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Quatre médecins polonais se retrouvent, dix ans après avoir quitté les bancs de la faculté, afin d'évoquer leur passé commun.
Dans Beyrouth dévastée, de jeunes soldats fuient les chars au milieu des ruines. Au bord d'une mer de plomb se dressent des villas abandonnées, livrées aux chiens errants. Entre ces images d'un monde en perdition, le réalisateur, Jerzy Skolimowski, livre les motivations de son travail, avant de s'effacer complètement. Quatre médecins polonais se retrouvent, dix ans après avoir quitté les bancs de la faculté. Un voyage surréaliste dans un wagon de marchandises rempli de plâtre et à peine éclairé va leur offrir l'occasion d'une impitoyable introspection... Ce film a été interdit par la censure car il est considéré comme une charge antistalinienne et Jerzy Skolimowski ne tournera plus en Pologne suite à cela. Haut les mains finira par sortir en 1981.
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" (...) Haut les mains ! raconte comment un groupe d'amis qui s'étaient perdus de vue depuis la fin de leurs études de médecine se retrouve
" (...) Haut les mains ! raconte comment un groupe d'amis qui s'étaient perdus de vue depuis la fin de leurs études de médecine se retrouvent et entreprennent un voyage à l'intérieur d'eux-mêmes. Skolimowski ne nous propose pas pour autant une étude psychologique ou sociale, mais tout au contraire nous invite à plonger dans un rêve qui vire rapidement au cauchemar. Au-delà des situations souvent incongrues et absurdes, des réactions surprenantes des personnages ou encore des dialogues décalés, cet aspect onirique vient de l'usage de noirs et de blancs extrêmement tranchés, de constants jeux sur les ombres et la lumière et d'une composition très recherchée de chaque cadre, toutes choses qui visent à détacher le film d'un quelconque réalisme.
Comme toujours chez Jerzy Skolimowski, le travail sur le son s'avère très précis, très inventif et il participe tout autant que l'image à conférer au film cette atmosphère étouffante et angoissante qui le caractérise. En multipliant par exemple les effets d'échos entre les ambiances, les paroles et la musique, il renforce le sentiment d'enfermement, les sons semblant se heurter aux murs du wagon où se retrouvent enfermés les personnages pour revenir les encercler. Dans cet espace fermé, les paroles ne s'envolent pas, rien de ce qui n'est dit s'échappe, chaque mot a un sens... (...)
Haut les mains ! est un film vif, inventif, prenant, bourré de trouvailles visuelles, d'images poétiques ou angoissantes, d'idées drôles ou troublantes. C'est un film très âpre où l'on retrouve cependant l'humour si singulier du cinéaste. C'est un drame teinté de comédie qui joue à la fois sur le réalisme (les dialogues, l'histoire) et l'irréalisme de la mise en scène. C'est un objet très étrange où Jerzy Skolimowski évoque la douleur de sa génération tout en critiquant la façon dont cette même génération se vend et se fourvoie. C'est, pour reprendre les mots du cinéaste, " un gigantesque cri silencieux, une provocation adressée aux 32 millions de Polonais pour les faire réagir. ".
" Tourné en 1967, après la parenthèse bruxelloise du départ, Ręce do góry - Haut les mains ! est un film qui revient de loin. Il fut interd
" Tourné en 1967, après la parenthèse bruxelloise du départ, Ręce do góry - Haut les mains ! est un film qui revient de loin. Il fut interdit en Pologne, ce qui amena le cinéaste à s’exiler à l’Ouest, pour n’être débloqué sans préavis qu’en 1980. Jugeant alors qu’il ne pouvait le sortir tel quel, Skolimowski lui adjoignit un prologue de vingt-cinq minutes qui replaçait cette résurrection inespérée dans son contexte : apocalypse (nucléaire ?), manifestations en faveur de Solidarność, images de Beyrouth en ruines où il participait au tournage du Faussaire de Schlöndorff (on voit longuement l’équipe au travail), vernissage d’une exposition de ses toiles dans une galerie londonienne.
