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Yves Montand est de retour à Marseille pour un nouveau spectacle. Marion, une fan, va tout faire pour obtenir des places jusqu'à devenir sa partenaire sur scène
De retour à Marseille pour un nouveau spectacle qui retrace sa carrière, Yves Montand y fait la connaissance de Marion, une jeune fan. Celle-ci ignore que sa propre mère a connu une liaison avec la vedette. Les amours se croisent, les souvenirs resurgissent et se répondent, de la scène aux coulisses privées... Ultime film de l'auteur des "Parapluies de Cherbourg" et "Peau d'Ane", ce musical où Michel Legrand traduit en notes nostalgiques et clinquantes le parcours de la star Montand, est aussi un condensé de l'univers du cinéaste où tabous, secrets et désespoirs se dissimulent sous la plus colorée des fantaisies.
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" Avec élégance, légèreté et précision, Jacques Demy se rend maître des deux mises en
" Avec élégance, légèreté et précision, Jacques Demy se rend maître des deux mises en scène imbriquées l’une dans l’autre : celle du show et celle du film. Il retrouve la touche de magie qui, en transformant le ringard en poésie, a fait le succès des Parapluies de Cherbourg et des Demoiselles de Rochefort, et mérite le titre de réalisateur de charme comme Montand celui de chanteur de charme. »
" Ces lieux aujourd’hui désaffectés, il suffirait que le souvenir de cette femme surgisse pour qu'ils retrouve
" Ces lieux aujourd’hui désaffectés, il suffirait que le souvenir de cette femme surgisse pour qu'ils retrouvent leur prestige. Voilà le sujet, le centre, la pente secrète de Trois places pour le 26 : le temps peut-il effacer l'amour que l’absence n’a pas entièrement détruit ?
Cette question et l’inquiétude qu'elle suscite quant à la réponse contaminent à leur tour le spectacle scénique, puisque Montand n’y interprète que son propre personnage. Cette habileté du scénario n'est pas un artifice de plus, mais la raison interne, intime du film. Elle fonde son harmonie stylistique. Jacques Demy refait à son tour le chemin du temps passé et de ses films antérieurs. Il ne cite pas : il se remémore l'époque lointaine où il avait vingt-cinq ans et tournait Lola à Nantes... Nantes, Cherbourg, Rochefort : autant de villes portuaires, lieux de transit où les amours ne sont jamais irrémédiablement défuntes. Trente ans plus tard, Marseille est sa dernière escale. La danse, le chant, la musique, alliés à la magie du cinéma, ne sont pas faux-semblant mais certitude, preuve irréfutable de la pérennité de l'harmonie et de la beauté. Ici l'artifice nous conduit vers la vérité du monde par delà le temps. Comme devant Casque d’Or sur la scène du théâtre, les portes s'ouvrent du côté de la lumière.
La femme aimée n'a pas quitté la ville. Le plus beau personnage du film n'a nul besoin de danser et de chanter pour exister. Il est tout simplement. Au sommet de son art et de sa beauté, Françoise Fabian est cette femme mythologique, figure poétique de l'amour que le temps ne peut plus corrompre. Elle est l'âme de Trois places pour le 26. Quand Mathilda May danse dans l'appartement de sa mère, la simple présence, de dos, de cette femme allant et venant au fond du plan, suffit à animer réellement la scène et donne à la grâce de la jeune fille quelque chose de plus essentiel, de plus profond, de plus vaste que le simple éclat de sa jeunesse : un sentiment intérieur, un supplément d'âme qui entraîne l'enthousiasme et suscite l'allégresse.
À l'instar de tous les grands cinéastes, Jacques Demy joue avec la convention pour se jouer d'elle. C'est dans la marge, dans les failles de la construction d'ensemble qu’il accomplit son œuvre et signale, pour qui veut bien y regarder de près, la singularité de son tempérament d'auteur à part entière. Plus que la chorégraphie et les numéros conçus pour impressionner le spectateur, l'originalité du film est ailleurs : dans le regard de Montand vieilli vers son double, jeune homme; quelques mesures d'une chanson de Francis Lemarque surgissant comme le souvenir éblouissant de toute une époque; ou encore cet instant superbe quand le doigt de Yves Montand caresse la lèvre de Françoise Fabian pour y ôter un brin de tabac ! Autant de détails presque invisibles qui dessinent le vrai visage du film et rappellent le bien-fondé d'une réflexion ancienne de Robert Bresson : c'est à l'intersection des cartes d'état-major qu'on livre les batailles décisives."
" Trois places pour le 26 offre le spectacle hypnotisant de ces deux mythologies en fusion [Jacques Demy et Yves Montand] : deux
" Trois places pour le 26 offre le spectacle hypnotisant de ces deux mythologies en fusion [Jacques Demy et Yves Montand] : deux mythologies monstres qui s’observent, s’affrontent, se croisent et finalement pactisent sur une estime amoureuse réflexive. Pas étonnant puisqu’on sait que Demy a inventé le music-hall au cinéma et que Montand a toujours slalomé de l’un à l’autre. Tous deux, des chantiers de l’Atlantique aux radoubes de Marseille, fils du populo et grand passeur du populaire. Au lieu de s’aggraver l’un l’autre ou de se bouffer le nez, les deux mythologies se bonifient par apport d’oxygène réciproque. C’est sans doute ce qui se passe de plus stupéfiant et de plus réussi entre Montand et Demy : l’un et l’autre généreux donateurs de ce qu’ils sont sans pour autant cesser de l’être."
" Trois places pour le 26, c’est d’abord le bonheur des citations y compris celui de se citer soi-même. Tout y est,
" Trois places pour le 26, c’est d’abord le bonheur des citations y compris celui de se citer soi-même. Tout y est, tout ce qui, en dépit des fulgurances, des merveilles d’usage courant et des apothéoses que nous a apportées l’ère du rock, demeure la vraie musique, celle du temps où l’on fredonnait en sortant du cinéma, celle que Berlin, Kern ou Gershwin (…). Hollywood musical, naturellement. Mais aussi le songà la française, quand nos rengaines étaient si belles qu’on aurait cru des chansons américaines [Piaf, Montand, Legrand] (…). Quelle jolie machine à soupirs ! Soupirs légers, soupirs d’aise, soupirs voilés, avec petits pincements au cœur."
" Si les tableaux du show nous ravissent (les stars d’Hollywood qui sortent de l’écran, l’évocation de
" Si les tableaux du show nous ravissent (les stars d’Hollywood qui sortent de l’écran, l’évocation de New York sous la neige, la rencontre de Montand, non pas avec Simone Signoret… mais avec Casque d’or), le plus beau, bien sûr, c’est la fausse réalité, la seule vraie par la magie de Jacques Demy (…). De ces jeux de mensonge et de la vérité, de ces clins d’œil, de ces calembours (…), de ces chants et de ces danses, nous sortons le cœur en fête. A condition, bien sûr, d’aimer le music-hall et le musical."
Claude-Marie Trémois, 23/11/1988Nos offres d'abonnement
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