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6 cartes postales vues enfant. Le cinéaste, 20 ans plus tard, cherche à renouer avec ces images et souvenirs d'exilés fuyant la dictature de Franco...
Un jour, lorsqu'il était enfant, le cinéaste avait trouvé chez ses grands-parents une série incomplète de cartes postales photographiées dans le village de sa famille. Ces six cartes montrent les événements qui ont eu lieu dans cette bourgade proche de la frontière espagnole, lorsque les républicains sont arrivés en France, fuyant devant les franquistes à la fin de la guerre civile en 1939. Vingt ans plus tard, il se lance à la recherche des 23 cartes postales réputées introuvables qui manquent à la collection... Le film a été soutenu par l'ACID lors de sa sortie en salle.
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"... Parcours lent, obsédant, qu'il commente en adoptant, comme par mimétisme, la voix sourde et fatiguée de ces privés américains, imaginés
"... Parcours lent, obsédant, qu'il commente en adoptant, comme par mimétisme, la voix sourde et fatiguée de ces privés américains, imaginés par Raymond Chandler ou Dashiell Hammett. Parfois, l'image s'anime. Pour croiser la route des rares survivants : ce type vieux, mais écorché vif, qui a vécu toute sa vie en France, sans jamais se résoudre à devenir français, pour ne pas oublier les affronts subis autrefois. Et, en même temps qu'Imbert-Marlowe, on découvre un autre crime. Un de ces crimes insoupçonnables, enterrés par l'histoire. La preuve d'un lien entre un refuge français et le camp nazi de Mauthausen...
Et ce film qui semblait avancer en zigzags, on comprend qu'il suivait une seule et même ligne : retrouver une mémoire perdue. C'est tout un monde disparu qui surgit, soudain, des cartes patiemment pistées par Henri-François Imbert. Comme pour souligner que le rôle de l'historien en l'occurrence du détective est de lier des faits apparemment disparates, Imbert clôt son film court, beau et terrible, sur d'autres réfugiés, plus actuels. Pas pour comparer le camp d'Argelès, en 1939, à celui de Sangatte, tout proche de nous.
« Je veux juste préciser, dit le cinéaste, que ne pas aider les Kurdes qui fuyaient Saddam ou les Afghans qui fuyaient les talibans, c'était les renvoyer au même danger que les Espagnols de 1939 : l'oppression politique, le fascisme, la terreur et la mort. » No pasarán, album souvenir est un constat magnifique et implacable sur la faute par inadvertance, le péché par omission. "
"Parcellaire, No pasaran entraîne avec douceur dans son enquête subjective. Progressivement, les témoignages (rares) et les parallèles avec
"Parcellaire, No pasaran entraîne avec douceur dans son enquête subjective. Progressivement, les témoignages (rares) et les parallèles avec l'actualité sinistre du côté de Sangatte trouvent harmonieusement leur place dans ce beau film sobre et sensible."
Olivier De Bruyn" Il ne faudrait pas trop perdre de vue que le cinéma a commencé par une carte postale. La «vue» Lumière n'était rien d'autre qu'une lettre
" Il ne faudrait pas trop perdre de vue que le cinéma a commencé par une carte postale. La «vue» Lumière n'était rien d'autre qu'une lettre de vacances encyclopédique envoyée, depuis l'autre bout du monde, par des explorateurs éclairants que l'on n'appelait pas encore JRI (journaliste reporteur d'images). Les années passant, on s'est mis à parler d'actualités filmées, de reportage, quand, sur la bande-son comme sur la bande-image, une seule chose sautait aux yeux comme aux oreilles : l'actualité parle surtout avec la voix de son maître. Par exemple, si l'on s'en tient aux seules photographies publiées, il n'y a jamais eu de cadavres sous les ruines du World Trade Center. C'est dire si, sur la photo, il y a toujours une image qui manque. Cela pour vous avertir : No pasaran, album souvenir est une histoire de cartes postales, ou plutôt une tentative d'histoire par la carte postale. C'est, de là, un documentaire de cinéma, aujourd'hui (...)
Le filmage d'Henri-François Imbert est minimal, et c'est en cela qu'il fait effet : si ce n'est quelques inserts sur des personnes rencontrées (qui, pour la plupart, et c'est sans doute voulu, n'ont rien à nous apprendre), le film est fait de cette suite de cartes postales telles qu'Imbert les retrouve sur dix ans, au hasard du hasard, les unes après les autres. Des images qu'il ne recadre pas : le jeu, pour nous, c'est de réapprendre à voir. Une activité qui n'est plus synonyme de regarder. Et comme l'humilité d'Imbert est de ne jamais faire semblant d'avoir une quelconque avance sur nous, ses frères spectateurs, No pasaran nous prend par la main sans jamais la lâcher. La candeur, l'hébétude dont il se joue, est en cela géniale : sur le fil de cette voix off qui n'affirme aucun discours dominant naît une pluie de questions vives : quand peut-on dire qu'une séquence est finie ? Comment ça communique, deux images ? (...) plus encore que la trace, le sujet d'Henri-François Imbert reste, encore et toujours, l'héritage.
On se souvient de son premier essai, Sur la plage de Belfast, où il partait d'un film super-huit qui se trouvait à l'intérieur d'une caméra achetée d'occasion. On hérite d'images, le temps en a voulu ainsi, et il faut coûte que coûte vivre désormais avec, ne plus faire semblant de fermer les yeux sur leur existence. Doulaye, la saison des pluies, son deuxième documentaire, était si vaudou dans l'âme qu'il se transformait presque, chemin faisant, en fiction, à l'image des contes qu'il rencontrait sur sa route.
No pasaran poursuit cette ligne obsessionnelle autant que vertigineuse. Où l'on apprend, en fin de course, à trouver, sur une autre plage, devant une autre mer, un destinataire à ces cartes postales des camps (que les gens ne s'envoyaient pas mais gardaient en secret chez eux). Ce destinataire, c'est nous, notre époque, et nos propres aveuglements."
"Un travail d'une incroyable maîtrise, d'une parfaite fluidité. Un film sidérant qui repose en grande partie sur le silence, où tout est sub
"Un travail d'une incroyable maîtrise, d'une parfaite fluidité. Un film sidérant qui repose en grande partie sur le silence, où tout est subtilement pesé, où rien n'est en trop et rien ne manque. Et en prime le sentiment troublant, persistant, qu'on a déposé aux creux de nos oreilles, à la surface de nos yeux, presque à notre insu, quelque chose qui va imprégner durablement notre esprit. Lentement mais sûrement."
Retrouvez le texte complet sur le site de l'ACID.
L'ACID est une association née en 1992 de la volonté de cinéastes de s'emparer des enjeux liés à la diffusion des films, à leurs inégalités d'exposition et d'accès aux programmateurs et spectateurs. Ils ont très tôt affirmé leur souhait d'aller échanger avec les publics et revendiqué l'inscription du cinéma indépendant dans l'action culturelle de proximité.
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