Jean-Pierre Marielle : "Quoi faire d'autre ?"
VIDEO | 2014, 6'| Tueur ? Jean-Pierre Marielle a préféré faire l'acteur mais il serait bien incapable de dire pour1
Navigateur non compatible. Veuillez utiliser un navigateur récent
Léon, tailleur pour hommes, aux allures de Charlot partage avec sa soeur Marie, soi-disant cartomancienne, un petit deux pièces. Arrive alors Arlette...
Léon, tailleur pour hommes, aux allures de Charlot partage avec sa soeur Marie, soi-disant cartomancienne, un petit deux pièces. Dans l'une il reçoit ses clients, dans l'autre, elle accueille les siens, envoyés par Maxime, son fiancé... Mais l'arrivée d'Arlette, une jeune et jolie provinciale, bouleverse le petit monde tranquille de Léon, qui s'éprend d'elle et découvre ce qui se cache sous les cartes de Marie...
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
" L'un des plus brillants et prometteurs cinéastes de la "nouvelle vague" est aussi l'un de ses plus di
" L'un des plus brillants et prometteurs cinéastes de la "nouvelle vague" est aussi l'un de ses plus discrets thuriféraires : depuis Pourvu qu’on ait l'ivresse, les films de Jean-Daniel Pollet — malgré leur succès auprès de la critique — n’ont pas franchi le milieu des initiés.
L’amour c’est gai, l’amour c’est triste sera peut-être la première exception à la règle : ce poème sur la pudeur, à contre-courant de toutes les modes, charrie une tendresse et un humour qu’on rencontre rarement dans un cinéma français de plus en plus tourné vers la facilité. Située dans le milieu populaire, l'histoire imaginée par Jean-Daniel Pollet nous montre une société oubliée depuis longtemps sur nos écrans : on retrouve dans L’amour c’est gai, l’amour c’est triste. le souvenir d’un cinéma où Marcel Carné mettait en scène les sujets que lui inspirait Prévert. (...) Le film [est] une véritable étude de la timidité, un poème sur la pudeur.
La mélancolie du personnage de Claude Melki est contrebalancée par l’explosion de verve de Bernadette Lafont, qui joue le rôle d’une tireuse de cartes plus habile a satisfaire la soif érotique de ses clients, que leur curiosité de l’avenir. Ce joli trafic, elle le fait avec humour et désinvolture pour le compte d’un souteneur surréaliste, personnage désopilant, campé avec intelligence, brio, et une irrésistible drôlerie par Jean-Pierre Marielle. Arlette, la jolie Bretonne incarnée par Chantal Goya ne saura jamais que le petit tailleur de Strasbourg-Saint-Denis se meurt d’amour pour elle...
A partir de cette trame, et sur un texte vif et guère banal de Remo Forlani, le film nous entraîne dans le sillage du Paris populiste, la vision de Pollet étant essentiellement poétique. L'amour c’est gai, l’amour c'est triste a les accents mélancoliques d’une romance, et sait éviter les pièges d’un quelconque néo-réalisme à la française.
L’originalité de Jean-Daniel Pollet, c’est de rester à l’écart des clichés et de la pseudo-vérité du documentaire. Sa mise en scène pleine de tact, sensible et subtile, joue sur les demi-teintes, et refuse les effets grossiers, comme les coquetteries de style. On pourra difficilement le lui reprocher à l’époque où l'on essaie de donner à un film les qualités d’un produit industriel a exploiter sur tous les marchés. Sa direction d'acteurs, très fine, suggère plus qu'elle n’impose. "
" Il faut aller voir Léon, le héros de L'Amour c’est gai, l’amour c’est triste, murmurer timidemen
" Il faut aller voir Léon, le héros de L'Amour c’est gai, l’amour c’est triste, murmurer timidement à la fin du film : " J'ai vécu ", et puis lever la tête et lancer en regardant les spectateurs avec défi : " Poil aux oreilles. " On déplore trop souvent de ne pas assez rire au cinéma pour ignorer la comédie de Pollet et Forlani.