La coloration désenchantée de ce prologue auquel le Kosmogonia de Krzysztof Penderecki donne des allures d’ode funèbre légèrement grandiloquente, déteint sur le film original, raccourci d’une vingtaine de minutes et rendu ainsi plus sombre et plus étouffant (...).
Dès les premiers plans, qui nous font assister à une fête bizarre où l’on danse mécaniquement en agitant les mains levées et où un personnage (Skolimowski lui-même) portant une cagoule blanche qu’il arrache peu à peu tient un discours accusateur et revendicatif assez obscur on constate que, dans son cinquième long-métrage, le plus génial des cinéastes de la nouvelle vague polonaise est plus éloigné que jamais des canons du réalisme socialiste et accentue encore la noirceur cocasse, la clownerie triste qui imprégnaient ses oeuvres précédentes.
Sublimes compositions visuelles à la beauté gratuite, ronde sans fin animée d’une inquiétante frénésie, suite de cérémonials énigmatiques, gags qui ne cherchent pas à faire rire mais plutôt à laisser songeur, allusions politiques même pas voilées au marasme d’un paradis socialiste étouffant et vidé de sens, obsédé par les biens de consommation (une Wartburg, une Opel ou une Alfa Romeo ?) : le jusqu’au-boutisme provocateur de Skolimowski ne pouvait qu’effrayer les censeurs à l’époque du grand mouvement de retour du bâton qui était en train de remettre au pas les satellites trop turbulents de l’URSS (...). "
" (...) On pourrait presque affirmer, en forçant un peu le trait, qu’il y a une unité de lieu, de temps et d’action dans le présent narratif
" (...) On pourrait presque affirmer, en forçant un peu le trait, qu’il y a une unité de lieu, de temps et d’action dans le présent narratif du film. Que l’on a quasiment affaire à un huis-clos. On est constamment à l’intérieur d’un wagon de train où se retrouvent quatre hommes et une femme d’âge moyen. Et pourtant on n’aperçoit pas vraiment de train, de l’extérieur – sauf vers la fin du film…
L’espace est relativement conventionnel et des bruits de chemins de fer sont toujours entendus hors-champ – la source du son appartient à l’espace diégétique, même si on ne la voit pas dans le champ – voire off – le off , ou hors-cadre, est l’espace virtuel de production du film et de constitution de son sens. L’intérieur du wagon est comme une scène de théâtre où va se dérouler un " happening " délirant qui épingle avec précision le système dans lequel vivent les protagonistes et qui s‘adresse parfois au spectateur – quelques regards-caméra, vers l’espace hors-cadre.
Cette séance va consister en une critique du régime communiste, en une auto-critique des personnages qui soutiennent paradoxalement ce régime, en une plongée – avec dérision ou sens du tragique – dans le passé douloureux de la Pologne, oublié ou méconnu. Hommes et femme prennent des comprimés contenant un sérum de vérité pour se forcer à dire ce qui est, ce qu’ils ont sur le coeur. Une manière amusante de montrer la chape de plomb du mensonge, du silence, de la mauvaise foi et de l’ignorance qui règne au sein de la société décrite dans le film. Finalement, les pilules s’avèreront être un placebo… Pas besoin, signifie ainsi Skolimowski, de s’oublier soi-même pour dire ce qui est et ce qu’il y a à dire. Tout peut et doit sortir facilement, sincèrement, consciemment… En tout cas en ce qui le concerne. Les pilules sont juste une fiction pour dire quelques vérités, comme le film (...).
On dirait que le cinéaste avait besoin de ce film pour justifier radicalement ce qui était son désir profond et qu’il avait déjà manifesté avec le film précédent. Réaliser un grand départ. Quitter la Pologne, s’exiler, tourner à l’étranger – comme il le fera effectivement. L’opération était risquée, elle a réussi !
Un film à ne pas rater, en tout état de cause. "
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