Robert Altman... Son truc ? La liberté
Dans Cookie's Fortune, le réalisateur américain dynamite l'intrigue, laisse parler les acteurs, s'imposer l'atmosp1
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Pour préserver l'honneur de sa famille, une femme maquille le suicide de sa tante en assassinat, provoquant bien des remous dans la bourgade d'Holly Springs.
L'excentrique Cookie a décidé de rejoindre au paradis son cher et regretté Buck. Mais au fin fond du Mississipi, de telles manières risquent de choquer. Alors, sa nièce décide, pour sauver les apparences, de maquiller le suicide en crime. Mais c'est alors un homme noir, Willis, meilleur ami du défunt et devenu le confident de Cookie, qui est soupçonné ! Un Altman léger et gracieux, s'amusant de la futilité des arabesques et des quiproquos, comme si le charme des actrices (Glenn Close, Liv Tyler, Julianne Moore, Patricia Neal !) avait soudain fait rentrer ses griffes à l'auteur acide de "M.A.S.H.", "Nashville" et "Short Cuts".
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"Une ballade bluesy, où le suspense est désamorcé (on connaît d'entrée le pourquoi du comment de la mort de l'héroïne). Demeure le caractère
"Une ballade bluesy, où le suspense est désamorcé (on connaît d'entrée le pourquoi du comment de la mort de l'héroïne). Demeure le caractère, d'une infinie richesse, des quelques protagonistes qui se livrent à la caméra d'Altman. Notamment un trio féminin magnifique : Glenn Close, grande gueule snob, Julianne Moore, silencieuse timide, et Liv Tyler, sensuelle et combative jeune fille en mal de mère. Altman adore ces trois femmes : il prend son temps. Il installe le décor de cette petite ville du Sud où rien ne se passe vraiment, même quand la police enquête. Les portes des cellules de la prison restent ouvertes, pour laisser les amis du suspect venir jouer aux cartes avec lui. Les incartades amoureuses et la pêche - très importante, la pêche - paraissent seules dignes d'intérêt. Soit l'unique scénario vraiment défendu par Cookie's Fortune : se débarrasser de tout apparat (costumes, traditions, préjugés...) pour savourer pleinement chaque moment de vie."
"... le film charme par sa galerie de portraits et sa manière musicale de reprendre des personnages standards, presque caricaturaux, pour le
"... le film charme par sa galerie de portraits et sa manière musicale de reprendre des personnages standards, presque caricaturaux, pour les transfigurer. Démarche qui privilégie la liberté des acteurs, leurs différences de style, de jeu, de tessiture.
Une fois encore, Altman orchestre un récit polyphonique, trace des liens. Son film emprunte une veine décontractée et indolente. Il a mis la pédale douce sur le sarcasme et déploie un art plutôt serein de vivre et de mourir."
" Cookie's Fortune laisse au spectateur en cadeau une banane entre les oreilles; grand petit plaisir de cinéma dont on ressort comme après u
" Après des centaines de films où le criminel tente de faire passer son forfait pour une mort consentie, en voici enfin un où le contraire s
" Après des centaines de films où le criminel tente de faire passer son forfait pour une mort consentie, en voici enfin un où le contraire se produit. Quelle formidable trouvaille de scénario (...) À partir de là, nous entrons dans une mécanique aussi implacable qu'impeccable. Qui pourrait bien être coupable ? Le Noir, bien sûr, dont les deux harpies auraient volontiers la tête (d’où la mise en abîme par le choix de " Salomé "). Et qui enquête ? Les flics, qui, dans ce petit monde où chacun se connaît, ne croient pas un instant qu’il puisse être le responsable. D’où des scènes dignes de Bunuel où le pauvre est en tôle comme la loi l’exige mais porte ouverte et dînant fin avec son geôlier (...)
Une fois le sujet atteint, Altman ne le lâche plus. Certains films s’effondrent vers la fin. Le sien ne cesse de s’améliorer jusqu’à nous laisser sur le meilleur des souvenirs. Impeccablement filmé et interprété, Cookie’s Fortune (...) est un régal.
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