Jerzy Skolimowski, premières
VIDEO | 2011, 1' et 11' | Revenu au premier plan grâce à son Essential killing avec Vincent Gallo, Jerzy Skolimows1
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La course effrénée à travers Bruxelles de Marc, 19 ans, pour se procurer une voiture afin de participer à un rallye.
Marc a 19 ans. Garçon coiffeur, il aime les voitures et veut participer au départ d'un rallye qui va avoir lieu dans deux jours. Seulement, il n'a pas de voiture. Nous allons le suivre pendant 48 heures dans sa course effrénée à travers Bruxelles à la recherche d'un véhicule ou de l'argent pour se le procurer. Finalement le hasard lui amène une voiture à domicile...
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" (...) Skolimowski sort tout juste de sa trilogie qui met en scène l'étouffement et le dégoût de la jeunesse dans la Pologne des années 19
" (...) Skolimowski sort tout juste de sa trilogie qui met en scène l'étouffement et le dégoût de la jeunesse dans la Pologne des années 1960. Le Départ, premier film de l'auteur tourné hors de son pays, ne vole pas son titre : il annonce l'exil imminent du cinéaste, auquel le contraint la censure en interdisant quelques mois plus tard Haut les mains, brûlot réalisé peu après. Le 16 janvier 1967, Skolimowski est à Bruxelles, où il démarre le tournage du Départ. L'aventure dialoguée en français, langue dont Skolimowski ne comprend pas un traître mot, est insolite, improbable, aérienne. On sent vibrer le formidable appel d'air qu'elle constitue pour le cinéaste (...).
Pour le reste, tout dans ce film regarde la Nouvelle Vague, comme une sorte d'hommage fraternel, de déclaration de ralliement esthétique. Au Masculin Féminin de Jean-Luc Godard, Skolimowski emprunte ses deux acteurs principaux, Jean-Pierre Léaud et Catherine Duport, de même que le chef opérateur Willy Kurant. Aux Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy, la voix ensorcelante de Christiane Legrand pour interpréter la formidable chanson du film. Il conserve en revanche son propre compositeur (qui fut aussi celui de Roman Polanski), Krzysztof Komeda.
Il garde aussi ce qui est son inégalable marque de fabrique : l'exaltation de la jeunesse comme refus du monde tel qu'il va, le choix de la désinvolture et de l'immaturité contre l'utilitarisme des valeurs bourgeoises. Marc (Léaud) y incarne le héros skolimowskien pur jus : un enfant monomaniaque qui ne veut surtout pas grandir, et pas davantage s'engager. L'histoire du film, de prime abord, est celle des expédients employés par le jeune homme pour se procurer la Porsche qui lui permettra de participer à une course automobile. Se laisser acheter par une riche cliente ? Voler la voiture du patron ? Gruger un concessionnaire ? Vendre des perruques à des mémères ? Aucun de ces stratagèmes ne fonctionnera.
En deuxième rideau, grâce auquel le film conquiert sa considérable puissance émotionnelle, c'est l'histoire d'un garçon qui se laisse déposséder de son rêve de bolide pour l'hypothèse, autrement plus fatale, de l'amour d'une femme. Tout cela file à 100 à l'heure ; progresse de tête-à-queue en coq-à-l'âne ; brûle à coups de faux raccords et de caméra portée une énergie folle ; dépense la vie comme on joue au casino : pour y gagner ce qu'on y perd.
Le Départ, c'est La Fureur de vivre conduite par Le Mécano de la Générale, un éclat de romantisme noir enrobé de burlesque, un cri de rage qui sourit à la lune. C'est aussi, et peut-être surtout, un portrait de Jean-Pierre Léaud en alter ego de Jerzy Skolimowski. Soit un jeune homme qui marche la tête haute au naufrage de sa jeunesse, et qui incarne ce moment de bascule avec une grâce si fiévreuse que la pellicule s'embrase. Trois ans avant la fin mythique de Macadam à deux voies, de l'Américain Monte Hellman, Jerzy Skolimowski allumait ainsi le feu qui devait transformer en cendres les utopies des années 1960. "
" (...) Skolimowski se retrouve à Bruxelles, à faire un film au noir charbonneux et au blanc incandescent avec le plus grand acteur des nouv
" (...) Skolimowski se retrouve à Bruxelles, à faire un film au noir charbonneux et au blanc incandescent avec le plus grand acteur des nouvelles vagues du monde, Jean-Pierre Léaud, et une jeune actrice, Catherine-Isabelle Duport (...).
Et nous voici devant Le Départ, film de ludion dans tous les sens du terme. Léaud bondit dans tous les coins, Skolimowski a dix idées par plan, ça court à tout-va, rythmé par une BO free-jazz entêtante (Don Cherry et Gato Barbieri), c’est de l’action cinema qui ne s’embarrasse pas de psychologie ou de didactique.
