Cannes 2012 — Thomas Vinterberg : "Comme nous avec l'âge, mes films prennent du poids"
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Un banal accident de voiture et plusieurs vies bouleversées. "Open hearts" observe deux couples face aux tourments de l'amour et surpris par la tragédie.
Un banal accident de voiture... et plusieurs vies bouleversées. Entre mélo et documentaire, "Open Hearts", suivant les consignes du Dogme de Lars von Trier, observe deux couples face aux tourments de l'amour et surpris par la tragédie. Par la réalisatrice de "After the wedding" et "Nos souvenirs brûlés". Dans son pays, "Open Hearts" a connu un phénoménal succès : un danois sur dix a vu le film !
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" Lancé sous la houlette du médiatique Lars Von Trier, le " Dogme 95 " s'est rapidement imposé dans le paysage cinématographique. Fin de l'
" Lancé sous la houlette du médiatique Lars Von Trier, le " Dogme 95 " s'est rapidement imposé dans le paysage cinématographique. Fin de l'effet d'annonce, caractère inégal des oeuvres estampillées ou essoufflement d'un mouvement autant mercantile qu'artistique ? Sans doute un peu de tout cela. Reste que les films " Dogme " sortent aujourd'hui dans un relatif anonymat au point qu'on aurait pu croire le collectif disparu. Il n'en est rien. Open Hearts, traduction anglaise imparfaite du titre danois (Elsker Dig for Evigt " je t'aime pour toujours " ) est déjà le 28e opus de la confrérie qui a permis au cinéma danois de rejoindre le devant de la scène.
Au départ, ce huitième long métrage de Susanne Bier contient tous les ingrédients d'une comédie romantique, un genre dans lequel la cinéaste s'est déjà illustrée (...) Ici, l'émotion prend le pas sur la technique. Elle laisse aussi aux acteurs le champ pour s'exprimer pleinement et laisser éclater leur talent. C'est ce qui fait tout le charme de cette oeuvre dont le noeud, un drame extraordinaire et néanmoins classique de la vie conjugale, sert de base à une réflexion sur la fidélité et la douleur (...)
La cinéaste se fait (...) observatrice d'un quotidien ébranlé, de l'évolution du sentiment amoureux et des turpitudes de la vie conjugale. Malgré la singularité de l'infirmité du héros, c'est paradoxalement dans la banalité des situations présentées que le film tire sa force. Imparfait, délicat, touchant et surprenant comme la vie, Open Hearts prouve encore si besoin était, le dynamisme d'un mouvement qui huit ans après sa création a atteint l'âge de la maturité et réussit encore à produire des oeuvres de qualité."
"... Affaires privées, sale petit secret, culpabilité à tous les étages, pavillon danois et signature Dogme. A priori, pas de quoi miser une
"... Affaires privées, sale petit secret, culpabilité à tous les étages, pavillon danois et signature Dogme. A priori, pas de quoi miser une couronne. Qu’est-ce qui fait, alors, que pendant près de deux heures, on se love dans cette histoire (...) ? Probablement Susanne Bier et sa caméra, aucunement prédatrice, plutôt sobre et égalitaire. Cruauté bien tempérée, îlots d’humour, générosité et distance idoines, aptitude à éviter presque toutes les chausse-trappes que son scénario a semées. Mais plus sûrement encore, la charpente d’un quartette de comédiens impeccables, au premier rang desquels Mads Mikkelsen (Niels) qui apporte une plus-value à chacun des plans qu’il occupe. Le cœur a ses raisons, dit-on. Open Hearts lui doit alors de ne pas être ignoré."
Bertrand Loutte" ... les interprètes ont du punch, du coeur aussi, et ils nous mettent sur la piste d'une grande question : comment savoir, quand on est de
" ... les interprètes ont du punch, du coeur aussi, et ils nous mettent sur la piste d'une grande question : comment savoir, quand on est deux, si l'on est partenaires, adversaires, ou s'il s'agit de se battre contre soi-même ? Open Hearts n'explique pas tout, mais suggère que rien n'est jamais joué, ni pour les favoris, ni pour les perdants."
Frédéric Strauss" Danoise, comme Lars von Trier, la réalisatrice s'est pliée à son tour aux principes du Dogme : caméra à l'épaule, artifices interdits... S
" Danoise, comme Lars von Trier, la réalisatrice s'est pliée à son tour aux principes du Dogme : caméra à l'épaule, artifices interdits... Son film est une étude qui se veut au plus près duréel. Son sujet d'observation : des cœurs ouverts, à vif, déchirés par le drame. Mais aussi ouverts à la souffrance de l’autre. Car la compassion est ici le déclencheur d'un second bouleversement, une nouvelle histoire d'amour naissante. Resserrant son film autour d'un carré de personnages, la réalisatrice ne les flatte pas plus qu'elle ne les juge, les présentant avec leurs failles, leur mauvaise foi, leurs désirs incertains, évitant surtout d'en faire les héros d'un mélodrame stéréotypé. Opert Hearts est ainsi un film qui évite de tricher, dans le fond comme dans sa forme. Utilisant au mieux, par exemple, sa contrainte -dogmatique - de la lumière naturelle, elle recrée une beauté sans apprêt qui a tout son sens."
Philippe Piazzo" ...ce film impeccable transcende son argument de "départ un tantinet misérabiliste et séduit grâce à sa finesse psychologique et à l’inven
" ...ce film impeccable transcende son argument de "départ un tantinet misérabiliste et séduit grâce à sa finesse psychologique et à l’invention constante de sa mise en scène. L’humour (très) noir et la cruauté (jamais gratuite) du récit font d’ Open Hearts une des plus étonnantes réussites du moment."
Olivier De Bruyn" On imagine la quantité de pièges qui attendaient la cinéaste : les larmes, le pathos... Tous sont déjoués. On sent dans Open Hearts une én
" On imagine la quantité de pièges qui attendaient la cinéaste : les larmes, le pathos... Tous sont déjoués. On sent dans Open Hearts une énergie tendue, rigoureuse, qui n’offre aucune prise à la grandiloquence, ni même au lyrisme. C'est moins l’expression spectaculaire des sentiments que la violence de l’amour et la puissance de son emprise qu’enregistre la caméra de Susanne Bier. Le scénario se focalise sur ce qui se joue entre les personnages sans faire appel à d’autres ressorts dramatiques (autour de l’hôpital où se trouve Joachim par exemple).
Grâce à la souplesse que permettent les règles du Dogme, la réalisatrice est au plus près de ses comédiens (...). Tous font passer avec justesse cet élan qui anime leur personnage, une force tour à tour consolatrice ou destructrice, libératrice ou sans issue. Si Cecilie ou le mari médecin sont amenés à mentir, l'une à Joachim, l’autre à sa femme, ce n’est jamais par lâcheté ou avec la volonté de tromper. Susanne Bier ne porte jamais un regard moral. Ses personnages ont tous leurs raisons, ou plus exactement leurs passions. Le spectateur ne peut en désavouer aucun; Open Hearts est un très beau film d’amour tragique, qui confronte l’évidence du désir à un attachement indéfectible: Il n'y aura ni vainqueurs ni vaincus. Seulement des êtres vivants."
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