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Voix et paysages fixent la mémoire au fil d'un journal intime cinématographique : la douleur et la beauté de la Somalie s'y confondent avec l'amour perdu.
Un essai-poème sous forme de journal intime cinématographique. Le premier long-métrage de Frédéric Mitterrand perpétue à sa manière les récits de voyage du XIXème siècle. Le voyageur, ici en voix off, nous livre ses impressions d'Afrique, mêlées à l'expression de son désarroi amoureux... Les anciens comptoirs coloniaux, l'entretien avec Syad Barr - le dictateur au pouvoir - la rencontre d'une jeune infirmière parisienne qui travaille dans un camp de réfugiés, s'entrelacent aux échos incessants de l'amour perdu, conjuguant la douleur intime à la misère d'un pays déchiré par les luttes internes et la pauvreté.
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" Ce premier film de Frédéric Mitterrand est une invitation à un étrange et double voyage. A un voyag
" Ce premier film de Frédéric Mitterrand est une invitation à un étrange et double voyage. A un voyage sur les terres délaissées de la lointaine Somalie et dans les contrées les plus intimes de son propre cœur. A la manière d’Arthur Rimbaud et, plus tard, de Paul Nizan (Aden Arabie) qu’un incurable mal de vivre fit quitter l'Europe pour des pays de canicule, Frédéric Mitterrand s’envola vers « l'autre versant du monde », pour ne plus s’étioler dans le désespoir amoureux.
Ce film est son carnet de voyage. Il y note les signes de persistance de son mal et ses impressions d’Afrique. Aussi parfait petit maître de la pellicule que de la plume, il scelle les intimes épousailles entre un texte éminemment littéraire et une image prodigue d’information sur un pays et les particularismes d’une civilisation. Il alterne avec une étrange agilité le propos confidentiel et la réflexion de sociologue.
Chaque fois que la souffrance semble emporter l’auteur, l’étouffer, un soubresaut le fait revenir à l’amère réalité du pays qu’il sillonne. Lui fait découvrir la misère et l’ingéniosité des gosses de la capitale : « Les sciuscias de Mogadiscio, comme ceux de Karachi, de Bogota, organisent furtivement des républiques éphémères près des ambassades, achètent la police, larcinent des montres et des enjoliveurs de voitures, s'endorment dans les jardins en serrant leurs trésors de ferraille. » Il pointe la rudesse naïve des affiches de propagande qui s’étalent sur les murs. Il échoue sur les anciens comptoirs coloniaux, ressacs dérisoires de la vieille Europe qui vient mourir sur les côtes d’Afrique.
(…) Avec son aptitude et son courage à ainsi s’exposer, à faire entendre les battements de son cœur, Frédéric Mitterrand fait figure de néo-romantique. Sa sincérité le place pourtant à mille lieues de la mode. Mais ce qui rapproche ce jeune cinéaste-écrivain des romantiques allemands, c’est son regard: celui d’un homme féru d’Histoire et amoureux des pays de légendes.
Sa sensibilité au destin des hommes et de leurs souverains, comme le lyrisme de sa langue quand il évoque un peuple retenu dans les fers, ou un personnage, Syad Barre, bardé de pouvoir, et qui préside au destin de la Somalie, font de Frédéric Mitterrand un héritier spirituel du Malraux des Anti-Mémoires. Celui qui rencontra et encensa Mao Tse-Toung et Nehru. Les goûts de l’auteur vont à des hommes moins prestigieux. Sa rencontre avec un dernier quarteron de colons italiens lui fait évoquer, avec une bizarre tendresse, l’ex-roi Umberto d’Italie qui visita jadis cette province africaine de son royaume.
(…) Tout au long de son commentaire— dit par lui-même — Frédéric Mitterrand rappelle, brandit sa passion pour Marguerite Duras, pour les cinémas russe et néo-réaliste italien. Pourtant, jamais il ne nous écrase de ses connaissances et de cet amour. Il nous les offre en partage. Et nous fait ressentir à leur endroit une âpre nostalgie, comme celle qu’il éprouve et hurle pour l'altière Somalie, et pour l’être perdu qui lui inspire ce film."
