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L'éducation de Koko, une jeune femelle gorille qui réussit à communiquer avec les hommes.
Koko est un gorille de 7 ans. Penny Patterson, étudiante en psychologie, s'est fait confier Koko par le zoo de San Francisco. Elle lui apprend depuis son plus jeune âge le langage par gestes des sourds muets américains. Koko connaît 350 mots. L'un des plus vieux rêves de l'humanité se réalise : un animal parle avec l'homme…
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" Un gorille femelle de 5 ans parle. Le langage des sourds-muets. Merveille ? Non : Penny Patterson, l'éducatrice de Koko, y
" Un gorille femelle de 5 ans parle. Le langage des sourds-muets. Merveille ? Non : Penny Patterson, l'éducatrice de Koko, y a consacré tous ses efforts depuis plusieurs années. Que le gorille réclame "à boire" ou "à manger", quoi de plus , banal ? Mais Koko ne se contente pas de désigner : elle sait aussi mentir. « ldi Amin Dada est une caricature du pouvoir, déclare Barbet Schroeder, le réalisateur. Koko, c’est la caricature de notre monde. » C'est aussi, c'est surtout une passionnante remise en question du langage."
François Forestier, 16/10/1978" Ce troublant documentaire, filmé dans des conditions difficiles mais avec une évidente fascination pour l'é
" Ce troublant documentaire, filmé dans des conditions difficiles mais avec une évidente fascination pour l'étrange héroïne, bouleverse bien des certitudes. Jusqu'ici, les animaux, on en était persuadé, restaient nos inférieurs puisqu'ils ne pouvaient pas parler. Mais si c'était seulement parce que leurs cordes vocales ne permettaient pas un langage articulé ? Une jeune psychologue blonde, de l'université de Stanford, Penny Patterson, eut un jour l'idée de tenter sur un bébé gorille emprunté au zoo de San Francisco une expérience neuve : elle lui a, patiemment, amoureusement — on ne peut pas ne pas être frappé par le comportement très maternel de cette jeune femme qui n'a jamais pris de vacances pour ne pas abandonner cet "enfant" —, appris le langage des sourds-muets. Avant de lui mettre entre les... pattes un ordinateur qui parle, et qu'elle utilise à bon escient en appuyant sur des touches commandant les sons.
Le résultat, parfois presque gênant, est stupéfiant. Filmé avec une curiosité impartiale — aucun "message" ne vient ici alourdir la force brute des images —, ce documentaire, rejoignant les préoccupations de Vercors naguère dans Zoo (mais ce n'était alors qu'une fiction), agite, tout à la fois, les vieux problèmes du darwinisme, de la supériorité de l'homme, de la morale (si quelqu'un tuait Koko, serait-il un assassin ?)... A Cannes, on en avait beaucoup parlé. Aujourd'hui, un esprit curieux ne devrait pas le manquer."
" Cette grande animale encore enfant, de couleur noire, est d’une laideur si belle, si grande, qu’elle nous oblige &a
" Cette grande animale encore enfant, de couleur noire, est d’une laideur si belle, si grande, qu’elle nous oblige à nous avouer ceci : la beauté a peut-être commencé à ne plus être le seul adjuvant du film, ce qu'elle est depuis cinq décennies. Pourquoi, quand elle est là, cette animale noire est-elle plus présente que n’importe quelle humaine, fût-elle une internationale star du box office ? Koko, tel est le nom qu’elle porte, comme on dirait négro ou raton — alors moi je l’appellerai Africa, par exemple — pourquoi, lorsque Africa occupe l’écran le remplit-elle à ce point de cette façon incomparable, définitive et que rien, aucune analyse, fût-elle la plus pénétrante, ne pourrait, semble-t-il, témoigner de la souveraineté de son image ? de sa présence ? de cette différence si proche d’avec nous ? "Laide comme un singe", dit-on. Africa est, quant à nous, la plus laide de tous les animaux, plus laide qu’une éléphante, qu’une chamelle, que n’importe quelle femme décrétée laide par la société humaine. Alors, qu’est-ce qui se passe ici lorsque Africa est sur l’écran qui ne se passe pas lorsque d'autres espèces animales d’évidente splendeur humaine, tigresses et autres panthères, occupent ce même écran ?
