héros au grand cœur, débarque sur l’île. Il vient retrouver Serge pour lui proposer de jouer « Le Misanthrope » de Molière.
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" Philippe Le Guay est un cinéaste attiré par les contraires. Sa filmographie en témoigne : de la
" Philippe Le Guay est un cinéaste attiré par les contraires. Sa filmographie en témoigne : de la confrontation ouvrière (Trois-Huit) à l'aristocratie et ses bonnes espagnoles (Les Femmes du sixième étage), en passant par le récit choral sur les divers rapports à l'argent (Le coût de la vie), le réalisateur n'aura eu cesse de mettre en jeu des oppositions, des contradictions qui amorcent le récit et lui impulsent leur énergie. Quel meilleur terrain alors qu'un homme animé par une méprise profonde du monde qui l'entoure, vivant l'hypocrisie quotidienne comme une souffrance et n'en pouvant plus d'être réduit en silence par la bien-pensance de son époque ? L'histoire du Misanthrope et l'incroyable modernité de son propos ne se contentent pas d'habiller ce Alceste à Bicyclette, ils servent de miroir savoureux à la confrontation Luchini-Wilson, argument marketing comme pièce maitresse du projet.
Ayant acquis au fil des années un œil plus aiguisé que jamais sur son récit et la mise en scène qui lui donne vie, Le Guay trouve la bonne distance à adopter face à ce gouffre qui sépare Serge Tanneur et Gauthier Valence, l'un Philinte souffrant de son succès et l'autre Alceste reclus en île de Ré. Les deux hommes entretiennent une amitié fait d'un respect mutuel et d'un sadisme calculé qui est aussi celui d'un certain milieu, hier théâtral, aujourd'hui cinématographique. Co-scénarisé par Luchini en personne, le récit est parcouru d'un sentiment autobiographique féroce, qui dépeint un univers de coups bas et d'ironie blessante où chacun entretient son égo au détriment de la beauté de l'Art. On se tire beaucoup dans les pattes, parfois par références indirectes, d'une telle manière qu'une implosion n'est jamais loin, camouflé dans un compliment à double sens ou dans une expérience de tournage tronquée.
C'est cette volonté de mettre à nu tout un milieu qui fait le sel de ce Alceste à Bicyclette. On y rit jaune mais on y rit franc, avec la distance nécessaire de ceux qui sont loin d'exercer le métier, tout en imaginant que le portrait au vitriol a bien du faire grincer quelques dents. On n'ira pas jusqu'à dire que le film est une bombe lâchée en plein brouhaha médiatique, surtout que Le Guay, fidèle à ses pêchés mignons, ne donne pas toujours du poids au potentiel dramatique de son récit, comme ses multiples engueulades qui ne freinent pas les instants de franche camaraderie. Malgré tout, l'émotion nous étreint en fin de parcours, dans un dernier acte où le réalisateur n'a pas peur d'engager son propos jusqu'en phase terminale, laissant l'amertume de ses protagonistes prendre le pas sur le duel comique vendu en premier lieu.
Puisque César attend ses armes, saluons chapeau vers le bas les formidables interprétations de son duo vedette, régalant le spectateur des vacheries qui les agitent sans perdre de vue la vérité de leur personnage. On notera tout de même comme Fabrice Luchini y dévoile comme rarement ses tripes, s'appropriant son Alceste en Bicyclette avec une précision et une franchise toutes remarquables. Sans doute le meilleur film de son réalisateur. "
" Joli titre pour un film qui porte son raffinement en bandoulière et dresse l’éloge de l’acteur avec un gra
" Joli titre pour un film qui porte son raffinement en bandoulière et dresse l’éloge de l’acteur avec un grand A, au moment où le cinéma français s’étripe autour de son statut. Gauthier Valence, vedette cathodique au foulard et au brushing étudiés, rend visite à Serge Tanneur, reclus sur l’île de Ré en attendant des jours meilleurs (son métier ne le mérite plus). Or son camarade vient lui proposer de sortir de sa retraite pour jouer… « le Misanthrope ». Ils ont tout à gagner dans cette aventure : l’un entend se refaire une virginité dramatique, l’autre, renouer avec ce théâtre qui lui manque tant.
Il y a comme une évidence dans cette célébration du paradoxe du comédien sublimée par le duel à fleurets mouchetés auquel se livrent Lambert Wilson et Fabrice Luchini, le réalisateur des « Femmes du 6e étage » stimulant la fantaisie de ce dernier comme personne. « Alceste à bicyclette » offre à ces deux virtuoses des dialogues brillants dont ils se régalent, parfois jusqu’à l’ivresse. Leur jubilation est contagieuse et l’œuvre de Molière en sort vigoureusement régénérée. "
" Une idée toute simple suffit parfois à réussir une comédie légère, jubilatoire et attachan
" Une idée toute simple suffit parfois à réussir une comédie légère, jubilatoire et attachante. Un acteur adulé, Lambert Wilson, vient en chercher un autre,Fabrice Luchini, qui vit reclus depuis trois ans sur l'Ile de Ré, pour qu'il monte à Paris jouer Alceste dans « le Misanthrope ».
Si ce tandem fonctionne à merveille, c'est qu'on se régale d'entendre les deux homme se provoquant sur la langue de Molière et des dialogues modernes drôles et souvent féroces sur leur métier. Et l'on éprouve un énorme bonheur à les voir pédaler sur « A bicyclette », la chanson d'Yves Montand. Cette comédie intelligente, du sur-mesure pour ses interprètes à vélo, roule sans doute vers un succès populaire… "
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