Plus Bo la vie : entretien avec Marten Blomkvist, biographe de Bo Widerberg
Moins connus que ceux de son compatriote Ingmar Bergman, les films de Bo Widerberg (Adalen 31, Elvira Madigan, Joe1
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Un lieutenant d'origine noble s'éprend d'une danseuse de corde qui travaille dans un cirque. Un amour fou les lie aussitôt et chacun abandonne ses devoirs.
En 1889, un lieutenant de l'armée suédoise d'origine noble s'éprend d'une danseuse de corde, Elvira Madigan, qui travaille dans un cirque. Un amour fou les lie immédiatement et chacun abandonne ses devoirs. Le couple fuit et trouve un précaire refuge à la campagne. Mais les deux amoureux n'ont guère les moyens de survivre. Une tragédie lumineuse et sensuelle, d'une délicatesse déchirante qui valut Pia Degermark le Grand prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes 1967.
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" Appuyée par le retour de lignes musicales qui impriment leur rythme à l’ensemble du film - en particulier le concerto pour piano n°21 de
" Appuyée par le retour de lignes musicales qui impriment leur rythme à l’ensemble du film - en particulier le concerto pour piano n°21 de Mozart, qui devient ici une véritable signature sonore de la fantaisie amoureuse -, la patte de Bo Widerberg procède par touches et tracés délicats, pour former une peinture bucolique d’un récit dont nous connaissons déjà la chute tragique.
Le cinéaste déplace ainsi l’enjeu du drame de l’intrigue proprement dite - deux fugitifs en cavale à travers prairies et champs - à la simple énumération méthodique des moments de bonheur qui s’écoulent pour s’amenuiser progressivement jusqu’à l’épuisement et la mort. Geste pictural impressionniste, car de la « scène de genre » ne demeurent plus que des situations, des cadres de paysages et de matières que les sentiments des personnages viennent remplir de façon souvent muette, par le jeu d’un regard ou d’une caresse.
Elvira Madigan se déplie ainsi à la manière d’un ornement de papier un peu fragile, qui se laisserait traverser par la lumière et la grâce. Au cœur de cet édifice esthétisant, la touchante Pia Degermark, récompensée à Cannes pour son image de muse d’albâtre, apparaissant constamment à l’écran dans un écrin de sainteté encore rehaussé par la blondeur de sa chevelure.
De cette pastorale, on peut pourtant parfois un peu se lasser, malgré le soin extrême apporté au choix visuel de chaque plan ; de l’alchimie sentimentale peine à émerger un trouble nouveau, et le film semble s’achever à son point précis de départ, dans une rêverie en mineur éclairée de quelques rayons..."
" La très belle comédienne suédoise Pia Dagermark a mérité elle aussi un prix d'interprétation, mais à Cannes cette année, pour sa perform
" La très belle comédienne suédoise Pia Dagermark a mérité elle aussi un prix d'interprétation, mais à Cannes cette année, pour sa performance dans le rôle qui donne son titre au dernier film de Bo Widerberg, tragédie somptueuse et cruelle d'un impossible amour.
Danseuse de corde de son état, Elvira Madigan a fui au Danemark avec le lieutenant Sixten Sparre, déserteur pour ses beaux yeux. Au début, leur bonheur est sans nuages : le soleil flamboie, la nature rutile et les sous-bois dispensent un photogénique clair-obscur. Mais les amoureux ne sont pas seuls au monde : des méchants menacent leur tranquillité, leur propre passé les harcèle et, l'argent venant à manquer, ils s'aperçoivent qu'on ne peut vivre d'amour et d'eau fraîche. Une seule issue, le suicide : leur calvaire s'accompagne du deuil de la nature, les couleurs s'assombrissent, le vent se lève, mais la dernière image, celle qui se fige dans la mort, est pourtant tragiquement superbe, comme si leur bonheur se trouvait soudain à l'abri de toutes les menaces.
Bo Widerberg {Le Péché suédois, Le Quartier du corbeau, Amour 65) s'affirme avec Elvira Madigan comme l'un des représentants les plus attachants du jeune cinéma suédois. Il nous donne là une œuvre d'une rare beauté plastique, qui n'est point exempte d'un certain maniérisme, comme une gravure précieuse et féerique. Mais ce qui ne serait qu'un joli conte de fée se hausse (...) au niveau de la tragédie, une tragédie impitoyable et arrière qui choquera les cœurs sensibles parce qu'elle démystifie l'amour fou (...) cette pesanteur de l'impossible donne au film sa véritable dimension et en fait, chef-d'œuvre délicat et pudique, bien autre chose qu'un joli et fragile travail de dentelle."
... C'est une vision du monde d'un panthéisme à la fois tragique et discret, que le cinaste nous propose ; car cette histoire est celle, d'
... C'est une vision du monde d'un panthéisme à la fois tragique et discret, que le cinaste nous propose ; car cette histoire est celle, d'un amour fou tel que le concevaient les plus ardents romantiques (...) Ils veulent être seuls, s'enivrer l'un de l'autre. Qu'importe ceux qu'ils laissent derrière eux, qu'importe que tout avenir soit bouché. Le présent seul compte, l'amour dans la lumière du printemps, les forêts profondes accueillantes à la mort.
L'amour ne peut que revenir à toutes les lignes d'un article consacré à Elvira Madigan, Il explique tout. Il justifie tout. Comme chez Rousseau et Bernardin de Saint-Pierre, il est sain, franc, évident, sans complications d'aucune sorte, à l'état pur, et je crois que jamais le cinéma n'a su l'exprimer comme Widerberg le fait ici.
Ceux qui sont angoissés, c'est nous, qui voyons bien le gouffre vers lequel s'avancent d'une démarche tranquille les deux amants qui n'ont ni amis ni argent, rien qu'eux-mêmes et la chaleur de leur corps (...)
Nous sommes loin ici des délires du Dieu noir, Diable blond et de J'ai même rencontré des Tziganes heureux et si je rapproche ces trois films, c'est en raison de l'extrême beauté de leurs images : beauté convulsée chez Glauber Rocha, passionnée chez Alexandar Petrovic, douce, tendre, apaisée chez Bo Widerberg qui, constamment, s'est souvenu de nos impressionnistes et de ces intimistes qui florissaienl dans les pays du Nord en cette année 1889 où il a situé Elvira Madigan."
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