Je crois qu’il se passe ce qu’on sait : Africa est un gorille, une anthropoïde, le plus grand de tous, mais le plus proche de nous sur l’autre rive du monde. Elle est aussi séparée de nous que de ceux qui la précèdent. Et nous, nous sommes aussi séparés d’elle que du vide qui est devant nous. S’il faut une image, ce serait peut-être celle-ci : un fleuve. Sur une rive l’anthropos, seul. Sur l’autre rive, l’anthropoïde Africa, également seule. Nous nous regardons. Entre nous un milliard d’années. Il se passe ceci aussi que cette solitude d’Africa dans la chaîne des espèces est déjà notre solitude. Solitude d'Africa. Il faut la laisser là, disent certains, il faut respecter la solitude d’Africa. Or, si on laissait Africa à sa solitude, elle n'existerait déjà plus. La chair des gorilles est très appréciée des Noirs du Gabon, et leurs têtes momifiées se vendent à prix d’or aux touristes européens.
Oui, c’est ainsi. Il n’y a plus que six mille gorilles au monde. Des millions de gorilles ont été massacrés. De même, il y avait encore cinq cents tigres au Bengale, il y a dix ans, il n’y en a plus que quarante. C’est fini. Tout énoncé du. problème, toute donnée du problème est par avance suspecte. Pourquoi auriez-vous raison ? Pourquoi aurions-nous tort ? Personne ne peut savoir ce qu'il faut faire pour nous sauver, sauver les gorilles, les baleines, la mer, l’enfance, les hirondelles, l’amour. Personne. Alors — et c’est une réaction qui m’est très étrangère —, pourquoi décréter qu’Africa devrait rester encore et encore l'objet du seul genre documentaire et ne relever que de lui, que de la Vie des animaux du monde, de même que les danses nègres de l’Afrique centrale qui, depuis des décennies, ne relèvent que des voyages présidentiels — de présidents européens. Ne faudrait-il pas qu’on entende bien, ne faudrait-il pas apprendre à Africa la méfiance de l’homme ? donc de l’amener à nous ?
Quand Africa est là, enfant gigantesque encombrée de sa force, cette Garbo des premiers âges qui ne sait pas être une Garbo, la vérité c’est ça : Africa porte avec elle, en même temps qu’elle, une immensité, l’espèce, et dans son innocence et dans sa tragédie. Ne voit pas bien, Africa. Distingue mal. Quand le matin, on lui demande : "Comment ça va ?", il arrive qu'elle réponde "sad". On lui demande pourquoi "sad", elle dit qu’elle ne sait pas pourquoi elle est "sad" aujourd’hui. Africa trace "sad" sur son visage, en langage sourd-muet, les deux doigts sur le chemin des larmes, ces lignes droites qui tombent des yeux vers le centre du monde. Merveille : Africa ne sait pas être triste d'une tristesse qui nous est commune à elle et à nous,être triste de tristesse, mélancolique de mélancolie, au-delà de tout savoir."
" Koko, le gorille qui parle, est (...) un événement dans l’histoire de l’humanité. Ce primate ph&eac
" Koko, le gorille qui parle, est (...) un événement dans l’histoire de l’humanité. Ce primate phénomène, qui apprend depuis son plus jeune âge le langage des sourds-muets, connaît aujourd’hui trois cent cinquante mots. Dès lors, la dernière barrière, érigée sur le langage, de la classification des espèces selon Darwin, semble devoir tomber. Lorsque, par exemple, un réveille-matin cesse de sonner, Koko esquisse un geste qui se traduit par : « Ecoute ! Silence ». Il y a de quoi être bouleversé dans ses certitudes. On l’est d’ailleurs constamment au cours de ce reportage-fiction où Barbet Schroeder, fasciné depuis toujours par la force et la noblesse des gorilles, ne répond pas (qui le pourrait ?) aux multiples questions posées par Koko : Koko est-elle une personne et a-t-elle des droits ?
Qu’elle soit une personne ne fait, en réalité, aucun doute et les sous-titres qui expriment ce qu’elle dit, répond et ressent lui confèrent le statut de frère, pardon, de sœur humaine. Dans ses rapports avec Penny Patterson, qui risque tout de même sa vie à chaque instant, la tendresse prime cependant sur les rapports de force. Mais, élevée dans un climat aussi passionnel que scientifique par une jeune femme libérale et rigoriste à la fois (il faut voir Penny Patterson, en butte à la mauvaise humeur de Koko, ordonner à Schroeder lui-même de couper), Koko n’acquiert-elle pas le langage de la répression ? Serait-ce donc le premier "gorille blanc, américain et protestant" ?
Avec elle, c’est le singe qui remonte à l’homme pour lui poser ce problème fondamental et diablement excitant pour l’esprit : pour découvrir l’humanité des primates, homo sapiens n’est-il pas forcé de les plier à sa propre image, de tout réduire au modèle humain ? (...)
