Sébastien Lifshitz : "Les minorités racontent les valeurs d’une époque"
Le réalisateur raconte son propre parcours pour choisir les témoins de son documentaire Les Invisibles, panorama d1
Navigateur non compatible. Veuillez utiliser un navigateur récent
Disponible dans l'offre d'abonnement
Disponible dans l'offre d'abonnement
Ils ont entre cinquante et quatre-vingt dix ans et ont décidé un jour d'assumer leur homosexualité envers et contre tout. Ils racontent leur vie d'insoumis.
Ce sont des hommes et des femmes, nés dans l’entre-deux-guerres. Ils n’ont aucun point commun sinon d’être homosexuels et d’avoir choisi de le vivre au grand jour, à une époque où la société les rejetait. Ils ont aimé, lutté, désiré, fait l’amour. Aujourd’hui, ils racontent ce que fut cette vie insoumise, partagée entre la volonté de rester des gens comme les autres et l’obligation de s’inventer une liberté pour s’épanouir. Ils n’ont eu peur de rien... César du Meilleur documentaire en 2013.
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
" ... A chacun son parcours, son milieu social, le réalisateur filmant bergers ou héritiers de bonnes familles, petits f
" ... A chacun son parcours, son milieu social, le réalisateur filmant bergers ou héritiers de bonnes familles, petits fonctionnaires, ruraux ou urbains. Mais, pour tous, une identité partagée, un souvenir commun à la forme mutante : la découverte des plaisirs, secrète, se fait alors à l’internat, dans un recoin boisé, au collège. Ou plus tard, comme cette splendide septuagénaire qui décrit ce jour où son existence a basculé avec «le mouvement de main» d’une amie. Avec, toujours, la même incapacité à en parler, et ce pour une raison linguistique évidente : les mots manquaient alors, «gay» ou «coming out» n’avaient pas encore fait leur apparition comme signifiants sexuels.
Depuis ses débuts, la filmographie de Sébastien Lifshitz entremêle forme documentaire et fiction. Là encore, ses Invisibles, pourtant réels, s’imbriquent dans une dramaturgie, filmée en Cinémascope, insérée de musiques grandiloquentes, classiques. Il renverse son documentaire, «l’invertit» littéralement, fuyant tout voyeurisme, misérabilisme ou apitoiement.
S’il se passionne pour les trajectoires de ces fantastiques sujets, il questionne en permanence l’espace. Celui, abstrait, de la mémoire, du récit personnel raconté face caméra. Mais aussi et surtout l’espace social, physique, concret, cet ensemble dont ces hommes et femmes ont été exclus, forcés de vivre dans la marge, le résidu. Comme ces pissotières que visitait l’un d’entre eux avec réticence. Ou encore les bords de l’Azergues (Rhône) qui s’avèrent, dans le récit d’un berger très jouisseur, le théâtre de rencontres exceptionnelles. Et Lifshitz de rappeler, avec des longs plans larges de paysages de campagne ou de vieux quartiers marseillais, que ses protagonistes, prétendument invisibles, n’ont jamais été hors champ, toujours planqués dans un recoin.
De militantisme, il est évidemment question. Des manifestations du Mouvement de libération des femmes, des avortements clandestins, de tout ce qui modifia - enfin ! - à l’orée des années 70 la bonne vieille famille française. Mais aussi des interventions du Fhar, le Front homosexuel d’action révolutionnaire, (qui s’amusait à proclamer «Nous sommes plus de 343 salopes / Nous nous sommes fait enculer par des Arabes / Nous en sommes fiers et nous recommencerons») des Gouines rouges, de toutes ces folles qui se baladaient travesties sur la Canebière, «parce que ça faisait du bien». Bref, de toute cette radicalité qui échappe à l’action, parfois lisse et photoshoppée, du militantisme gay actuel. Moins revendicatif qu’éclaireur, Sébastien Lifshitz est néomilitant, rendant un vif hommage à ceux qui ont entamé les luttes.
Certain(e)s de ces Invisibles ont été de grand(e)s militant(e)s. D’autres se sont contentés de baiser dans leur coin. Tous ont eu des parcours heureux, tourmentés, dramatiques, fluctuants. De formidables histoires charnelles ou amoureuses, que la vieillesse peut aujourd’hui éloigner. Là réside toute la justesse et la force du film de Sébastien Lifshitz : faire de cette poignée d’anonymes des héros, courageux, mais calmes, incroyablement attachants..."
" Epatant documentaire de cinéma qui croise les témoignages de sept hommes et quatre femmes qui ont lutté pour viv
" Epatant documentaire de cinéma qui croise les témoignages de sept hommes et quatre femmes qui ont lutté pour vivre leur homosexualité dans les années 50. Aujourd'hui, ils ont plus de 75 ans et ils sont drôles, émouvants, vifs et pimpants. Une vraie leçon de jeunesse et de liberté. "
Guillemette Odicino" Avec délicatesse, Sébastien Lifshitz fait émerger une parole touchante, parfois douloureuse, voire dérang
" Avec délicatesse, Sébastien Lifshitz fait émerger une parole touchante, parfois douloureuse, voire dérangeante, mais plus souvent joyeuse, drôle et libre. Car l'histoire que raconte ce film est inséparable des luttes collectives des années 60 et 70 : mouvement féministe, mouvement pour les droits des homosexuels, mouvement écolo aussi... La qualité de la mise en scène, le choix de privilégier des paysages d'été bucoliques et enchanteurs, ajoute à ce sentiment de plénitude, de vies parfois compliquées, hors des sentiers battus, mais au final épanouies. Un documentaire fort et émouvant, qui va au-delà des clichés. "
Frédéric Théobaldpupulengue au sujet de
Nos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE