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Les bords du Gange et l'éveil de trois adolescentes aux émois amoureux. Renoir signe en Inde son premier film en couleurs, l'un de ses plus grands.
Sur les bords du Gange vivent Harriet et Valérie, deux jeunes occidentales. Les sœurs forment avec leur voisine Mélanie un trio d'amies fidèles. Le passage parmi les jeunes filles du jeune capitaine John va troubler leur cœur et les éveiller à l'amour. Amputé d'une jambe à la guerre et gêné par son infirmité, le jeune soldat préfère pourtant s'en aller sans répondre aux espoirs des soupirantes.
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" Le Fleuve est le premier film en couleurs de Renoir, comme une renaissance, comme un petit miracle de grâce. Soyons simples : (
" Le Fleuve est le premier film en couleurs de Renoir, comme une renaissance, comme un petit miracle de grâce. Soyons simples : (...) Le Fleuve [est] l'un des cinquante, l'un des dix, que dis-je, l'un des trois plus beaux films de toute l'histoire du cinéma, une œuvre poignante du début à la fin où chaque seconde, chaque centimètre cube de vie, de réalité semblent avoir été impressionnés sur l'espace en deux dimensions de l'écran de cinéma, un chef-d'œuvre d'une intelligence et d'une modernité hallucinantes où fiction et documentaire, vie et mort, amour et raison semblent inextricablement mêlés, tissés pour ne faire qu'un."
Jean-Baptiste Morain" C'est un premier amour. Il aurait pu se passer n'importe où. Mais il s'est passé en Inde. Cela change tout
" C'est un premier amour. Il aurait pu se passer n'importe où. Mais il s'est passé en Inde. Cela change tout : les couleurs, les sons, les images. Et cela ne change rien : un premier amour, presque toujours, n'est jamais le bon. Après plusieurs années passées en Amérique, et avant de revenir en France, Renoir a tourné ce film près de Calcutta, sur les bords du Gange, avec, dans son regard, le désir de comprendre et la certitude de ne jamais y arriver. Car il est un étranger. Comme la famille de colons dont il nous raconte l'histoire. Comme les trois jeunes filles qui tombent amoureuses du même homme.
L'une est métisse, étrangère à elle-même, ne sachant qui elle est. La deuxième revient d'Angleterre, où elle a étudié, étrangère dans sa propre famille. La troisième, la plus jeune, est encore étrangère au monde des adultes et elle s'effraie d'y entrer malgré elle. " Faire des enfants, cela fait mal ?, demande-t-elle. - Pas vraiment, répond sa mère, juste assez mal pour vous rendre sensible, comme l'amour. " Il faut accepter la souffrance pour approcher le bonheur.
Cette philosophie peut étonner de la part de Renoir, le réalisateur de Boudu sauvé des eaux, La Chienne, La Règle du jeu ou La Grande Illusion. Mais elle est le signe de son humilité face à un pays immense où la spiritualité coexiste avec la misère, les conflits et les guerres. Renoir ne peut pas nous montrer, nous expliquer cette Inde-là. Alors, il filme des étrangers qui perçoivent l'Inde telle que lui-même l'a perçue. C'est une vibration, une rumeur au-delà des grilles d'un jardin. Une impression volatile, poudre rouge qui tournoie dans le vent, le son d'une flûte pour charmer les serpents, un corps qui disparaît, qui semble se fondre dans l'immensité de la végétation. C'est l'air, plus lourd qu'ailleurs, qui ralentit le temps, alanguit les corps et dont la douceur ne rend pas moins cruelle la douleur. A ce jeune Anglais qui se meurt lentement de ne pas accepter son infirmité, on explique que fuir ne résout rien.
Ni morale ni explication, mais une philosophie qui, bien sûr, n'est pas celle de Renoir. Et il le révèle au détour d'une réplique : " Chercher à atteindre la sagesse est trop difficile pour moi. " Alors, tout ce qu'il demande au spectateur, au fil des images, c'est de se laisser emporter. D'être sensible à la beauté comme à la laideur.
Renoir a bien perçu cette Inde où les hommes sont des dieux et où les bêtes et les plantes ont une âme. Mais ce n'est pas une Inde folklorique pour autant : la musique traditionnelle côtoie Schumann, Mozart et Weber. Si Renoir nous offre (oui, car tout son film est une offrande) des plans magnifiques d'arbres et de fleurs, ce n'est pas au début de son film, comme un décor exotique. C'est à la fin, lorsque la mort, avec le mal, avec la déchirure sont apparus.
Chaque personnage aura ainsi pris conscience de sa grandeur et de sa petitesse. Obtenir ce que l'on veut, c'est une joie, mais aussi une peine, puisque " on y perd son rêve ". Alors, la nature devient un intermède de beauté dans la tragédie du monde. Sans lanciers du Bengale, sans tigres et sans éléphants, Le Fleuve est pourtant un film sur l'Inde. Mais c'est aussi du pur Renoir, ce Renoir qui disait : " Filmer, c'est connaître les hommes et même les aimer : sinon ce n'est même pas la peine de faire du cinéma. "
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