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Par amour, Alfred, attachant idéaliste, débarque à New York mais est bientôt livré à lui-même dans une ville où il ne connaît rien ni personne...
Par amour, Alfred débarque à New York mais est bientôt livré à lui-même dans une ville où il ne connaît rien ni personne... Un premier long-métrage tourné coûte que coûte, en vidéo, avec Mathieu Demy, composant un attachant personnage d'idéaliste confronté aux absurdités de la vie.
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" La physique quantique, du peu qu'on puisse en saisir propose paraît-il cette loi naturelle absurde et merveilleuse : les particules de lu
" La physique quantique, du peu qu'on puisse en saisir propose paraît-il cette loi naturelle absurde et merveilleuse : les particules de lumière, appelées photons, ont cette propriété paradoxale de passer à la fois et en même temps par deux trous différents. En extrapolant à peine, c'est aussi le sentiment que nous donne le New Yorker, premier film de Benoît Graffin, qui réussit le joli tour de passe-passe d'être à la fois ici et ailleurs, disgracieux et charmant, américain et français, drôle et inquiétant (...)
Dans sa texture aussi, le New Yorker est un défi aux normes. Tourné en vidéo numérique gonflée en 35mm et avec un budget qu'on imagine riquiqui, le film fut également fait à la sauvette, pour échapper aux redoutables règles corporatistes du système cinématographique américain. Aucun misérabilisme là-dessous.
Ces façons apaches de pratiquer le cinéma semblent parfaitement convenir à l'audacieux Benoît Graffin, qui en tire au contraire tous les profits : vitesse d'éxécution, urgence des situations, efficacité distante et vigueur, sans compter un vrai regard sur New York, original, sans exotisme, et qui rappelle souvent les paysages glacés du Little Odessa de James Gray.
Il ne faudrait surtout pas réduire pour autant le New Yorker à un petit film aux petits moyens qui afficherait de petites ambitions. Plus subtilement, Graffin a conçu un programme très intelligemment ambigu (...) les rêves médiocres d'Arthur croisent plus d'une fois nos idéaux grandioses; la malchance qui l'afflige peut prendre la forme de son salut; la clandestinité n'est pas sans confort; l'exil a aussi quelque chose d'un luxe moral, etc. (...)
Graffin multiplie les trouvailles de pure poésie loufoque, ainsi cette scène finale sur Time Square une veille de jour de l'an, qui fait se succèder simultanément foule et désert humain, l'espace d'un cillement.
Conte modeste et moderne, le New Yorker fait donc essentiellement plaisir à voir. Sa bouille incongrue est mieux qu'une surprise (...) : une hypothèse de cinéma, un appel d'air en faveur de films voyageurs, frais et différents."
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