Pasquale Festa-Campanile : "La vraie virilité est morale"
Après la sortie de son film Ma femme est un violon, en août 1973, le réalisateur Pasquale Festa-Campanile a accord1
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Un violoncelliste, prêt à tout pour exister enfin aux yeux des autres, tire profit de la beauté de sa femme...
À Vérone, en imitant le « chant d'amour du merle mâle au fond des bois », Niccolo Vivaldi a séduit, puis épousé la modeste Costanza. Tout serait parfait dans sa vie entre un bon métier, violoncelliste professionnel, et sa jeune femme, si une angoisse ne venait pas souvent l'assaillir. Du plus loin qu'il se rappelle, jamais, il n'a laissé de traces, ni de souvenirs précis à quiconque, hormis Costanza. De son chef d'orchestre, qui n'a jamais retenu son nom après dix ans de collaboration, jusqu'à son concierge, tout le monde l'ignore... Mais lorsqu' il s'aperçoit, enfin, de la beauté renversante de sa femme lorsqu'elle est nue, il croit trouver le chemin de sa guérison. Pour se sentir admiré et envié, il décide d'exhiber Costanza dans une suite de situations de plus en plus érotiques, mais dangereuses aussi...pour sa santé mentale.
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"(...) Le film nous révèle un autre grand de la comédie italienne à mettre au niveau du meilleur Risi, pourtant le numéro un incontestable
"(...) Le film nous révèle un autre grand de la comédie italienne à mettre au niveau du meilleur Risi, pourtant le numéro un incontestable dans sa catégorie.
Comme souvent Risi, mais plus largement comme tout un courant comique populaire du cinéma italien, Campanile prend un « cas » fortement lié à la sexualité et le traite par la psychanalyse du rire. C’est-à-dire que, tout au long de son film, il va décomposer élément par élément le complexe de son héros, mais en faisant constamment rire d’une particularité qui pourrait, en termes médicaux, passer pour monstrueuse ou au moins pour inquiétante : on retrouve là le ressort même des Monstres, de Vedo nudo ou de deux des trois sketches des Complexés. (...)
Festa-Campanile ne va pas manquer — autre ressort de la grande comédie italienne — de pousser dans sa démesure logique les répercussions du cas mis en scène. De simple stimulant sexuel, la beauté enfin révélée de sa femme, jusque là plutôt du genre bobonne et polenta, va devenir pour le mâle un signe extérieur de sa propre personnalité, une affirmation de son « ego », et enfin, dans l’apothéose d’une représentation d’« Aida », le cri de supériorité de l’individu médiocre sur une foule supposée encore plus médiocre. (...)
Ni monstre ni anormal, c’est-à-dire pas davantage que nous le sommes tous, individus sexuels ou sociaux, le héros de Ma femme est un violon, semblable à ses frères de race, habituellement interprétés par Manfredi ou Tognazzi, ne fait que mener son obsession jusqu’au terme naturel de sa folie. Et ce faisant, n’est-il pas plus sain que l’ensemble d’une société qui refoule ses phantasmes sous les tabous et la morale traditionnelle ? C’est en ce sens que la comédie italienne, qui ne se soucie jamais des bornes du bon goût, cet outil de l’autocastration, s’avère véritablement iconoclaste et profondément libératrice, tournant les censures officielles aussi bien que nos complexes individuels de spectateurs par un rire proprement thérapeutique... (...)
Avec cette espèce de rigueur implacable dans la marche de la démonstration qui fait que le rire, non content de monter au fil des plans et des séquences, va toujours au-delà du moment présent pour saisir d’avance l’occasion qui l’attend plus loin d’éclater et sur laquelle il va rebondir indéfiniment jusqu’aux seules limites que lui imposera la fin du film. C’est là assurément un autre secret de la grande comédie italienne : l’intelligence d’un rire qui rend le spectateur intelligent à son tour, et qui accroît encore son plaisir en lui permettant d’aller dans le sens même du mécanisme comique. Sans oublier la troublante projection de lui-même et de ses phantasmes que l’écran renvoie au spectateur, et que l’écho du rire amplifie encore en lui donnant des résonances sainement auto-critiques et donc favorables à un défoulement lucide."
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