Pierre Etaix : "Le rire est une fin en soi"
Début mars 1968, dans un petit ciné-club de la banlieue parisienne, Pierre Tchernia et Pierre Étaix étaient venus1
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Pierre mène une vie monotone entre sa vie de couple et son travail. Arrive une nouvelle et jeune secrétaire dont il tombe amoureux.
Pierre est marié avec Florence. Tout va bien dans son couple et son travail. Directeur dans l'usine de son beau-père, il passe ses journées à signer des chèques ou ses soirées à regarder la télé. Les années passent, monotones, et quand arrive une nouvelle et jeune secrétaire, il en tombe amoureux, et se met à rêver... Quatrième long-métrage de Pierre Etaix, tourné après "Tant qu’on a la Santé" (1966), "Le Grand Amour" est co-écrit avec Jean-Claude Carrière. C’est aussi le premier long-métrage en couleur de Pierre Etaix.
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" C'est du pur comique d'observation. Une suite de petits détails savoureux. Savoureux parce qu'exacts. Et. pour te
" C'est du pur comique d'observation. Une suite de petits détails savoureux. Savoureux parce qu'exacts. Et. pour tenir ces rôles épisodioues — le suisse, le petit vieux, l'ivroqne — deux qrands clowns . Rolph Zavatta et Loriot, et un acrobate : Billy Bourbon. Il y a aussi dans ce film Louis Mais et la tribu Fratellini.
Pierre Etaix reste fidèle à son amour pour le cirque et les gens du voyaqe. Il en aime la conscience professionnelle et l'humilité. Formé par eux depuis des années — avant de réaliser Le Grand amour, il a encore fait une tournée de cinq mois, comme Auguste, avec le chapiteau Bouglione — il travaille à leur manière. Avec minutie et humilité. Chaque geste, chaque regard compte. C'est du grand art sans esbrouffe de l'artisanat génial.
Mais (...) pour goûter ces gags à leur juste saveur, il faut que, nous aussi, nous devenions attentifs et modestes. Toute la vanité du monde — et notre propre vanité — nous apparaissent pour ce qu'elles sont, c'est-à-dire vaines, quand on voit à quel infime détail tient le ridicule.
Et puis, en même temps qu'il nous apprend à voir, Pierre Etaix nous réapprend à rêver. Pierre, son héros — toujours le même, qu'il soit industriel, clown ou milliardaire — possède le pouvoir de nous montrer ses rêves. Des rêves qui n'ont rien d'exemplaire. Car Pierre n'est pas un héros exemplaire. Il se marie comme beaucoup de jeunes gens avec, au cœur, la panique du mariage (...)
Pierre, lui, est déchiré entre la tendresse qu'il garde pour sa femme et ce qu'il croit être « le qrand amour ». Le voilà aux prises avec son plus qrand ennemi : son âge. Et aussi la malice des choses, cette révolte des objets qui se produit immanquablement dès qu'on n'est plus en accord avec soi-même.
Quand Pierre dîne enfin en tête-à-tête avec sa secrétaire, il se voit soudain tel qu'elle le voit. Et parce qu'il se rend compte qu'il l'ennuie, il devient de plus en plus ennuyeux. Et parce qu'il se rend compte qu'elle voit en lui un vieillard, il devient, effectivement, ce vieillard. Jamais on n'a rendu avec tant d'évidence — et tant de comique — cette vérité vieille comme le monde. Et puis... mais je ne peux pas vous raconter ici chaque gag. chaque réplique et dire, chaque fois, quel monde complexe, ambigu, ce comique fait lever en nous. On rit et on a le cœur serré
Je ne puis que vous répéter que tout cela est fin, ténu, un peu lent comme le rêve, ravissant. Que le regard de Pierre Etaix devient de plus en plus précis, lucide. Que c'est Pierrot, que c'est Gille égaré chez nous. Que notre monde l'attriste. Et qu'il ne peut être heureux qu'au cirque. C'est pourquoi Yoyo est — et restera sans doute — son chef-d'œuvre. Parce qu'on y trouve des moments de bonheur parfait, a quoi ne se mêle aucune tristesse. Alors qu'ici, toujours, même dans les moments les plus tendres, il y a comme la nostalgie d'on ne sait quoi.