Un jour, Koko s’est approchée de la caméra, elle a tourné une manette et filmé Barbet Schroeder. Il n’a pas gardé ce plan dans le film. Dommage : c’eût été une confirmation supplémentaire de ce que dit le docteur Roger Fouts, psychologue d’une centre d’études sur les primates à Norman (Oklahoma), présent dans le film : « Du vivant de mes petits-enfants, les primates seront certainement acceptés comme des humains de seconde classe mais ils auront alors, sans doute, pratiquement disparu de la surface de la terre et nous serons aimi passés à côté des premières et des dernières créatures qui pouvaient nom dire qui nous sommes. » "
" Barbet Schoeder, réalisateur de More, La Vallée, Maîtresse et Général ldi Amin Dada est aussi l&rs
" Barbet Schoeder, réalisateur de More, La Vallée, Maîtresse et Général ldi Amin Dada est aussi l’auteur de quatre courts métrages ethnographiques de la Nouvelle-Guinée australienne — substance d’une partie du film La Vallée. Documentaires et fiction s’entremêlent dans son œuvre. Koko était à origine un film de fiction basé sur un drame, le zoo possesseur du gorille avait le droit pour lui, et voulait récupérer le gorille. Penny ne pouvait se résoudre ni à rompre les liens qui l’unissaient à Koko, ni à interrompre l’expérience scientifique en cours. Penny-Koko fuyaient en Afrique, et, là, entaient de se faire admettre par un groupe de gorilles en liberté. La fiction, ici, l’emportait largement sur le documentaire. Mais Koko s’est révélé « intransportable » et Penny n’entendait pas sacrifier son expérience scientifique en se pliant au canevas du scénario.
Koko est donc un document sur la vie quotidienne de ce gorille qui parle, de celle, Penny, qui a élevé, instruit et materné. Document passionnant à voir, solidement informé et étayé par les travaux scientifiques passés et actuels.
(…) Koko, séparé de ses congénères du zoo, élevé par Penny, a appris un mot par mois la première année, 100 mots la deuxième ; en sa cinquième année, au moment du tournage, Koko possède 350 mots, et commence par le biais de la manipulation d’un ordinateur à les transmettre vocalement. Le vécu de Koko et de Penny, objet du film, fait clairement apparaître que Koko distingue les couleurs, l’acide et le sucré, elle reconnaît au miroir sa propre image et indique les changements que poudre ou fard peuvent y apporter. Elle distingue ses humeurs, et celle des autres (Penny ou Michael le petit gorille), tristesse ou bonheur. Elle ment parfois. Enfin elle forge les mots. Un gâteau rassis devient un gâteau-caillou, une bague un bracelet-doigt. Par Penny, elle a acquis les notions de bien et de mal. (…) Le spectacle de ce gorille-enfant, ses expressions, son gestuel sont fascinants.
(…) Ce film, qui soulève de graves problèmes philosophiques, écologiques et même juridiques, est par le talent, la patience et le courage de l’équipe de réalisation, un film aisément accessible, passionnant à voir. Il est rare qu’une expérimentation scientifique soit rendue aussi proche, aussi vivante, aussi saisissante par une œuvre cinématographique."
Koko fait voler en éclat nos classifications darwiniennes, qui font du langage la dernière barrière entre l'animal
Koko fait voler en éclat nos classifications darwiniennes, qui font du langage la dernière barrière entre l'animal et l'homme. Koko parle, c'est évident, et ne se contente pas d émettre des signaux (faim, colère, etc.). A partir de là, surgissent en cascade des questions d'ordre philosophique aussi bien que psychologique — et c'est tout le mérite du film de Schroeder que de les susciter.
Malheureusement il y a l'autre, Penny Patterson. Qui n'arrête pas de parler, elle aussi, mais ça fait du bruit (alors que Koko parle par gestes), qui veut inculquer à Koko les notions de bien et de mal, de culpabilité, bref humaniser Koko. Et c'est là où le bât blesse : faut-il que Koko devienne « humaine » pour que se fasse jour cette passionnante découverte ? N'était-il pas possible de le faire en apprenant, nous, le langage de Koko, en préservant sa « personnalité » ? Koko, c'est évident, est un cobaye sacrifié à des fins d'expérience. Et ça nous rend bien triste, d'autant qu'elle est éminemment sympathique. Et si les gorilles formaient un commando pour enlever Penny Patterson et l' « animaliser » ?
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