Michale Boganim : "Il n'y avait que la fiction pour pouvoir faire sentir l"invisibilité du Mal..."
Avec l'Ukraine en toile de fond, la réalisatrice avait filmé dans son premier long-métrage documentaire, Odessa...1
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Des rues du port de la mer Noire jusqu'aux rives de la modernité, le portrait intime d'une ville-légende et une réflexion sur les "racines" juives.
Ils sont partis en Israël ou à New-York, mais leur ville-mère est toujours ancrée au nord de la mer Noire, à Odessa. Des rues désertes et poussiéreuses de la ville jusqu'aux rives plus proches de la modernité, un portrait intime de ce qui fait plus qu'une ville : des racines. Et une réflexion mélancolique et lumineuse sur les juifs d’Odessa. Prix Louis Marcorelles au Festival du Cinéma du Réel 2005.
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"En évoquant le passé, Michale Boganim parvient à nous raconter une histoire mythique qui questionne notre monde d
"En évoquant le passé, Michale Boganim parvient à nous raconter une histoire mythique qui questionne notre monde d'aujourd'hui. Elle met en scène un documentaire qui se regarde comme un vrai film de cinéma."
Retrouvez le texte complet sur le site de l'ACID.
L'ACID est une association née en 1992 de la volonté de cinéastes de s'emparer des enjeux liés à la diffusion des films, à leurs inégalités d'exposition et d'accès aux programmateurs et spectateurs. Ils ont très tôt affirmé leur souhait d'aller échanger avec les publics et revendiqué l'inscription du cinéma indépendant dans l'action culturelle de proximité.
Amal Bedjaoui« La forme d’une ville change plus vite que le coeur d’un homme », s’est plu à écrire
Trois variations donc, sur le thème de l’exil, en s’arrimant un peu au destin de quelques grands-mères exubérantes qui vivent encore dans le quartier juif d’Odessa, avec les fantômes qui continuent de leur rendre visite, à celui de Victoria, chanteuse de cabaret qui s’essaie au « rêve américain », ou encore celui de ce couple qui a choisi de faire souche dans la mythique terre promise.
Odessa… Odessa ! : en plus de l’hommage rendu à Kazan, celui qui disait de mémoire « être grec de coeur, turc de naissance et américain parce que [son] oncle a fait un long voyage », le film de Boganim se tiendrait presque dans les trois points de suspension. Car tout est affaire de flottement, d’oscillation, la cinéaste dépassant la simple description du quotidien de ses personnages pour s’intéresser aussi (surtout) à leurs fantasmes et à leurs projections : « Dans ce film, il n’y a de lieu pour personne. Tous cherchent un ailleurs inaccessible, irréel. » L’impression qui s’en dégage est renforcée par le son « traité comme une mémoire collective » et le jeu chromatique.
Bleu gris pour Odessa, comme surgie des limbes, rouille pour sa cadette new-yorkaise, couleur qui est à la fois celle des immeubles de Brighton Beach et évocation picturale d’un univers sonore, celui des métros qui enserrent le quartier et semblent battre la mesure des départs et des arrivées, blanc surexposé enfin pour Ashod, ville écrasée de chaleur et de lumière, cité mirage aussi, où le rêve sioniste se dissipe dans les rivalités qu’entretiennent entre elles les différentes communautés juives (...)
Une vieille histoire juive que rapporte Michale Boganim éclaire encore l’idée du film : un homme d’Odessa veut s’exiler et demande au bureau d’immigration la carte des États-Unis. Il la regarde et s’interroge. Finalement pas convaincu, il revient : « Pouvez-vous me donner la carte d’Israël ? » Il l’ausculte et, toujours hésitant, demande le globe. Après quelques instants, toujours insatisfait : « Vous n’avez pas un autre globe ? » Tel Ulysse, les juifs d’Odessa aimeraient bien retrouver leur Ithaque, mais semblent ne plus savoir où la chercher. Ils n’ont dès lors d’autre choix que de poursuivre le voyage. Et nous avec eux."
"Le yiddish, l'anglais et l'hébreu se répondent et se recoupent pour dessiner un portrait juste et triste du d&ea
" Accompagnée d'un personnage muet flanqué d'une vieille valise, Michale Boganim est partie de là pour re
" Accompagnée d'un personnage muet flanqué d'une vieille valise, Michale Boganim est partie de là pour refaire le parcours de deux de ces communautés, les Odessistes de Brooklyn qui vivent dans le quartier de Brighton Beach, aussi appelé Little Odessa, et ceux d'Ashod en Israël. Deux voyages qui ont donné les deux tableaux suivants, le premier à dominante rouge et le second saturé de blanc (...)
D'Odessa, de ce que recèlent tous les regrets qui lui sont attachés, on ne saura rien. Michale Boganim ne lève pas le voile sur ce qui fut perdu, pas plus qu'elle ne rencontre véritablement ses personnages. Elle filme pour confirmer une idée de départ, celle d'un sentiment de perte inconsolable, de la difficulté à vivre déplacé, de la nostalgie d'une vieille Europe bafouée par l'histoire, dont l'essence semble être tout entière contenue dans les sonorités du nom de cette ville mythifiée. Sans s'arrêter sur rien, elle balaye la surface des choses, répétant, quelle que soit la situation, les mêmes travellings entêtants. La forme, la volonté de faire oeuvre, priment sur le fond, si bien que pour conformer sa matière à ses partis pris, elle réduit celle-ci à l'état de cliché.
Privés d'individualité, les protagonistes du film sont appréhendés comme autant de déclinaisons du personnage du juif errant, qui fait le lien entre les séquences. Ils sont relégués au rang illustratif et interchangeable de représentants pathétiques d'un folklore vétuste, perdus au milieu d'un monde qui semble les dépasser, aussi étrangers à leur terre d'accueil qu'à leur ville d'origine. Ce constat amer a certes sa pertinence, mais ce n'est pas rendre justice à ces hommes et ces femmes que de les présenter à travers un prisme si étroit."
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