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Elise et Théo ont la même passion pour la musique. Mais Elise est aveugle, ce que Théo n’a pas remarqué. Ce malentendu va les séparer, puis les réunir...
Elise et Théo partagent le même immeuble, le même ascenseur, la même passion pour la musique. Mais Elise est aveugle, ce que Théo n’a pas remarqué. Ce premier malentendu va les pousser à se détester, puis à se rapprocher... Une comédie romantique signée par Axelle Ropert, la réalisatrice de "Tirez la langue, mademoiselle".
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" La Prunelle de mes yeux, en bonne comédie romantique, est un film d’amour qui finit bien. Son quatuor de personnages pr
" La Prunelle de mes yeux, en bonne comédie romantique, est un film d’amour qui finit bien. Son quatuor de personnages principaux, composé des deux frères Papagika, Théo (Bastien Bouillon) et Léandro (Antonin Fresson), et de deux sœurs, Elise (Mélanie Bernier) et Marina (Chloé Astor), est destiné, après décomposition tous azimuts, à se recomposer en deux couples. Le penchant métaphysique pour la fin heureuse a été bien décrit autrefois par un héros du mélodrame, le cinéaste Douglas Sirk : « Tous ces happy ends expriment la faible et fourbe promesse que le monde n’est pas pourri et hors de ses gonds, mais plein de sens et, en fin de compte, en très bon état.» C’est bien cette faible et fourbe promesse qui intéresse (qui amuse) le film d’Axelle Ropert. Etre ou ne pas être en très bon état, « in excellent condition » en VO, c’est l’une des questions éthiques (sportives) qui l’animent. De là, les conditions de départ de ses personnages : Elise est aveugle, Marina est cocaïnomane, et les Papagika sont non seulement grecs - d’un Etat sur l’état duquel tout le monde se pose des questions - mais joueurs de rebetiko - d’un genre de musique sur lequel personne, à tort semble-t-il, ne s’en pose aucune.
Elise est donc aveugle, ce qui ne manque pas de poser des questions sur l’état du monde, c’est-à-dire sur les critères pour déterminer cet état, et sur les signes qui nous disent si, oui ou non, le monde est plein de sens ou complètement détraqué. Ceux qui pensent que simplement ça se voit, et c’est bien là une idée de cinéastes, s’en retrouvent embarrassés. Filmer une aveugle, c’est déjà une blague : faite sur le dos des films bien sûr, et pas sur celui des aveugles.
(...) le film se passe beaucoup dans un ascenseur - on se souvient qu’Axelle Ropert, derrière ses autres lunettes noires, celles de critique de cinéma, avait un jour utilisé (et sans doute inventé) la notion négative de «film d’ascenseur», par analogie avec les musiques de même domaine. C’est dans l’ascenseur qu’Elise et Théo se détestent pour la première fois, dans le même lieu que Théo lui fait croire qu’il est soudain devenu aussi aveugle qu’elle.
La question devient alors double. Comment Elise va-t-elle découvrir que Théo n’est pas aveugle ? En même temps que, happy end oblige : comment vont-ils quand même finir ensemble ? (...) C’est l’antipathos de la Prunelle de mes yeux : d’une part, une promesse de bien finir, loin du pathétique. D’autre part, le film ne joue que sur les vertus de l’antipathique : tous ses personnages en sont des cas d’école. Pas sympas, pas doués, pas tendres - et la direction d’acteurs consiste à transformer des êtres charmants en mégères et en attardés, contradictions vivantes à toute amabilité. Etre ou ne pas être aimable, c’est l’une des questions érotiques du film.
La Prunelle de mes yeux est tout entier une recherche du paradoxal, de ses prémisses (film d’aveugle) à ses conséquences (plaisirs du désagréable). En suivant une autre piste, on y décèle quelque chose comme le paradoxe du folklore, dont le signe est le rôle étrange, assez distancié, du rebetiko dans le film. Une alliance d’art spontané et de totale ringardise - les deux devant être assumés à plein tube pour que tout reste en bon état de marche. Pour rire d’un monde qui serait sensé et insensé à la fois, la Prunelle… semble introduire une étape de plus que dans la phrase de Sirk : comme s’il postulait un monde de plus, qui n’existe pas tel quel, et dont il serait la comédie type. Quelque chose comme une comédie de comédie, ou l’art populaire d’un pays parallèle. Et c’est ainsi qu’il tient, au carré, sa drôle de fourbe promesse."
" Après un drame familial (La Famille Wolberg) et un mélo amoureux (Tirez la langue, mademoiselle), le troisième
" Après un drame familial (La Famille Wolberg) et un mélo amoureux (Tirez la langue, mademoiselle), le troisième film d’Axelle Ropert, ancienne collaboratrice des Inrocks, pourrait ressembler à un virage plus léger. Ce serait occulter que son œuvre a, en fait, été occupée dès le début par une fantaisie (personnages lunaires, acteurs comiques à semi-contre-emploi…), un esprit joueur, une obsession du rythme et de la musicalité que la réalisatrice restitue ici avec une littéralité nouvelle, une sorte d’obsession amoureuse pour la forme burlesque célébrée par un film qui apparaît comme son plus chorégraphique.
L’histoire rejoue, autour d’un immeuble parisien filmé comme une maison de poupée, un sempiternel boy meets girl, à ceci près que les tourtereaux ne peuvent pas se piffrer, du moins le prétendent-ils (jusqu’ici, rien de révolutionnaire), et surtout que la fille est aveugle (là, ça devient intéressant) tandis que le garçon, par malice, prétendra bientôt l’être également.
On l’a compris : il ne va être ici question que de situations. Ce qu’augurent toutes ces prémisses (le voisinage, ses nuisances sonores, la cécité feinte, la cécité réelle), ce n’est en fait que de la mise en scène. Il y a une dimension d’exercice de style dans ce travail très physique qui joue avec beaucoup de tonus et de richesse sur la récurrence des plans, le visible et l’invisible, les espaces mitoyens et partagés, les mensonges dont le spectateur est toujours le premier complice.
L’effet comique est imparfait (le film est plus charmeur que vraiment tordant) mais l’inventivité, la vivacité narrative qui en découlent sont indéniables et font mouche. Suivant le fil d’un argument attachant, mais presque arbitraire, La Prunelle de mes yeux s’affirme surtout comme une collection d’idées, d’envies de mise en scène, une récréation de cinéma.
Et si la chimie arrive à prendre, c’est parce que cette mécanique de cinéma se trouve habitée assez fébrilement, assez dangereusement, par des acteurs qu’on dirait choisis précisément pour ça, pour leur faculté à jouer presque avec violence ces mélodies fluettes, à engager une électricité plus outrée que prévu dans ces rôles en ligne claire dont les coutures semblent souvent prêtes à éclater.
Bastien Bouillon, visage récurrent de la jeune création française catégorie cinéphiles maniéristes (Donzelli, Betbeder), est ici toujours un peu en colère, plus en ébullition (il porte bien son nom) que dans ses partitions habituelles ; surtout, Mélanie Bernier, plus identifiée que son partenaire mais paradoxalement moins si on s’en tient à la sphère du film d’auteur, réussit un sans-faute assez ébouriffant, pleine d’une drôlerie sauvage, indomptable, et franchement irrésistible.
Le coup est réussi : à la fois moderne et vieux jeu, classiciste et pop, il refait le pari d’un cinéma vivant, écrit en gestes, en actions, en plans et en situations. C’est précieux."
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