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Jorge, boxeur fauché et sans emploi, voit sa femme le quitter pour repartir au Brésil avec leur fils. Il va tout faire pour tenter de les récupérer.
Jorge, boxeur fauché et sans emploi, voit sa femme le quitter pour repartir au Brésil avec leur fils. Pour pouvoir les retrouver, il va devoir s'engager dans une société de recouvrement de dettes. Le Portugal vivant une crise économique sans précédent, voit le développement important de ce genre de société, et leurs méthodes ne sont pas toujours correctes...
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« Je m'avancerai, revêtu et protégé par les armes de saint Georges, afin que nul ennemi ne cherche à m
« Je m'avancerai, revêtu et protégé par les armes de saint Georges, afin que nul ennemi ne cherche à m'atteindre. » Il embrasse fiévreusement la médaille qu'il porte autour du cou, comme s'il y croyait encore. Mais non : Jorge n'y croit plus. Le Portugal est en ruines depuis les oukases de la « troïka ». Son usine a fermé pour ne rouvrir jamais. La misère règne partout. Depuis le départ de Susana — « la Brésilienne », comme l'appelle son père avec un immense mépris —, Jorge est venu survivre chez lui, avec son gamin, Nelson. Seule la boxe lui permet de gagner quelques sous. Mais il ne s'entraîne pas assez. Son dernier adversaire vient de lui flanquer une raclée, à la grande frayeur de son fils, qu'il retrouve pelotonné dans un endroit désert. Il essaie de lui expliquer que ces coups-là ne font pas mal, comparés aux baffes qu'il prend en pleine gueule chaque jour. Mais le petit garçon — un sosie de celui du Voleur de bicyclette — le regarde avec une telle angoisse qu'il se décide brusquement à se faire engager par une société de recouvrement. Une de ces nombreuses boîtes qui ont racheté les dettes accumulées par particuliers et sociétés. Ses patrons lui demandent de se débarrasser de ses vieilles nippes, de se fringuer mieux : faut être chic quand on terrorise les gens. Le boulot de Jorge consiste à se taire et à impressionner. Faire voir sa carrure, montrer ses muscles, tandis que les beaux parleurs du groupe, eux, s'en vont, la nuit, frapper à la porte des insolvables. « Aidez-nous à vous aider », commencent-ils par dire. Le ton se fait plus menaçant à la visite suivante : « On ne va pas pouvoir patienter plus longtemps. » Après, c'est à lui de jouer : convaincre les réticents, avec ses poings, au besoin, de vendre le peu qui pourrait leur rester... Dans cette ville où les jours semblent aussi tristes que les nuits, Jorge marche. Il marche sans cesse, sans trop savoir où il va, sans trop savoir s'il avance, au demeurant, précédé ou suivi par une caméra qui le cerne, comme les frères Dardenne traquaient l'héroïne de Rosetta. Même fièvre, même fureur, même douleur. Même tendresse, aussi, dans le regard du réalisateur. Pour ces résignés qui s'abandonnent à leur sort, telles des victimes expiatoires, mais aussi pour ces petits magouilleurs tentant de tricher avec un système qui, de toute façon, aura le dernier mot... Seule la dignité éclaire ce film pur, sombre et beau. C'est elle que l'on sent s'infiltrer dans le coeur — voire l'âme — du héros (interprété par un comédien magnifique, Nuno Lopes). Elle lui permet d'éviter, en fait, le piège qui le menace : se détruire lui-même en poussant les autres à mourir pour rien.
Un excellent film noir portugais tourné sur un mode documentaire, qui illustre en partie les effets de la crise économique aya
Un excellent film noir portugais tourné sur un mode documentaire, qui illustre en partie les effets de la crise économique ayant touché le pays au début des années 2010. Le héros, Jorge, en est une victime. Ouvrier au chômage, et par ailleurs boxeur, il est entraîné dans un engrenage fatal lorsqu’il devient recouvreur de dettes. Un drame sans rémission, tourné en grande partie la nuit dans des décors déshérités, qui rappelle par moments (mais en moins radical) l’œuvre d’un cinéaste inconnu en France, Fred Kelemen. La relative opacité du film, en partie due à la personnalité du héros taciturne incarné avec brio par Nuno Lopes, est un des éléments de son étrange beauté. Un drame brut et remuant.
Vincent Ostria, 17/05/2017Saint Georges ou comment un homme se retrouve, tel le martyr éponyme, face au dragon, ici de l’austérité.
Saint Georges ou comment un homme se retrouve, tel le martyr éponyme, face au dragon, ici de l’austérité. Le troisième long-métrage de fiction de Martins se distingue par son tissage réussi de réalisme et de genre. Car l’aventure vire au suspense. Jusqu’où le protagoniste va-t-il aller ? Va-t-il le supporter ? Va-t-il s’en sortir ? Et son entourage ? Et ses concitoyens ? Et son pays ? Pour incarner cette face B de la puissante Europe, le cinéaste filme les banlieues, les terrains vagues, les entrepôts, les couloirs d’immeubles, les allées et venues. Et souvent la nuit. Le béton, le métal, le verre composent la toile d’un quotidien aliénant. Loin de la carte postale d’un Portugal d’emblée charmant.
Au centre de cette tragédie moderne, un corps fait vibrer la toile poisseuse. Nerveux, puissant, tendu. Nuno Lopes saisit par son incarnation d’une dualité torturante et d’un pays tiraillé entre l’ici et l’ailleurs – celui de sa compagne brésilienne qui veut repartir. La caméra le suit, collée à la nuque, à la peau.
Onze ans après Alice, le duo cinéaste/interprète se reforme et retravaille la figure du jeune père bouleversé. Révélé chez le maître João César Monteiro, passé chez Christophe Honoré, Werner Schroeter et Fanny Ardant, en tête des Lignes de Wellington de Valeria Sarmiento, il est aussi à l’affiche d’Un avant-poste du progrès d’Hugo Vieira da Silva. Récompensé comme meilleur acteur de la section Orizzonti à Venise pour ce rôle, l’acteur épate par sa symbiose avec un personnage, un univers et un film.
Ce film portugais sur un homme qui s'enfonce pour sauver les siens sur fond de crise économique est bouleversant.
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