20 ans de Cinespaña
FESTIVAL | Jusqu'au 11 Octobre, à Toulouse, le festival Cinespaña fête ses 20 ans. Marisa Paredes, égérie d'Almodo1
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Plus de 30 ans après la mort de Franco, l'Espagne revient sur les 40 ans qui ont précédé et rend justice aux victimes de l'ancien régime. Un processus lent...
Espagne, 1975 : mort du dictateur Franco, au terme de 40 ans d'un régime répressif qui a fait des centaines de milliers de victimes - orphelins, prisonniers, exilés, déportés, torturés. Plus de 30 ans après, l'Espagne commence à lever le voile sur cette période, et à rendre justice aux victimes du franquisme.
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" Combien de charniers encore à découvrir ? Combien de morts à déterrer ? Soudain, une carte d’Espagne crève l’écran. Elle se recouvre peu
" Combien de charniers encore à découvrir ? Combien de morts à déterrer ? Soudain, une carte d’Espagne crève l’écran. Elle se recouvre peu à peu de points rouges, qui à l’infini marquent de leur empreinte indélébile des fosses localisées, au nord, au sud, en Estrémadure, du côté de Murcie, partout où gisent des victimes sans sépulture du franquisme.
Au milieu d’un paysage aride, des jeunes gens, bénévoles et membres d’associations qui se battent pour lever le voile sur une mémoire enfouie, camouflée, usurpée, tendent une toile au-dessus d’un périmètre précieusement délimité. À force d’obstination, de recoupements de témoignages, ils espèrent découvrir une fosse. Un vieux monsieur les accompagne. Il parle de son père, charpentier, fusillé au petit matin, probablement enterré là, avec quelques compagnons de lutte et d’infortune. Il attend, observe, se demande comment reconnaître ce père, disparu alors qu’il était enfant, parmi tous ces ossements. Il se souvient du crayon, « le crayon de charpentier » que son père portait toujours sur lui, sur l’oreille. Peut-être trouveront-ils le crayon. Il attend. Cela fait plus d’un demi-siècle qu’il attend. Il n’est plus à un jour près. Mais lorsqu’il pourra offrir une tombe à son père, il trouvera la paix.
Chez ce vieux paysan drapé de sa seule dignité, aucun sentiment de vengeance. C’est du côté des nostalgiques de Franco que l’on éprouve un frisson en les écoutant injurier la démocratie, revendiquer une Espagne « libre et grande » au nom du Christ roi. Ils écument de rage, s’étranglent en criant leur haine, leur soif de revanche.
Plus tard, deux hommes derrière un vilain grillage. Ils contemplent en silence des pelleteuses accomplir leur travail de pelleteuse. Ce jour-là, ont commencé les travaux de démolition de la prison de Carabanchel, à Madrid. Elle aurait dû devenir un mémorial consacré à la mémoire de la guerre d’Espagne. Les promoteurs immobiliers auront eu raison du Parlement espagnol. Les deux hommes observent le ballet mécanique. Ils s’appellent Jorge Semprun et Marcos Ana.
Le film de José-Luis Penafuerte participe de ce mouvement naissant qui, dans ce pays, tente de percer la loi du silence qui perdure sur l’histoire de la guerre d’Espagne et le franquisme. « Il faut lire la page avant de la tourner », dit l’un. « Nous avons dû nous taire pendant si longtemps », dit une dame. Le compte à rebours a commencé, les survivants de cette époque disparaissant peu à peu. La sobriété, le soin apporté aux images et la distance – toujours juste – à laquelle le réalisateur pose sa caméra en font un bel objet de cinéma.
Lorsqu’il filme la réaction de jeunes enfants devant le Guernica de Picasso ou celle d’une classe de lycéens devant des témoins de cette histoire, on se dit que ces hommes et ces femmes ne se sont pas battus pour rien. Et c’est essentiel."
" Les victimes du franquisme sont toujours là, au fond d'innombrables charniers, de Catalogne en Andalousie, de Castille en Galice. En Espag
" Les victimes du franquisme sont toujours là, au fond d'innombrables charniers, de Catalogne en Andalousie, de Castille en Galice. En Espagne, le passé hante et tourmente les vivants. Pour faire la paix avec une histoire violente et fratricide, celle de la guerre civile, entre 1936 et 1939, puis de la dictature et de l'exil, il faut pouvoir s'en souvenir. Depuis 2007, c'est même devenu une loi, dite de « la mémoire historique », imposée par le gouvernement Zapatero et très controversée. Elle provoque de fortes résistances, entre déni et douleur.
Jeune documentariste d'origine espagnole, élevé en Belgique, le réalisateur est revenu au pays pour filmer ce deuil difficile. L'écrivain Jorge Semprún, figure de la résistance au franquisme, témoigne, et d'anciens détenus politiques arpentent les ruines vides de leur prison d'autrefois. Des photos policières jaunies dévoilent les masques mortuaires des condamnés à mort... Le cinéaste filme ceux qui, avec la patience d'archéologues, creusent la terre, pour tenter de rendre un nom aux corps. A sa manière, ce documentaire exhume le trauma national avec la même délicatesse, le même respect."
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