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Rose, jeune fille au désir trouble, s'immisce dans la vie d'un ouvrier polonais venu en France rechercher son fils. Une relation triangulaire s’installe...
Rose, jeune fille au désir trouble, s'immisce dans la vie d'un ouvrier polonais venu en France rechercher son fils. Une relation triangulaire s’installe entre les trois personnages et déclenche, peu à peu, des bouleversements dans la vie de chacun...
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« Au naturalisme brut de décoffrage attendu se substitue un geste fluide, élégant, tout en ellipses et en ma&icir
« Au naturalisme brut de décoffrage attendu se substitue un geste fluide, élégant, tout en ellipses et en maîtrise. La composition précise des plans, associée à une BO électro obsessionnelle, donne un effet de distance atemporel, accentué par les fringues 90’s et la photo automnale aux accents 70’s. Cela n’enraie en rien l’âpreté des relations et le bouillonnement sentimental à l’œuvre entre les personnages superbement incarnés par de jeunes acteurs (...) Électrisante découverte. »
Eric Vernay« Ce premier film français est si réussi qu’il méritait bien une séance de rattrapage. Crache c&oeli
« Ce premier film français est si réussi qu’il méritait bien une séance de rattrapage. Crache cœur n’est pas, en effet, un premiers film français de plus. (...) la manière est celle d’une cinéaste qui s’ingénie à donner au récit au tour sans cesse intattendu, en le faisant progresser non par des artifices dramatiques mais grâce à tout ce que le cinéma met à sa disposition : rythmes, cadrages, lumières, jeu avec le spectateur intelligent qui a des tripes et un cerveau. »
Pascal MerigeauCrache cœur : c’est un titre violent jusque dans ses sonorités, un titre en forme d’oxymore qu’a choisi Juli
Crache cœur : c’est un titre violent jusque dans ses sonorités, un titre en forme d’oxymore qu’a choisi Julia Kowalski, un titre qui épouse les contradictions de l’adolescence, pour rendre au mieux l’âpre sentiment de révolte conjugué à l’immense désir d’être aimé qui habite sa jeune héroïne. Le premier film de la réalisatrice est un concentré d’émotions et un petit bijou formel, de sa palette ultra-léchée à sa superbe bande-son.
L’héroïne de Crache cœur n’a rien d’une jeune fille en fleurs, encore moins d’une beauté éthérée et alanguie façon Virgin Suicide : adolescente aux joues rebondies, toujours affublée d’une salopette, Rose semble ne pas avoir encore complétement quitté le terrain de l’enfance, malgré ses velléités d’indépendance. Dans une jolie séquence au début du film, on la voit allongée sur son lit, en t-shirt et culotte, les jambes au mur et les cheveux tombant en cascade. Elle visionne sur une petite caméra le concert auquel elle vient de participer, filmé par son père, et se rend compte tout à coup que l’enregistrement est raté : de colère, elle s’enfonce la flûte dans la cuisse pour se faire mal.
L’évolution de la scène vient alors faire réapparaître sous le masque de la jeune fille sensuelle et désirable la petite fille colérique à la moue boudeuse, incapable de maîtriser ses pulsions. Julia Kowalski excelle ainsi à dépeindre le malaise de son héroïne, sa difficulté à trouver sa place et la frustration qui l’étreint. Si on sait gré à la réalisatrice d’avoir abandonné un premier titre un peu trop explicite – elle avait d’abord pensé intituler son film Récit de famille et de frustration – du moins ne laissait-il aucun doute sur ses intentions : représenter ce sentiment d’oppression propre à l’adolescence, encore exacerbé par le cadre familial ressenti comme un carcan. A la faveur d’une rencontre inattendue et d’une aventure amoureuse où se mêleront l’exaltation et le grotesque, Rose parviendra à gagner en maturité et à trouver son équilibre.
Le film de Julia Kowalski est cru et attachant. Au plus près de la vérité, il s’éloigne cependant du réalisme habituellement réservé à ce genre de sujet pour acquérir une dimension romanesque et universelle, servie par une très jolie mise en scène. Dans Crache cœur, le soin accordé aux décors, aux couleurs et à la musique est remarquable et confère à ce film un éclat singulier. Les couleurs contribuent à dessiner un univers pop harmonieux, à l’instar de la séquence d’ouverture dominée par un superbe camaïeu de bleus tranchant sur un ciel invariablement gris.