(...) [On doit déjà à] Remo Forlani quelques pièces (c’est lui qui a écrit : Madame pour Barbara) (...) certains [le] comparent à Pinter, Adamov, Ionesco. C’est peut-être trop d’honneurs, mais il y a de ça en effet. Avec beaucoup de Queneau aussi. Les personnages font leurs entrées dans le huis clos qu’est l’appartement du tailleur et parlent beaucoup, débitant des vérités hilarantes ou des monuments de non sens : « Il vaut mieux avoir un grand chez soi qu’un petit chez les autres. »
Cela donne lieu à d’étourdissants numéros de comédiens : Bernadette Lafont est plus gnangnan qu’à l’ordinaire, Jean-Pierre Marielle bombe le torse, allume son briquet, engloutit des spaghettis, en cabotinant, tape la tête du tailleur en comparant ses vestons à des sacs de couchage et ponctuant ses remarques par l’inévitable : « Toujours aussi c..., Léon ! » (...)
Léon, c’est le clown qui reçoit l’assiette de soupe au vermicelle dans la figure et à qui l’on dit : « Tu sais, je t’aime bien quand même. »
Il répond, très ému : - Moi aussi, je t’aime bien. » Pollet déclarait à propos de son film : « J’ai recherché une forme d’humour à la fois traditionnellement française et quand même renouvelée un peu dans la lignée de Drôle de drame. Des situations, des personnages comiques, satiriques. mais avec sous le rire une tendresse... » Jean-Daniel Pollet a une originalité : depuis Une balle au cœur et hormis son sketch de Paris vu par, aucun de ses films n’a trouvé les faveurs des distributeurs. L'Amour c'est gai, l'amour c'est triste, mettra-t-il fin à ce préjugé ?"
" Retrouvé, Claude Melki, poétique et pathétique, nous intrigue tout en nous amusant. Il y a un mystère en
" Retrouvé, Claude Melki, poétique et pathétique, nous intrigue tout en nous amusant. Il y a un mystère en lui. Des épaisseurs de silence que ne trouble pas l'absurde et fantasque dialogue de Forlani. Une maladresse, une timidité qui sont le signe d’autre chose que ce que nous voyons : d'une âme, qui sait, pourquoi pas ?
Arménien. Mais surtout d'un autre monde, plus lointain. Etre fragile, indécis, à la fois grave et futile, presque invisible et que seules révèlent, au sens photographique du mot, la maladresse et l’hésitation de sa démarche. Il est tailleur en chambre. Autour de lui cristallise un monde à sa mesure. Un Sous les toits de Paris moins poétique, mais plus étrange que celui de René Clair. Univers modeste pour petites gens, petits budgets, petites préoccupations. Avec une solidarité, une humanité, une vérité, une chaleur qui n’existent pas dans les milieux plus élevés. Je n'ai pas dit moralement. La vraie grandeur est souvent dans cette médiocrité apparente. Le personnage de Claude Melki est l’honnêteté et la naïveté mêmes. Il a de la rigueur et de la noblesse. Mais s’il est accordé au décor dans lequel il vit et s’y sent à l’aise, il est mal dans sa peau. (Qui donc habite-t-il ainsi notre peau ? Ou quoi ?)
(...) C’est encore Alain Resnais qui a le mieux parlé de ce film, "nonchalant, un peu amer, très émouvant, au ton inimitable... Un dialogue direct servi par une mise en scène latérale. Un film insidieusement inoubliable que Jean Renoir aimera."
Et qu'il a aimé."
" ...Jean-Pierre Marielle, énorme, irrésistible, qui en fait des tonnes (mais on en redemande), ce film qui a le dialogu
" ...Jean-Pierre Marielle, énorme, irrésistible, qui en fait des tonnes (mais on en redemande), ce film qui a le dialogue le plus amusant, le plus juste que j’aie entendu depuis longtemps sans jamais être vulgaire, ce film qui raconte une histoire sordide et angélique, d’un réalisme toujours poétique, d’une grossièreté ingénue. Ce film mal foutu, techniquement, mais il vaut cent fois plus que tant de films bien briqués, avec mouvement d’appareils bien conduits, acteurs bien mis en place... Cet acteur inconnu, Melki, ne connaissant rien au métier, plutôt maladroit (...) qui vaut, qui dépasse, qui écrase tant d’acteurs connus... (...) le voilà ce film et ne le manquez surtout pas. Jean-Pierre Melville, qui ne rate pas souvent l’occasion de dire une bêtise, à celui qui lui demandait à la télé pourquoi il ne faisait pas de film comique, répondait : — C’est trop facile. Qu’il essaie, pour voir. Je le défie de réussir un film aussi drôle, aussi vrai dans sa fantaisie, aussi original, aussi populaire dans la plus noble expression de ce mot, que celui-là. Dois-je vous raconter ? Allons-y vite.
