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Tandis que rode un étrangleur, Raymond Villiers tente de réunir le montant d'une dette de jeu mettant sa vie en péril.
Raymond Villiers ne se doute pas que l'homme qui lui fait face dans l'ascenseur n'est autre que l'étrangleur qui défraie la chronique. Mais Raymond ne s'attarde pas, il abandonne ce personnage et se met en quête des trois millions qu'il a perdu au jeu et qu'il doit rembourser au plus tôt. Dès lors, une succession de quiproquos et de méprises vient bouleverser l'ordre naturel des événements.
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" Décidément, l'enfant terrible du cinéma français ne respecte pas grand-chose. Ni les bigots du dimanche, ni les dragueurs présomptueux, le
" Décidément, l'enfant terrible du cinéma français ne respecte pas grand-chose. Ni les bigots du dimanche, ni les dragueurs présomptueux, les maris jaloux, les flics de la mondaine en cavale après un étalon, il ne saluait. Voilà qu'il brocarde maintenant, sans moins d'intransigeance, les étrangleurs fonctionnaires à la Sécurité sociale. Résultat double : un sacré coup de botte aux vulgarisateurs du docteur viennois et un film impétueux, haut en couleur, mal fichu mais drôlement attachant.
On le savait, le réalisateur n'a pas la critique indulgente. Il ne fait pas bon être petit-bourgeois étriqué dans un film de Mocky. Surtout lorsque ce dernier a pris la sage précaution de laisser au vestiaire sa panoplie de rédempteur incompris. Quand Jean-Pierre Mocky ne se prend pas pour un héros de la Série Noire, il fait du bon travail, c'est- à-dire un film burlesque, débraillé, tout en foucade, réalisé à l'empor- te-pièce sur le mode de la comédie caustique. Pas de doute, il y a un monde Mocky : un monde situé à la fois tout près de Marcel Camé pour son réalisme amer, par moments désespéré, et au côté du Boris Vian de Elles se rendent pas compte à cause des figures tranchées et des jeux de mots douteux comme les affectionnait le jazzman de Saint-Germain des Prés ; un monde empreint d'une poésie acide où souffle fort le vent de la contestation, un univers, enfin, où le bon goût n'est pas de mise.
Surtout, le plaisir étant ici roi, on appréciera les performances d'acteurs. Serrault, dans un rôle difficile, est tout à fait remarquable. Galabru s'impose comme un des meilleurs comédiens de sa génération. Michel Simon, visiblement essoufflé, épuisé, nous laisse un visage marqué par les années. Il n'en est que plus pathétique.
Toutes ces remarques ramassées en quelques lignes sont forcément subjectives. Et pour cause : la critique d'humeur reprend ici ses droits, intérêts capitalisés. Belle revanche d'ailleurs, puisque les analyses les plus circonstanciées, les argumentations les plus savantes dues aux maniaques du plan lessivé et de l'image à l'équerre ne parviennent pas à ébranler nos convictions. De même, aux critiques acerbes des «fanas » de Brown on acquiescera sans foi. Entre le livre et le film, l'oiseau aurait perdu des plumes. Possible. Mais il a gagné du bec. Désormais, tel quel, l'animal frappe dur. "
" Pourquoi Jean-Pierre Mocky n'occupe-t-il pas dans le cinéma français la place qu'il mérite ? Il a connu des succès populaires, la critiq
" Pourquoi Jean-Pierre Mocky n'occupe-t-il pas dans le cinéma français la place qu'il mérite ? Il a connu des succès populaires, la critique l'a maintes fois plébiscité, et pourtant son nom demeure un mot de passe pour une poignée d'admirateurs fanatiques. Pas si poignée que ça, d'ailleurs. A mon sens, c'est l'absence totale de prise en considération par la critique de son œuvre dans son intégralité qui fait de Jean- Pierre Mocky ce cas unique dans notre cinéma : un réalisateur culte.
