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De la fin des années 1940 jusqu'en 1982, le chanteur Charles Aznavour a filmé sa vie quotidienne et son irrésistible ascension.
En 1948, Edith Piaf offre sa première caméra à Charles Aznavour. Elle ne le quittera plus. Jusqu’en 1982 Charles filmera des heures de pellicules qui formeront le corpus de son journal filmé. Aznavour filme sa vie et vit comme il filme. Partout où il va, sa caméra est là, avec lui. Elle enregistre tout. Les moments de vie, les lieux qu’il traverse, ses amis, ses amours, ses emmerdes. Quelques mois avant sa disparition il entame avec Marc di Domenico le dérushage de ses films. Il décide alors d’en faire un film, son film. “Le regard de Charles" : le journal filmé d’une légende mondiale.
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"Incroyable. Charles Aznavour a filmé des heures d’images entre 1948 et 1982. Trente-quatre ans d’archives personne
"Incroyable. Charles Aznavour a filmé des heures d’images entre 1948 et 1982. Trente-quatre ans d’archives personnelles nées d’un cadeau. Celui que lui fit Édith Piaf en 1948 : une caméra Super 8. Tout s’y mêle : voyages personnels, tournées à l’étranger, premières, tournages, vacances. Une véritable plongée dans l’intimité, où les scènes sans paillettes côtoient quelques moments illustres. Plus étonnant encore, l’artiste a conservé tout ce matériel pendant des décennies, avant de s’y intéresser avec son collaborateur et ami Marc Di Domenico, peu de temps avant sa mort. Des quarante heures de rushes visionnées par ce dernier, un montage de quatre-vingts minutes arrive aujourd’hui sur grand écran. Une concrétisation pour l’auteur aux innombrables tubes, qui tourna comme acteur dans une cinquantaine de longs-métrages, mais n’en réalisa aucun. Il en rêva pour Yiddish Connection, qu’il écrivit, et qu’il interpréta avec Ugo Tognazzi et André Dussollier, mais que les producteurs refusèrent de lui laisser mettre en scène.
C’est via le personnel et l’intime donc, et à titre posthume, un an après sa mort survenue le 1er octobre 2018, que débarque cette aventure, annoncée comme « Un film de Charles Aznavour, réalisé par Marc Di Domenico ». Et quel regard ! Au fil des séquences, l’attention se fait précise sur le monde qui entoure le musicien. L’ailleurs, au-delà des frontières et des mers. Ces terres, ces villes, ces corps, ces visages, anonymes, saisis dans leur quotidien. Beaucoup portent, charrient. Comme le père d’Aznavour tirait lui-même sa carriole. Des vies de labeur, que le chanteur observe et enregistre. Lui, le fils d’immigrés, l’Arménien chantant, le Français mondialement connu, le baladin globe-trotter. Au son de vingt-cinq de ses titres et d’une voix-off adaptée de ses cinq biographies, vocalisée par Romain Duris, les images s’enchaînent, fluides.
Une humanité bouleversante transpire de tous les plans. Une manière de saisir des enjeux quotidiens mais cruciaux, dans le travail des autres comme dans la détente avec les proches. Et quand Charles apparaît lui-même dans le cadre, la rencontre a lieu devant nos yeux. L’altérité au-delà de la notoriété. La recherche d’une immersion, d’un vécu. Ses chansons sont connues pour leur jeu avec le rythme, les contretemps, la rapidité. Une intensité parfois nerveuse, fiévreuse, qui transcende les émotions les plus simples et les plus universelles. La pudeur se révèle au gré de ces images, dans le regard sur les femmes aimées, les abandonnées comme les plus chéries. Dans l’évocation déchirante du fils disparu. La part nostalgique des témoignages du passé, et du fameux grain du Super 8, est dynamitée par la surprise de cette découverte. Un document simple, mais pourtant précieux, et qui touche à l’essentiel. Au cœur des choses. Via celui d’un homme. Shahnourh Aznavourian."
