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Quelque part en Europe. Younghee a tout laissé derrière elle : son travail, ses amis et son histoire d'amour avec un homme marié...
Quelque part en Europe. Younghee a tout laissé derrière elle : son travail, ses amis et son histoire d'amour avec un homme marié. Seule sur la plage, elle pense à lui : elle se demande s'il la rejoindra. Gangneung, Corée du Sud. Quelques amis trinquent : ils s'amusent de Younghee qui, ivre, se montre cruelle à leur égard. Seule sur la plage, son coeur divague : elle se demande combien l'amour peut compter dans une vie. Ours d'Argent de la Meilleure actrice pour Min-hee Kim.
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" Présenté voilà un an à la Berlinale (dont il repartit avec un ours d’argent décerné à Kim Min-hee, son éblouissante interprète principale)
" Présenté voilà un an à la Berlinale (dont il repartit avec un ours d’argent décerné à Kim Min-hee, son éblouissante interprète principale), Seule sur la plage la nuit est l’un des trois, oui, trois longs métrages dévoilés d’un festival à l’autre par le cinéaste coréen en 2017 - avec le Jour d’après et la Caméra de Claire, dont la sortie française est prévue début mars. Cette frénésie à tourner n’altère guère plus sa manière, presque immuable et fractale en diable, que la profondeur et la clarté de son trait : ce nouveau film se présente comme l’un des plus beaux parmi la vingtaine réalisés par Hong Sang-soo à ce jour, et si le désarroi qui s’y épanche avec fureur demeure tamisé, c’est aussi l’un des plus évidemment bouleversants.
Comme beaucoup d’autres avant lui, celui-ci se décompose entre deux parties très poreuses l’une à l’autre, mais dont la continuité exacte demeurera, sinon énigmatique, du moins chancelante. Chacune est introduite par l’écran noir d’un générique propre, auquel à chaque fois figure le nom de Kim Min-hee, entouré de ceux d’autres acteurs, et d’un nouveau chef op. D’un volet à l’autre, elle interprète une même femme meurtrie, ou plusieurs, qui toutes porteraient le même prénom, Young-hee. Le premier acte la voit rendre visite à une amie dans une ville du nord de l’Allemagne que l’on devinera être Hambourg, où elle attend sans certitude que la rejoigne un homme qu’elle aime. Les deux femmes se promènent de marchés en parcs, s’invitent à déjeuner chez un couple de locaux, dévoilent quelques blessures que l’exil serait là pour panser en se faisant étrangères comme pour mieux redoubler l’étrangeté à soi-même. Laissant en Corée, loin, des tourments amoureux dont le visage viendrait pourtant ressurgir pour se coucher sur le sable d’une plage de la mer du Nord. La balade balnéaire achevée au crépuscule, survient un très étrange ravissement dont la caméra se fait complice, et la deuxième partie peut commencer. Le second générique laisse place à un plan magnifique sur les traits de la même actrice, baignés de larmes tandis que la projection d’un film s’achève. On ne saurait dire si c’est la même Young-hee ou une autre qui lui ressemble, si elle vient de voir le dernier film à la mode ou de rêver à l’écran les tribulations germaniques de son double. Le récit la cueille quoi qu’il en soit dans cet état troublé, qui épouse le nôtre alors que l’on réémerge aussi du noir, où se dissipent et se précipitent en même temps les effets et les affects de la première partie, telle l’empreinte gazeuse laissée par un film dont le faisceau de lumière viendrait tout juste de s’évanouir.(...)
Pour qui discerne toutes les malices réflexives disséminées çà et là par Hong Sang-soo comme autant d’autocommentaires contradictoires de son propre cinéma («Ce sont des pièces très simples, mais quand on y regarde de plus près, il y a des choses plus complexes», entend-on par exemple), ou qui sait quel scandale, d’une violence difficile à mesurer en France, a occasionné en Corée du Sud la liaison entre le cinéaste et son actrice, il serait tentant de voir en Seule sur la plage la nuit un film à clés - d’autant qu’il emprunte son titre à un poème de Walt Whitman où il est beaucoup question de serrurerie métaphysique. Ce serait toutefois un tort que de réduire pareille splendeur à une confession d’homme adultère ou un règlement de comptes avec la rapacité des tabloïds de son pays, tant son art du puzzle insoluble y excelle plus que jamais à dissiper le contour des choses et sentiments pour y fondre les regards qui l’accompagnent. Et accéder ainsi à une intimité surréelle, une netteté de la matière rêveuse, monstrueuse ou blessée des existences prisonnières d’elles-mêmes qu’il dépeint."
" « Y a-t-il une seule personne en ce monde qui soit qualifiée pour l’amour ? » La question claque, pleine de colère et de désespoir, hilara
" « Y a-t-il une seule personne en ce monde qui soit qualifiée pour l’amour ? » La question claque, pleine de colère et de désespoir, hilarante, pourtant, au milieu du film. Elle résume son sujet : le même, au fond, que dans le précédent opus du Coréen Hong Sang-soo, Le Jour d’après, sorti en juin dernier. Le même, sans doute, que dans toute l’œuvre, déjà pléthorique, de ce cinéaste, grand explorateur de la carte du Tendre. Car, avec lui, la beauté se loge dans les variantes de tonalité, de registre, d’humeur. Il a souvent montré l’ivresse et ses effets tragi-comiques sur les sentiments. Cette fois, il filme une gueule de bois amoureuse. Seule sur la plage la nuit met en scène une héroïne brisée, exilée. Dans une Europe brumeuse, loin de Séoul, elle tente de faire le deuil de son histoire à peine terminée avec un homme marié, dont elle espère, sans y croire, qu’il va la rejoindre… Exceptionnellement, une parenthèse people s’impose : Hong Sang-soo, 57 ans, plus connu du grand public en Corée qu’il ne l’est ici, a quitté son épouse pour vivre une passion avec une jeune star nationale, Kim Min-hee (Mademoiselle, de Park Chan-wook). L’idylle a fait scandale, et l’actrice a été présentée par la presse comme une briseuse de ménage. Le cinéaste et sa nouvelle muse ont, en quelque sorte, répondu par leur travail : déjà quatre films ensemble. Celui-ci fut le premier (même s’il est le troisième à sortir en France), ponctué d’échos avec la réalité vécue par le couple. Et le scénario est d’autant plus troublant qu’il anticipe l’après de la liaison.Mais le film tient très bien debout sans cet éclairage privé. C’est le portrait subtil d’une idéaliste privée de son idéal. Quand elle se décide à revenir en Corée, la solitaire choisit, plutôt que Séoul, une station balnéaire peuplée d’amis de jeunesse. Les retrouvailles avec les un(e)s et les autres lui fournissent autant d’éléments de réflexion : ceux qui ont réussi un mariage durable semblent y avoir perdu leur éclat. Sous l’effet de l’alcool, un dîner de groupe tourne au jeu de la vérité le plus cruel… Tour à tour prostrée, révoltée et réconciliée — pour ce rôle multiple, Kim Min-hee a obtenu le prix d’interprétation féminine à la Berlinale de 2017 —, l’héroïne accède finalement à une vérité supérieure, « seule sur la plage la nuit ». Et c’est dans ce moment filmé comme un songe que Hong Sang-soo glisse les références les plus précises à sa vie et à celle de son actrice. L’art d’exalter la part rêvée des histoires vraies."
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