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"Edouard est un copain de lycée, c’est un professionnel aguerri de la politique : il est de droite tendance Juppé. Je le filme depuis plus de 10 ans." L.Cibien
"Edouard est un copain de lycée et a 45 ans, c’est un professionnel aguerri de la politique : il est de droite tendance Juppé. Je le filme depuis plus de 10 ans. Pendant l’hiver 2014, je l’ai observé faire campagne pour conserver son siège de maire du Havre. Entre la complicité du pote et la distance du cinéaste, fort de mes convictions de gauche, je dois trouver la bonne focale. À travers Edouard, je veux comprendre la fabrique du pouvoir dans la France d’aujourd’hui. Ce film est le 1er volet d’une série au long cours." (Laurent Cibien)
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Le film a été baptisé ainsi par son réalisateur, Laurent Cibien, un ami de jeunesse d’Édouard Phili
Le film a été baptisé ainsi par son réalisateur, Laurent Cibien, un ami de jeunesse d’Édouard Philippe. Le reporter, qui affiche clairement ses positions à gauche, a commencé à s’intéresser il y a dix ans à son « pote de droite ». Mais pour son documentaire, il l’a essentiellement suivi pendant sa campagne municipale de 2014 au Havre. Une élection qui vit le maire sortant, en poste depuis 2010, se faire réélire dès le premier tour avec plus de 52% des suffrages. Par petites touches, ce film au rythme un peu lent fait apparaître la personnalité d’un maire, mais aussi, au-delà, celle d’un homme qui se dévoile. On le voit notamment s’exprimer lors d’une réunion de campagne organisée au domicile d’un Havrais : « La famille de mon père est havraise depuis toujours. Mon arrière-grand père était docker, et il fut l’un des premiers membres du Parti communiste, ici .» À un autre moment, Édouard Philippe évoque sa mère, institutrice. On le voit au contact de la population, proche des gens, et en même temps, comme dirait Macron, on sent en lui un professionnel de la politique, parfois un peu froid. À propos du pouvoir, il dit : « Un élément central est la capacité à décider des nominations. » Ce très proche d’Alain Juppé ajoute, pince-sans rire : « Nommer est un élément de pouvoir et de responsabilité car on sait depuis Spider-Man qu’avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités .»
Blaise de Chabalier, 16/05/2017C'est l'histoire de deux amis et d'un projet hors norme. Laurent Cibien et Edouard Philippe ont étudié ensemble s
C'est l'histoire de deux amis et d'un projet hors norme. Laurent Cibien et Edouard Philippe ont étudié ensemble sur les bancs de la prépa hypokhâgne à Paris. De cette rencontre est née une amitié qui résistera aux aléas de la vie et à des engagements politiques opposés. Devenu réalisateur, Laurent Cibien propose à son pote le filmage au long cours de son ascension politique. Bonne pioche, le jeune étudiant rocardien est devenu une valeur montante des Républicains, un élu local solidement implanté et l'homme lige d'Alain Juppé. Le film raconte les trois mois de sa campagne municipale de 2014 où on le voit briguer un second mandat à la mairie du Havre.
Laurent Cibien ne triche pas. D'emblée, il installe sa proximité avec son pote Edouard en quelques scènes et avec un générique calqué sur la série britannique Amicalement vôtre. On comprend vite que l'enjeu principal du film tient moins au résultat de l'élection qu'à son ambition de porter sur son pote de droite un regard où se mêlent l'affection du copain et la distance du documentariste ancré à gauche. Du subtil équilibre entre les deux devrait jaillir un portrait où chaque téléspectateur serait en mesure de projeter sa propre image d'Edouard Philippe : Rastignac un brin dilettante ou politique ouvert, pragmatique et intelligent.
De ce point de vue, le film ne tient pas toutes ses promesses en dépit de la finesse de son montage. Edouard Philippe ne gagne pas simplement l'élection mais aussi la bataille de l'image. Il se prête au jeu de la caméra mais semble ne jamais l'oublier totalement, à moins qu'il n'ait une confiance absolue en lui-même, ou ne sache que, dans le fond, son pote de gauche ne le trahira pas.
La grande liberté de tournage dont a bénéficié Laurent Cibien lui permet cependant de faire une comédie documentaire originale parsemée de scènes assez savoureuses. Moins un film politique qu'un film sur l'exercice quotidien du pouvoir par un homme politique, avec en toile de fond cette ville tellement cinématographique qu'est le Havre.