On pourrait grossièrement scinder ses films en deux catégories : ceux où il joue et ceux où il ne joue pas. Les premiers sont toujours des Série Noire, et Jean-Pierre n'y a jamais interprété qu'un seul personnage, le sien. Le Steff Tassel de L'Albatros ou le Michel Rayan du Piège à cons vivent, meurent, s'habillent, pensent et se meuvent de la même façon. Si les séries noires de Mocky sont parmi les plus réussis que nous ait donné le cinéma français avec ceux de Melville, c'est qu'au fond chez les deux nous sommes très loin d'Hollywood malgré les apparences. Chez Mocky comme chez l'auteur du Samouraï, il s'agit d'appliquer l'esprit avant la lettre, d'employer pour illustrer un récit très référentiel une forme radicalement personnelle. "
" Cet ibis est un oiseau brodé en blanc sur une écharpe rouge que porte autour du cou Jérémie (Michel Serrault), lorsqu'il s’en va, tranquil
" Cet ibis est un oiseau brodé en blanc sur une écharpe rouge que porte autour du cou Jérémie (Michel Serrault), lorsqu'il s’en va, tranquillement, étrangler des femmes à l'opulente poitrine, pour liquider un complexe d’enfance. Oiseau porte-bonheur pour Jean-Pierre Mocky. Son nouveau film, construit (d’après un roman de Frédéric Brown) sur un scénario rigoureux, où toutes les situations s’ajustent à merveille, est une réussite de la comédie sarcastique, ce genre qu'il défend depuis des années.
L’Ibis rouge, c’est un peu Drôle de drame sur les bords du canal Saint-Martin, en 1975. Mocky a recréé, d’une manière poétiquement saugrenue, ce quartier de Paris qui fut un des hauts lieux du cinéma de Camé. Le roman Série noire américain est devenu un roman populiste parisien. Autour de Jérémie, employé à la Sécurité sociale, les personnages de Mocky sont des gens modestes, quotidiens pourrait-on dire. Il y a Zizi (Michel Simon), le vieux marchand de journaux Raymond (Michel Galabru), représentant en liqueurs et ex-champion de tango ; Evelyne, sa femme (Evelyne Buyle), serveuse rousse et délurée ; Margos (Jean Le Poulain), patron de celle-ci, Auvergnat dirigeant un restaurant grec. Tous ont un grain de folie qui les pousse - surprises du scénario à ne pas révéler — à des actes extravagants, selon la logique propre à l’humour de Mocky.
Chacun, qui nourrit une idée fixe, veut diriger le hasard à son profit. Mais, en quarante-huit heures, dans l’univers nocturne du canal Saint- Martin, tous sont obligés de se rencontrer et leurs idées fixes se télescopent. Après une époustouflante hécatombe menée à toute allure, le hasard, tant sollicité, redistribue les cartes — les récompenses - en raison inverse des " mérites " des survivants.
Au rire grinçant Mocky a préféré cette fois ce qu’il appelle, sans jeu de mots, le rire étranglé. Il éprouve visiblement — et nous fait donc éprouver — pour tous ces " dingues " une sorte de tendresse.
Un film extrêmement drôle où Michel Simon, Serrault, Galabru, Le Poulain et Evelyne Buyle se montrent des comédiens fabuleux. "
" C'est le monde à l'envers, c’est la laideur-agressive, c’est la vie sur la tête — et c’est la vie comme elle est. Une série noire corrigée
" C'est le monde à l'envers, c’est la laideur-agressive, c’est la vie sur la tête — et c’est la vie comme elle est. Une série noire corrigée par l’almanach Vermot, si l'almanach Vermot était lui-même revu par le personnel d’une maison de pompés funèbres. Les éléments d’une bande dessinée gravée dans le béton à l’aide d’acide sulfurique concentré. Voyez le cadrage des réunions d’anciens combattants reconvertis en truands grotesques : plafonds bas, fronts bas, cliquetis des jambes de bois et des mains artificielles. C’est horrible.
Cela peut choquer. C’est fait pour ça. Cela tourne le dos au bon sens, au bon goût. Il y a chez Jean-Pierre Mocky quelque chose de l’affreux Jojo qui met ses doigts dans son nez quand on parle de choses graves. Mais c’est corrosif. Série noire, humour noir, idées noires : on rit jaune et on est secoué.
Ne parlons pas du scénario, impossible à raconter. C’est ici un prétexte. Pour nous tromper, nous égarer, nous embêter. Mais aussi pour nous dire notre fait, avec un talent fou, avec une révolte agressive et une sensibilité d’écorché vif. Avec des acteurs dirigés de main de maître — Galabru, salut ! Michel Serrault, bravo ! Michel Simon, toujours bon — avec une audace tranquille et violente, et sur un ton personnel qui ne doit plus rien à la mode.
Vous voyez ; ce n’est pas pour les petites filles. Mais c’est quelque chose de grinçant qui pourrait nous aider à nous réveiller plus lucides, moins béats de notre sottise, moins satisfaits devant le miroir du matin. "
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