Milos Forman : " Des fois, quelqu'un avait la grippe... des fois, je n'avais pas d'idées."
1962. C'était le premier long-métrage de l'auteur d'Amadeus, qui vivait encore dans son pays natal, l'ex-Tchécoslo1
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Adolescent, Petr entre dans le monde du travail comme surveillant d'un magasin. Mais il préfère penser aux filles et aux bals populaires.
Petr a seize ans et fait ses débuts dans le monde du travail comme surveillant dans un magasin. Mais lui pense aux filles et aux bals populaires... Un récit autobiographique où le futur auteur de "Vol au dessus d'un nid de coucou" et "Man on the moon" signe une oeuvre frondeuse, dans l'esprit de la Nouvelle Vague française (improvisation et humour) qui annonçait l'explosion du Printemps de Prague.
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"En 1963, Milos Forman est tout juste sorti de la FAMU (école de cinéma tchèque d’où sont sortis d’autres cinéastes émérites comme Vera Chyt
"En 1963, Milos Forman est tout juste sorti de la FAMU (école de cinéma tchèque d’où sont sortis d’autres cinéastes émérites comme Vera Chytilová) et réalise son premier film : L’As de pique (Grand prix au festival de Locarno). L’ambiance semble en adéquation avec la Nouvelle vague par son sens prodigieux de l’improvisation et le souci du cinéma-vérité qui conduit Forman à filmer ses contemporains dans la rue, dans les salles de bal, sur des aires de détente près d’un lac, ainsi que les intérieurs d’un commerce et de l’appartement familial.
Son protagoniste, Petr, jeune de 16 ans entrant dans le monde désenchanté du travail, porte à lui seul les préoccupations d’une jeunesse d’alors, incertaine dans ses choix professionnels et la conduite de ses émotions. Au contraire du drame, le film est traité avec un humour omniprésent : le comique de situation.
Petr tente de faire l’adulte, parce que sa position nouvelle (commençant à exercer un emploi dans une épicerie) le pousse à assumer ce nouvel âge. Mais il semble avoir manqué les rituels de passage : est-ce la faute aux parents, à la société ? Le cinéaste laisse au spectateur le soin d’y répondre, posant la trame de son histoire comme un état de fait d’une société à un moment donné.
Les modèles de la génération précédente ne s’imposent plus implicitement : on sent alors le vent de la contestation s’élever, même si à aucun moment il est directement question de révolte. Et c’est là tout le talent de Milos Forman d’avoir touché du doigt toute la problématique d’une époque avec ses enjeux sociaux.
Un cinéaste prometteur et un film qui s’apprécie isolément, par lui-même : un chef-d’œuvre qui n’a même pas besoin, pour être éclairé, de la brillante carrière que Forman allait poursuivre aux États-Unis."
La Nouvelle Vague, on le sait, a eu lieu partout et celle de Tchécoslovaquie, avec Forman, Jiri Menzel, Vera Chytilova... fut l'une des
La Nouvelle Vague, on le sait, a eu lieu partout et celle de Tchécoslovaquie, avec Forman, Jiri Menzel, Vera Chytilova... fut l'une des plus belles. Avant l'arrivée des chars russes en 68, la Tchécoslovaquie avait beau faire partie du bloc socialiste, elle n'en oubliait pas qu'elle avait été une des premières démocraties d'Europe. Ça laisse des traces et des habitudes de liberté. Donc, il est bon de voir les premiers films de Forman, parce qu'ils sont très beaux, mais aussi pour réaliser qu'A bout de souffle, par exemple, n'est pas un film unique en son genre.
(...) tout en angles, en ruptures, coupes froides et ellipses même si de l'ensemble émerge plutôt une certaine douceur. Forman, en homme de son temps, chamboule la dramaturgie, pas pour le plaisir de chambouler mais pour trouver une forme qui pourra contenir plus de matière. De fait, ce sont des films très riches qui, frontalement ou de biais, sur fond de dragues minables, donnent le sentiment de parler de tout : d'une jeunesse indolente qui aime à s'abrutir d'alcool dans les bals populaires (la séquence du bal dans L'As de pique est une des plus belles scènes de fête qui soit), d'adultes sermonneurs qui comprennent d'autant moins ce qui se passe que la télé a déjà commencé son travail de lobotomisation de masse, du pouvoir administratif que l'on découvre sous les formes variables du clown entremetteur (le patron d'entreprise d'Etat) ou du maniaque libidineux (le vérificateur des comptes) et, enfin, de militaires, enthousiasmants de nullité.
C'est insolent mais jamais acrimonieux parce que tout intéresse Milos Forman. Et ces gens qui passent tant de temps à ne pas se comprendre finissent quand même par ressembler à une communauté politique (...) Lorsque, dans des promenades dans les faubourgs de Prague, le silence s'installe entre les gens, laissant entendre les bruits de la ville, et que le soleil leur fait se cacher les yeux avec la main, c'est vraiment magnifique..."
"... La caméra fonce dans les corps féminins, joue des coudes, se colle. La grâce est dévolue aux garçons, pourtant maladroits, parfois pata
"... La caméra fonce dans les corps féminins, joue des coudes, se colle. La grâce est dévolue aux garçons, pourtant maladroits, parfois patauds, inconscients des fluctuations de l'âme que Forman capte sur leur visage.
La psychologie intéresse le réalisateur comme paysage et non comme moteur d'une action. Les atermoiements du héros dans son libre service (…) guident la mise en scène aussi bien que les longues séquences implacables où l'adolescent subit, chez lui, les leçons de morale paternelle. Lorsqu'on peut s'échapper, au bal ou dans la nature, la liberté est encore un leurre, un réseau de frustratios, de gêne et de gaffes — l'un bégaie, l'autre perd sa culotte, le troisième le contenu de son verre — avec de très brefs éclairs d'enjouement.
La critique sociale est acerbe, qui assomme les adultes et le système où ils enserrent les jeunes. Mais plus frappante est décidément la sélection opérée par l'oeil de Forman, attiré par les mouvements incongrus, au bord du ridicule (par exemple, une masse de danseurs soudain secoués par le twist).
L'image de Milos Forman (…) est déjà là, construite, dans ce premier film où l'impétuosité dilate les temps habituels de l'image filmée.Dans L'As de pique, il y a l'énergie et la violence du cinéma. Cette force de lutteur si particulière, si étrangère aux autres arts..."
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