" Se laisser emmener en voyage par la cinéaste Agnès Varda... C'est trottiner avec elle dans les rues de Berlin ou de Boston. Prendre l'avion, le train, s'arrêter à Nantes pour saluer la mémoire de Jacques Demy, en famille et entre amis, avec Michel Piccoli. Ecouter Agnès Varda (83 ans) évoquer d'une voix songeuse et malicieuse « les formes douces, figues ou couilles » des oeuvres de l'artiste brésilien Ernesto Neto. Il faut l'entendre interroger le travail de l'artiste irrésistible et facétieux Pierrick Sorin. Puis rendre visite à l'un de ses amis cinéastes : le grand Chris Marker. Accepter de ne pas le voir, mais être invité chez lui, dans son capharnaüm de créateur, grâce à la réalisatrice de Cléo de 5 à 7 (1961). On sourit et la croit, lorsqu'elle dit ensuite à propos de lui, qui a 90 ans : « J'ai respecté sa volonté de ne pas être filmé... Il est pourtant beau comme tout, il ressemble à Bruce Willis ! »
On la regarde faire un crochet par la photographie, rejouer pour s'amuser une scène, fixée par l'image cinquante ans plus tôt, sur le toit de la Cité radieuse de Le Corbusier, à Marseille. Enfin, on voit avec elle Lisbonne sous la pluie. Et l'on rit avec elle, parce que la caméra est mal réglée et que « tout est flou sauf les gouttes ». Et l'on se quitte après avoir assisté à l'extraordinaire et terriblement poétique numéro de clown d'un autre ami de la réalisatrice de Sans toit ni loi (1985) : Manoel de Oliveira (103 ans).
En réalisant, avec « sa petite caméra », cette série documentaire subjective, fantaisiste, érudite et émouvante, Agnès Varda offre un très beau cadea...
Hélène Delye, 17/12/2011
16168113 au sujet de
Agnès de ci de là Varda - épisode 1