Laurent Cibien, le réalisateur s’explique d’emblée : « Lorsque je retrouve Édouard Philippe, en 2004
Laurent Cibien, le réalisateur s’explique d’emblée : « Lorsque je retrouve Édouard Philippe, en 2004, il est le plus proche collaborateur d’Alain Juppé à la direction de l’UMP. C’est un homme de l’ombre, un apparatchik. Peu de temps après, il doit laisser sa place aux partisans de Nicolas Sarkozy. Il décide alors de se consacrer pleinement à sa propre carrière politique. De temps en temps, je l’accompagne au Havre où il a commencé à s’implanter. »
Le dispositif est planté. Il s’inscrit donc dans la durée. De fait, Laurent Cibien suit à la trace son sujet, le filmant de près, de loin, tantôt dans l’intimité de son bureau, tantôt dans les réunions publiques.
« Sérieusement, on est entre nous », dit le politique au réalisateur. On rit, on se tutoie. Le film s’avance ainsi, sincère, sans langue de bois, dans un rapport de confiance, avec une certaine complicité, mais sans tomber dans l’empathie béate ni le portrait sans concession, concentrant la plus grande partie de ses images sur la campagne municipale de 2014.
Dans une réunion de travail avec ses proches, Édouard Philippe présente le réalisateur qui est là en train de filmer : « Lui, il s’appelle Laurent Cibien. Il était à l’école avec moi […] C’est un gauchiste. Je vous préviens, c’est un vrai gauchiste, tendance écolo, ultragauche. Mais quand même, il est gentil, et surtout, il a décidé il y a dix ans qu’il allait à intervalles réguliers me filmer. N’ayez pas peur de me parler librement, pour une raison très simple, c’est qu’il n’a pas vendu son film. Il y a donc des chances assez raisonnables qu’il ne le vende jamais. Je ne contrôle pas son documentaire, il est suffisamment gauchiste pour ne pas m’obéir. »
Un documentaire nourri de résonances avec l’actualité, autour d’un personnage qui se dit « courageux mais pas téméraire ». Surtout au moment de dresser sa liste d’adjoints éligibles. « Il y a un élément central dans le pouvoir, c’est la capacité à nommer, décider des nominations. Le pouvoir du maire et de pouvoir constituer sa liste, c’est pouvoir choisir ses collaborateurs, dire à tel poste, ce sera lui, faire en sorte que ce sera lui, pas un autre. Ça, c’est un vrai élément de choix, de pouvoir d’autorité et de responsabilité parce que depuis Spiderman, on sait qu’avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités. » Avant de nommer, encore faut-il avoir une tactique politicienne, posséder une stratégie. « Mobiliser son électorat, démobiliser l’autre, dit-il à son équipe. Et vous pouvez le démobiliser en allant piquer chez lui des idées, des postures, des programmes. […] Ça permet d’aller siphonner. »
Voilà un Édouard Philippe dilettante et calculateur à la fois, toujours accompagné de musique dans ses réflexions, rieur, loin de la gravité affichée aujourd’hui à un JT, déconnant, jusqu’à chanter du rock au-dessus de ses dossiers qu’il doit signer. « Il faut pas être intelligent dans ce métier. Il faut savoir signer. Parce qu’on signe énormément ! » Au bout de la campagne havraise (gagnée au premier tour, avec 52 % des voix), « ça se joue à un poil de bite », observe l’élu local, purement local, qui n’a rien de national, encore moins de dimension internationale.
« Un poil de bite »… Le voilà pourtant aujourd’hui Premier ministre. « Il est pas mal ton film », lance-t-il au réalisateur, goguenard, un brin moqueur. Un film qu’il pensait donc lui-même que le réalisateur ne parviendrait pas à vendre. Mauvaise pioche sur l’avenir.
En 2014, quand Laurent Cibien décide de consacrer un documentaire à un certain Edouard Philippe, ce dernier n’est
En 2014, quand Laurent Cibien décide de consacrer un documentaire à un certain Edouard Philippe, ce dernier n’est que le maire de Havre en quête d’une réélection. Bonne pioche. Trois ans plus tard - et moins d’un an après la diffusion du film sur France 3 en août 2016 – voilà celui qui avait été effectivement réélu la même année nommé Premier ministre. Alors forcément, Edouard, mon pote de droite, ressort des cartons. Selon Lardux films, le producteur, le documentaire a été téléchargé une centaine de fois en deux jours, avant même sa nomination.
Le titre du film en dit long sur sa genèse. Laurent Cibien et Edouard Philippe ont été élèves ensemble au lycée Janson-de-Sailly, en khâgne, en 1989-1990. Si l’un, de gauche, et l’autre, de droite, se sont perdus de vue, ils ont renoué en 2004 à l’initiative du journaliste, qui a commencé à suivre et filmer son ancien camarade pour "un travail au long cours sur la fabrique du pouvoir dans la France contemporaine". A l’écran, la complicité entre le réalisateur et son sujet, qui n’oublie jamais vraiment la caméra, est souvent - parfois trop - palpable, mais elle permet aussi une inégalable liberté de ton du nouveau chef du gouvernement. Au final, le documentaire permet d’en savoir plus sur un homme encore (mais plus pour longtemps) largement méconnu du grand public.
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