De toute façon on ne comprend rien, ou plutôt tout : Le Départ raconte l’histoire d’un ado qui rêve de courir le rallye de Spa et qui cherche partout une Porsche. On comprend surtout que c’est un film sur la jeunesse qui court, se goure, fait n’importe quoi, et qui soudain se pose et se brûle à l’amour.
C’est vif, brillant, dans la veine Cocteau, Max Jacob, ou Jean Vigo de la Nouvelle Vague. Maintenant, une question reste posée : qu’est devenue Catherine-Isabelle Duport, dont la filmographie s’arrête au Départ ? ""
" Cas étrange que Le Départ, œuvre multirécompensée lors de sa présentation à Berlin en 1967 (Ours d’or et Prix de la critique) mais jugée
" Cas étrange que Le Départ, œuvre multirécompensée lors de sa présentation à Berlin en 1967 (Ours d’or et Prix de la critique) mais jugée mineure par le cinéaste. Il s’agit aussi de la première réalisation de Jerzy Skolimowski hors de Pologne. Depuis ses débuts, chaque film axé sur la jeunesse polonaise constituait une charge rageuse et rêveuse toujours plus désillusionnée, tournant à la dénonciation du conformisme et du cynisme. Les choses se précisent en 1967, La Barrière constitue un véritable jalon que dépasse – au moins par sa virulence – Haut les mains, saisissante introspection d’une génération par le biais de cinq amis voyageant dans un wagon à bestiau. Tombé sous le coup de la censure (le film restera invisible jusqu’en 1981), Skolimowski quitte la Pologne et se trouve avec Le Départ (il est évidemment tentant d’associer ce titre à la situation du cinéaste) aux manettes d’une production franco-belge.
Ce décentrement géographique (tournage bruxellois) occasionne une indéniable mue dans le geste cinématographique, dans lequel on retrouve l’énergie mais pas le foisonnement si saisissant dans la "période polonaise" – composition des plans, mouvements de caméra et façonnement de récits où l’absurde le dispute à l’inquiétante étrangeté. L’un des chantres du renouveau cinématographique en Europe orientale s’avère comme gagné par la Nouvelle Vague française. Cette dernière était connue et admirée de ces cinéastes, et inspiratrice – on peut citer aussi les Tchèques Miloš Forman, Jiří Menzel, Věra Chytilová. Plus particulièrement, avec ses airs de jazz, sa nonchalance, ses bagnoles lancées à toute allure, Le Départ s’avère plus que teinté d’un franc godardisme, au croisement d’À bout de souffle et Bande à part. La présence de Jean-Pierre Léaud – dont l’abattage burlesque (rythmique corporelle, sens de la fantaisie et de la répartie) fonctionne à plein régime – dans le rôle-titre vient enfoncer le clou, d’autant plus que celle qui l’accompagne dans ses pérégrinations n’est autre que Catherine Duport, remarquable second rôle dans Masculin Féminin (1965) de Jean-Luc Godard.
Dans Le Départ, Marc (Jean-Pierre Léaud) est un garçon coiffeur beaucoup plus fétichiste envers les belles cylindrées que pour les cheveux qu’il lave et les perruques qu’il livre. Sans le sou, il s’inscrit à un rallye au volant d’une Porsche, qu’il n’a évidemment pas. Sur cette mince intrigue, Le Départ consiste en une course folle pour en trouver une le jour J. Dans cette quête, on croise un faux maharadja (son collègue), Marc manque de céder aux avances d’une cliente d’âge mûr, tente de réunir l’argent par divers moyens malhonnêtes, emprunte cette Porsche à son patron... Il entraîne Michèle dans l’aventure, elle lui prête main forte et se retrouve même au rang de copilote. Sauf que " le départ " ne sera pas celui qu’on croit. Celui d’un amour ? D’un adulte doté d’une nouvelle présence au monde ?
Sous sa légèreté manifeste et revendiquée, Le Départ fait pointer une inquiétude dans cet élan compulsif et jusqu’au-boutiste, avec ce dérèglement qui semble procéder de ce désir de possession des objets de consommation, thématique qui irriguait déjà La Barrière et surtout Haut les mains. Une séquence assez formidable de pugilat faisant suite à un accident de la circulation met en relation les protagonistes avec d’immenses affiches publicitaires (pour la marque de voiture Simca) qui s’invitent dans la narration. Les personnages de ces dernières semblant spectatrices de la scène dans un air figé aussi risible que glaçant. Il est difficile de ne pas voir ici une autre manifestation de l’ancrage godardien de ce film, cet usage du graphisme commercial faisant notamment songer à Made in USA. S’il est certain que Le Départ ne dégage ni la singularité ni la puissance de la période précédente (et des jalons qui suivront), cet exercice de style sautillant s’avère une œuvre de transition jouissive. "
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