"Un nouveau regard sur Charles Aznavour... par le biais de son propre regard. Celui, à la fois perçant et très hu
"Un nouveau regard sur Charles Aznavour... par le biais de son propre regard. Celui, à la fois perçant et très humain, qu'il portait sur le monde, la vie, l'amour, sa carrière... Tel est le propos du documentaire réalisé par Marc Di Domenico.Durant des décennies, Charles Aznavour a fait l’actualité. L’actualité musicale, cinématographique, télévisuelle... et parfois l'actualité tout court. Et comme le dit malicieusement la voix de l'acteur Romain Duris au début du documentaire, l’observation ne s’est pas faite à sens unique. "Vous m'avez vu, mais ce que vous ne savez pas, c'est que moi aussi, je vous ai vus…"
Pour mettre sur pied un tel documentaire, le cinéaste s'était vu offrir par Charles Aznavour en personne l'accès à ses archives vidéos, des années de souvenirs immortalisées par une caméra offerte par Edith Piaf, et entreposées depuis des décennies dans une pièce de sa résidence provençale. Dans ce type de film, il faut un narrateur. C'est l'acteur Romain Duris qui a été choisi pour incarner, via son phrasé nerveux, juvénile, direct, Aznavour. Les textes, qui puisent dans des biographies et interviews, ont été validés par Mischa Aznavour, l'un des fils du chanteur. Ils sonnent très juste, quand on se souvient que Charles Aznavour n'était pas homme à se forcer à enjoliver artificiellement les choses ou à se complaire dans la flagornerie, fût-elle à son propre bénéfice.
Mais revenons-en à ce "regard" de Charles. Dans ce film fascinant, il est pluriel. Il y a d'abord un regard presque ethnographique avec ces images en plans larges de voyages en Afrique, en Amérique latine, en Asie... On ressent une volonté de filmer les peuples, les gens, savourant la communication silencieuse enclenchée par le seul regard d'une caméra braquée sur eux. Aznavour le dit dans le documentaire : la misère qu'il percevait en filmant des enfants dans la rue le renvoyait à celle qu'il avait connue durant sa propre jeunesse. Une misère rendue indolore par l'amour que ses parents lui portaient, à lui et à sa sœur Aïda. "On n'avait rien. On avait tout. Je me demande s'ils ont des parents comme ça."
Il y a des regards plus intimes encore. Celui, plein d'amitié et d'admiration, porté sur Lino Ventura qu'il a filmé durant le tournage du film Un taxi pour Tobrouk. Enfants, le petit Arménien et le petit Italien vendaient tous les deux des journaux à la criée pour gagner quelques sous. Il nous offre d'autres images, lumineuses, du cinéma d'antan. La beauté de son ami Jean-Pierre Mocky et celle d'Anouk Aimée, captées en marge d'un tournage.
Il y a le regard amoureux de Charles. Un regard ardent, puis amer, porté sur Évelyne, qui fut sa deuxième épouse, avec laquelle la belle histoire tourna court. Et, bien sûr, les sublimes images de la femme de sa vie, Ulla, qu'il a épousée en 1967. "Tu ne vois pas mes yeux quand je te filme, ils sont brillants d'émotion", confie le narrateur.
Il y a le regard de Charles en tant que fils de Mischa et Knar Aznavourian, émigrants arméniens dont il se revendiquait avec autant de fierté que d'émotion contenue. Ce père tant aimé, lui-même artiste, apparaît sur des images personnelles, mais aussi sur d'émouvantes et rares archives de l'ORTF. Et, plus bouleversant encore, il y a le regard de Charles en tant que père. Le père heureux d'une fille aînée, Seda, qu'il a eue avec sa première épouse Micheline, et des trois enfants que lui a donnés Ulla. Fait unique dans le documentaire, on l'entend dialoguer avec l'un de ses jeunes fils en même temps qu'il le filme. Mais aussi, le père hanté par la disparition prématurée de son fils Patrick, né d'une liaison dans les années 50, victime d'une overdose à 25 ans. "Je n'en parle pas beaucoup. À chaque fois que j'y pense la tristesse est infinie et mes yeux pleins de larmes. Il était doux, adorable et secret."Il y a enfin le regard de l'homme sur lui-même, sa carrière, le succès. Un regard d’une sincérité crue, sans complaisance. Presque celui d'un enfant grandi trop vite et qui retourne la caméra contre lui pour vérifier que ce qui lui arrive est bien vrai, que c'est bien lui, le petit Arménien disgracieux dans lequel personne ne misait un kopeck, qui côtoie les grandes stars de son temps... "J'existe. Je me filme, donc j'existe." Puis le regard de l’homme qui goûte au succès et assume pleinement les plaisirs matériels qui y sont liés. "Je gagne beaucoup d'argent et ne m'en cache pas", assène le narrateur sur des images de piscine luxueuse.Il y a enfin les derniers mots du documentaire qui nous sont adressés, et qui nous serrent un peu le cœur quand on se souvient que Charles Aznavour n'a pas eu le temps de voir le résultat de ce travail captivant. Ce livre qui s'est refermé, c'est un peu le nôtre aussi."
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