A cette palette éblouissante s’ajoute un univers mélodique tout aussi saisissant, entre la très belle musique de Daniel Kowalski, frère de la réalisatrice, et Ma Mère L’oie, sublime morceau de Ravel interprété par l’orchestre de Rose au début du film. Bonne nouvelle donc puisque ce premier long-métrage modeste au titre accrocheur tient toutes ses promesses.
Qu’est-ce donc qui différencie Crache cœur, premier long-métrage de Julia Kowalski, du tout-venant des films de &
Qu’est-ce donc qui différencie Crache cœur, premier long-métrage de Julia Kowalski, du tout-venant des films de « jeunes filles » ? Le fait que sa protagoniste, Rose (Liv Henneguier), une lycéenne impulsive, joue de la flûte traversière dans une formation classique, se prenne le bec avec son père, ou s’éprenne du mauvais garçon de sa classe ? Pas vraiment. L’originalité du film tiendrait plutôt à la formulation complexe qu’il donne du désir féminin, ne paraissant pas, pour une fois, dans la plénitude de son objet, mais poussant comme une plante grimpante, par torsions et détours, selon les multiples anfractuosités du support auquel il s’attache.
A commencer par l’inscription de ses personnages à l’intersection de deux territoires : une France anonyme où se déroule l’action, et en filigrane de celle-ci, une Pologne lointaine. Car le père de Rose, architecte d’origine polonaise, embauche un maçon du pays, Jozef (Andrzej Chyra, monstre sacré à domicile), pour exécuter des travaux dans sa maison. Le film n’investit aucunement l’implication sociale d’une telle situation, mais en profite surtout pour dédoubler son univers. Ce qu’il travaille, au-delà d’un fonds autobiographique, c’est une certaine « accentuation » du récit, une interférence qui passe aussi par la musicalité hybride des idiomes. L’expérience de Rose s’en trouve, dès le départ, singulièrement décentrée, ouverte sur un ailleurs.
La rencontre entre la jeune fille et cet intrus d’âge mûr qui travaille chez elle déclenche la mécanique désirante, mais pas comme on pouvait s’y attendre. Rose apprend bientôt de Jozef qu’il est le père d’un garçon de son lycée, le bel et arrogant Roman (Yoann Zimmer), qui a grandi en son absence. Ici, le film surprend, car la libido de Rose ne se fixe ni sur l’homme ni sur le garçon, mais entre les deux : entre le père et le fils, c’est-à-dire à l’endroit d’une chimère, d’une fiction qui les réunirait. Belle proposition de montrer le désir comme essentiellement dissocié, scindé, impur : c’est, pour Rose, une indiscrétion, une curiosité, une spéculation moite qui la conduira, avec Roman, sur les routes d’un petit village polonais, où s’originerait la possibilité même de leur histoire.
La pulsion amoureuse, dans Crache cœur, n’a rien d’un élan. C’est, au contraire, une ligne brisée, une foule de petites bizarreries (les insectes rampants), de cruautés (Rose tourmente sa petite sœur), de crispations, de pollutions (Rose se pisse dessus lorsqu’elle surprend Roman faisant l’amour à une autre), ouvrant sur un paysage étrange, diffus, à la lisière du fantastique – et qui n’est autre que l’imaginaire de la défloration.
Pour mieux le contenir, Julia Kowalski déploie une mise en scène d’une plasticité saillante, pas toujours très habile à moduler les intensités, mais d’une assurance notable et d’une solidité courageuse, dans le contexte actuel du filmage « à fleur de peau ». Elle trouve surtout, dans le visage et la carrure de son actrice Liv Henneguier, un alliage inédit de fièvre et de violence pantelantes, de rondeur et de brutalité fauves, en somme cette mobilité insaisissable où commence l’existence des véritables personnages.
"Des cadres aiguisés aux comédiens, tout participe à nous raconter une fable où la magie s'incarne dans
"Des cadres aiguisés aux comédiens, tout participe à nous raconter une fable où la magie s'incarne dans les corps, où la séduction opère comme un sortilège. Où regarder et être regardé sont des promesses d'éclat et de jouissance : rite initiatique que nous sommes heureux de partager avec vous."
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