Félix est un petit tailleur à façon, vivant dans un triste deux pièces sur la cour, dans un quartier pauvre parisien. Sa sœur, Marie (c’est Bernadette Lafont, toujours savoureuse), vit et travaille dans une des pièces, où, soi-disant cartomancienne, elle fait la pute protégée par Maxime, maquereau inénarrable dont J.-P Marielle fait un monument. Félix ne s'aperçoit de rien, car il a le cœur pur, jusqu'au jour...
Ajoutons une jeune Bretonne Ariette (c'est Chantal Goya, charmante) qui vient à Paris et échoue chez Félix. Voilà les personnages : Félix, Marie, Maxime, Ariette. Et les copains. Et les clients. Et l'amour. Et le dialogue de René Forlani. C'est le film le plus étonnant, détonnant, déconnant, décrassant qu’on puisse voir actuellement. Et le plus français — voire parisien—qui ne doit rien au comique d’ailleurs. Réalisé avec peu d'argent, peu de temps, de là peut-être les manques de Jean-Daniel Pollet (qu'il faut tout de même féliciter) mais avec une débauche de talents."
" Jean-Daniel Pollet revient heureusement sur le lieu d'un de ses crimes. Il avait été l'auteur d'un d
" Jean-Daniel Pollet revient heureusement sur le lieu d'un de ses crimes. Il avait été l'auteur d'un des meilleurs épisodes du film Paris vu par... (par Pollet, par Jean Douchet, Claude Chabrol, Jean Rouch, Eric Rohmer, J.-L. Godard), un épisode se situant rue St-Denis et qui semble bien, dans toute sa saveur, n'avoir été que l'esquisse de la très savoureuse surprise qui vous attend aujourd'hui.
On retrouve, en effet, dans L’amour c'est gai, l'amour c’est triste, le merveilleux acteur qu'est Claude Melki, naguère garçon de bistrot et client à la fois trop timide et gentiment familier sinon familial d'une prostituée de la rue St-Denis, aujourd'hui petit tailleur artisanal avec fenêtre sur cour, toujours dans le voisinage du boulevard de Sébastopol. Jean-Pierre Marielle est un aimable et très solennel souteneur. Bernadette Lafont, la soeur peu vertueuse, Chantal Goya, une naïve provinciale, Dalio, un vieux beau très cardiaque, sont tout aussi exemplaires.
Il semble qu'ils aient, tous et toutes, pris le plus grand plaisir, en copains, eu l'intelligence de ne rien prendre au sérieux, de tout exagérer, de tout caricaturer, le petit frère, tailleur discret et timide, le maquereau vantard, la putain au grand cœur béant, la tendre et naïve enfant fraîchement débarquée à Paris. Ils l'ont fait très sérieusement, très talentueusement et L'amour c'est gai, l'amour c'est triste fait penser, en mieux, à ce qu'il y a eu de meilleur dans les films de Claude Berri, une certaine ironie, une certaine tendresse nostalgique sur un très rare quartier toujours très personnalisé de la capitale.
On perçoit que le film a été fait avec des bouts de ficelle, en intérieurs naturels. Ce n'est pas tant du cinéma "dans la rue" que du cinéma "dans l’appartement", du cinéma "dans l'atelier". Le budget a dû être assez dérisoire mais, sans qu'on puisse en faire pour autant l’apologie d'un cinéma misérabiliste, ou plutôt d'un misérabilisme du cinéma, Pollet semble y avoir trouvé la porte ouverte à la liberté, à l’invention, à la chronique intimiste, à l'humour doux-amer. C'est gai. C'est triste. Plus amusant peut-être que drôle. Plus triste, en définitive, que gai. Plus réconfortant parce que plus inquiet et mal à l'aise que les films d'imbéciles heureux."
Nos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE