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En 2222, on sort une nouvelle fois du coma celui qui fut le baron de la drogue, en France, au début des années 70. Il reprend son récit pour la énième fois.
#10 En 2222, dans un centre de survie chimique, on sort du coma un homme qui a été célèbre autrefois. Une fois de plus, avant de le replonger dans son sommeil, des journalistes invisibles veulent lui faire raconter les souvenirs d'une époque troublée... Au début des années 70, cet homme était, en France, le chef du trafic clandestin de la drogue, l'ennemi public numéro un avant de perdre ensuite le combat le plus douteux, le plus dangereux de sa vie. Afin de faire vivre son catalogue, StudioCanal a donné carte blanche à Jean-Baptiste Thoret , historien du cinéma et réalisateur, pour créer sa propre collection. Le résultat ? La collection « MAKE MY DAY ! » qui regroupe les films « qui lui font plaisir », une série de pépites rares, méconnues ou oubliées des années 60, 70 et 80. France, société anonyme fait partie de la collection « MAKE MY DAY ! ».
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" La chimie est au film d’Alain Corneau ce que l’électro-acoustique est au film de Coppola : l’objet d’
" La chimie est au film d’Alain Corneau ce que l’électro-acoustique est au film de Coppola : l’objet d’un progrès fantastique en même temps que l’arme d’une aliénation sournoise, constante, progressive de la liberté individuelle. Dénonçant l’adultère, le microphone se range au service de l’Ordre — et l’adultère, ici, n’est qu’un signe. Pour Coppola, Big Boss est Peeping Tom. Pour Corneau, il serait plutôt pharmacien. Le terrible est que ces deux « vocations » ne sont pas incompatibles.
(…) Pastiche de science-fiction, parodie de thriller avec gangs, seringues et « connections », le film amuse avec brio. Il fait aussi bougrement réfléchir. Attention au détournement de bonheur individuel. L’oppression capitaliste peut se camoufler derrière le masque d’une société permissive. Les paradis artificiels peuvent démobiliser de la lutte pour le vrai paradis politique et social.
" Le film commence par une vision à peine surréaliste d'un vingt et unième siècle régi par les
" Le film commence par une vision à peine surréaliste d'un vingt et unième siècle régi par les ordinateurs, et peuplé d’étranges robots humains vaquant à leur lâches, vêtus de cellophane : en l’occurrence, une créature tropicale dans son plus simple appareil, vient interroger un de nos contemporains soigneusement congelé, pour apprendre à connaître notre préhistoire, en se grattant de temps à autre sa jolie fesse avec un ongle superbement verni... D’emblée, Alain Corneau nous lance un clin d’œil complice, comme pour nous dire qu’il ne cessera de jouer à l’intérieur de l’étroite marge qui sépare le cliché de sa mythologie, et l’utopie à la mode de l’allégorie. Mais que l’on ne s’y trompe pas : derrière cette espièglerie formelle, et le ton d’une comédie-bouffe, il y a l’un des plus brillants réquisitoires jamais écrits sur le « système », et son alibi, la contestation, gentil « gadget » utile, et récupérable.
France Société Anonyme est un film trop ambitieux — de par son propos — pour être pleinement réussi : la moitié des intentions d’Alain Corneau restent à l’état d’ébauche, alors qu’elles éclataient au niveau du scénario. Il y a pourtant là une intelligente tentative d’opéra comique brechtien, de spectacle politique rappelant le didactisme imagé et les procédés de choc du grand dramaturge allemand, et d’inventions inspirées par une longue fréquentation critique des « comic-strips » américains. Nul doute qu’Alain Corneau avait de quoi écrire une thèse de doctorat troisième cycle sur l’invincibilité du système américain, en pulvérisant — par la lucidité de son analyse — nos chères illusions sur notre indépendance nationale, ou sur la vertu de la liberté de l’individu. Rien ne saurait résister, par ailleurs, à la démystification qu’il entreprend des mouvements dits subversifs, manipulés à sa guise par l’immense « machinerie » capitaliste, le superordinateur déjà en marche, qui nous broie, nous lamine, et nous programme à notre insu.
Constat impitoyable, France Société Anonyme se contente d’offrir au public une cure de désintoxication, ne serait-ce que pour nous faire réfléchir... L’histoire qu’on nous raconte est plus proche de la réalité de demain que d’une quelconque vision utopique.
(…) Dans la deuxième partie du film, la mise en scène brechtienne annexe les postulats du mouvement « situationniste », et — qu’on l’aime ou non — ce film d'Alain Corneau apparaît brusquement comme l’une des premières œuvres accomplies de ce qu’on devrait appeler le cinéma de mai 68. Inégal mais toujours passionnant, inachevé mais bourré de verve, maladroit mais rarement gratuit, France Société Anonyme est un film polémique peu ordinaire, plus subtil et corrosif qu’il n’y paraît, et qui mérite qu’on le crédite de ce qu’il ne montre qu’à moitié, comme il est juste qu’on fasse la part de ce qu’il donne à voir avec trop de complaisance enjouée. Mais son plus grand mérite, c’est encore d’être l’un des premiers nouveaux venus à ne pas jouer le jeu, en défiant les règles pour nous bousculer dans notre torpeur."
" France société anonyme est un film dur et important, à retenir tout à la fois parce qu’il s&r
" France société anonyme est un film dur et important, à retenir tout à la fois parce qu’il s’attaque à des problèmes urgents et parce qu’il révèle un tempérament d’auteur.
Urgents, les problèmes de la drogue et de la multinationalisation masquant la totale hégémonie américaine le sont sûrement. France S.A, se présente d’abord comme une histoire, une aventure de science-fiction concernant un temps très proche. Celui où la drogue désormais suffisamment imposée à nos concitoyens pour pouvoir se passer de la clandestinité sera légalisée, étatisée. (…) France S.A. c’est la suite logique de Lucky Luciano, une suite très politique quand la Mafia et le pouvoir auront suffisamment mêlé leurs billes, ils pourront officialiser leur union et leur action : les temps sont proches.
Le film d’Alain Corneau en dit long sur les mœurs politiques de 1974, et par voie de conséquence sur notre nécessaire prise de conscience. Mais loin de choisir une forme documentaire ou pamphlétaire, Alain Corneau a su opter pour le conte moral. La fiction, l’humour (la dérision surtout) tiennent une large place. En béton et en déchets, super évolué, super glacé, le monde de presque aujourd’hui, l’environnement de juste demain fabrique des démiurges, (Michel Bouquet, AIlyn Mc Leerie) et des enfants sans âme ou des crétins récupérés (Roland Dubillard).
France S.A. révèle surtout un sens précis et aigu de la mise en scène. Par-delà le « message » du film, qui pas une seconde ne joue à se masquer ou à se déguiser, qui se veut clair et perceptible, qui ne renâcle pas devant les signes les plus évidents, quelques images choc ont valeur d’expression poétique : mime de Dubillard en palmes, scène de la clairière par exemple. Il faut être très fort pour accepter et supporter un tel film. Pour décider de passer outre à ce simulacre de déplacement dans le temps, pour bien vouloir prendre en considération que c’est d’aujourd’hui et de maintenant qu’on nous parle, que la dérision dont se pare le film, que cette beauté formelle ne sont que pudeur et lucidité et que l’angoisse est là toute proche et l’avertissement aussi."
"Ce film fou est aussi un film sage jusque dans ses excès. La censure a coupé une ou deux scènes trop préci
"Ce film fou est aussi un film sage jusque dans ses excès. La censure a coupé une ou deux scènes trop précises. Mais elle n'a pas pu diminuer l'impact d'une oeuvre qui touche et qui heurte. Cette France S.A. est un spectacle dérangeant et salutaire que des acteurs venus de plusieurs horizons jouent dans le style excessif qui convient à cette fable moderne à laquelle chacun donnera la morale de son choix."
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