" Un lit défait, des volets clos, une chambre vide. Quelques notes de piano, une mélodie fragile, de ces accords fugitif
" Un lit défait, des volets clos, une chambre vide. Quelques notes de piano, une mélodie fragile, de ces accords fugitifs qui ponctuent les solitudes du bout de la nuit. Et sur cette image fixe d'un lieu déserté, mais encore habité d'une absence, une voix off, blanche et sourde. Elle est ailleurs et pourtant très proche, présence fantomatique errant autour de la chambre qu'elle embrasse une dernière fois.
Cette voix, la voix de Frédéric Mitterrand, dit la douleur de l'amant délaissé, la calme lassitude qui suit les tempêtes, et la nécessité du départ. Reviennent alors les souvenirs d'Aden Arabie : « Je file comme un mort », écrivait Paul Nizan, bien après les derniers romantiques qui, toujours, croyaient que partir, c'est souffrir un peu moins, ou peut-être plus délicieusement.
L'Orient est rempli de ces récits de voyageurs, si occupés d'eux-mêmes et de leur tourments qu'ils n'y découvraient qu'un reflet exacerbé de ce qu'ils prétendaient fuir. Entre ces vieilles mythologies du voyageur solitaire, bric-à-brac d'odalisques, de janissaires et caravansérails, et les nouvelles mystiques du tourisme organisé ou du journal télévisé, la voie est étroite à qui prétend porter sur le monde un autre regard.
Frédéric Mitterrand semble en avoir conscience lorsqu'il choisit, en 1981, la Somalie pour y tromper sa détresse amoureuse. Le pays a perdu la mémoire romanesque des voyageurs qui échouaient sur des rives peuplées de pêcheurs de perles et de marchands d'esclaves. Mais il ne l'a pas troquée pour les clichés qui s'attachent de nos jours aux circuits balisés des contrées tranquilles. Pays en guerre, territoire dévasté, no man's land livré à ses seuls tourments intérieurs, la Somalie est indifférente à l'étranger de passage qui déciderait de l'aimer malgré tout.
A son arrivée à Mogadiscio, le voyageur-narrateur, qui n'ignore rien de l'objet de son nouvel amour, décline une carte du Tendre encore un peu sommaire : 70 % de nomades, guerre de l'Ogaden, pays parmi les plus pauvres du monde. Et sa mémoire, à intervalles réguliers, détourne des images — le vent dans un rideau de voile, des fauteuils de skaï sous une véranda — qui le ramènent à celles de son vieil amour ressassé. Mais alors qu'il s'avance dans le désert, découvre les camps de réfugiés, la misère et la mort, son érudition précieuse et sa mémoire capricieuse vacillent et font place à des sentiments inattendus : la honte, dit-il, et l'apaisement à défaut de l'oubli. Et de ce flux et reflux des images d'aujourd'hui et des errances du passé, de cette confrontation entre un visage oriental et une parole occidentale, de ce voyage en forme de rêve éveillé, finit par sourdre la vérité du pays."
"Cher Frédéric Mitterrand, Je vous dois beaucoup. (...) Lettres d’amour en Somalie reste comme une grande r&eacu
"Cher Frédéric Mitterrand,
Je vous dois beaucoup.
(...) Lettres d’amour en Somalie reste comme une grande réussite de ce cinéma intime et exigeant qui a peu à peu disparu de nos écrans. Placée sous le signe d’une famille imaginaire qui va de Rimbaud à Duras en passant par Nizan et Antonioni, scandée par la belle musique de Jean Wiener, cette confession d’un homme blessé fera ricaner ceux qui n’aiment pas avoir la gorge serrée. Entre le journal filmé et la caméra-stylo, vous y pratiquez avec un bonheur sans égal l’art délicat de la digression souveraine. D’une voix inimitable, à la mélancolie définitive, vous soumettez votre propre vie à ce crible tendre que, plus tard, vous populariserez en narrant les destins d’étoiles. Préface à la première personne au grand livre de vos rêveries sur Ava Gardner ou Visconti, ces lettres bouleversantes achèvent de nous convaincre."
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