Et pourtant... Ah ! Regardez bien le personnaqe d'Annie Fratellini : cette douceur, cette compréhension. Souvenez-vous de la chanson : « Je t'attendrai... je t'attendrai... » Peut-être que le grand amour, justement c'est cela. Et cela tel qu'il apparaîtra à la fin du film : vivant, bouillonnant, tumultueux...
...Avec, quand même cette tendresse, tout au fond."
"Le cinéma comique est né en France avec le cinéma et Mélïès. Il y renaît avec Pierre Et
"Le cinéma comique est né en France avec le cinéma et Mélïès. Il y renaît avec Pierre Etaix. La longue ascension, patiente et raisonnée de ce cinéaste est un phénomène particulier. Sans "esbroufe ni coups d'épée dans l'eau, sans publicité abusive, sans scandale ou potins, Pierre Etaix a conquis son public. Il n'a pas de secret, sinon le talent dû à une sensibilité exacerbée, une vision aiguë du monde et des gens... et l'amour du genre humain.
Si Le Soupirant était un hommage au cinéma muet, Yoyo un constat sur l'ambition et Tant qu'on a la santé une vigoureuse critique du faux progrès (la société dite de consommation], Le Grand Amour revient à l'échelle humaine, celle de la poésie, du rêve et d'une certaine bagarre entre l'homme et la conformisme.
Nous sommes loin, ici, de la comédie « à l'américaine » qui est appréciable et qui apporta beaucoup à l'art du cinéma. Le Grand Amour a le mérite de la simplicité, celle des riches d'esprit. Tout s'y déroule sur cette frontière fragile qui sépare le rêve de la réalité, l'évasion du conditionnement. Un homme, qui ne pensait pas se marier, épouse une bonne petite bourgeoise qui assure son confort quotidien, dans la vie calme d'une ville de province (Pierre Etaîx et Annie Fratellîni). Maïs on ne peut se contenter d'une telle vie, dont la douceur devient peu à peu aigre, comme un bon vin qu'on a débouché et oublié sur une table de cuisine.
Il est trop facile d'être heureux. Ce qui est plus difficile c'est de réinventer son bonheur tous les jours.
Là-dessus, Pierre Etaix et Jean-Claude Carrière ont brossé un tableau à la fois tendre et féroce de la vîe familiale, sans procès, nï procédé et surtout, ce qui est absolument remarquable, sans aucun emprunt à des oeuvres existantes.
Si l'on peut inventer la terme de « nouvelle vague comique », c'est bien au Grand Amour que cette définition s'applique. On bavarde un peu plus dans ce film-là que dans les films précédents de Pierre Etaix.
On bavarde, non seulement en dialogue, mais en images, et les gags ne sont pas une lutte entre l'homme et l'objet (Chaplin, Keaton, les héros de Mack Sennett), maïs entre les personnages et leur imagination. Mieux, on demande au spectateur d'entrer dans le jeu, de se laisser aller, d'apporter sa propre imagination, en fait de se retrouver lui-même sur l'écran.
D'où un rire permanent, parce que le rïre n'est pas seulement le propre de l'homme, c'est aussi son intelligence, et sa nécessité. Tout être humain est fait pour être heureux : Le Grand Amour c'est une quête du bonheur et un fîlm qui, loin d'endormir en procurant seulement quatre-vîngt-dix minutes de plaisir, ouvre une réflexion salutaire sur l'attitude de chacun devant ce bonheur indispensable, comme le rêve.
Le Grand Amour, par ailleurs, déborde d'inventions, d'images nouvelles, comme cette route de campagne où les automobiles sont remplacées par des lits dont les occupants rêvent ou cauchemar-dent et même se carambolent ; comme ces phases successives du mariage des protagonistes, etc.
Pierre Etaix, au lieu d'utîlïser des comédiens éprouvés (à part lui-méme, Annie Fratellinï et la jeune pensionnaire de la Comédie-Françaîse Nicole Calfan] s'est plu à faire jouer tous les rôles secondaires par des gens de cirque « qui connaissent mieux les gestes de la vîe » : Rolph Zavatta, Louis Maïs, Loriot, etc., qui ont l'avantage de comprendre tout de suite ce qu'on attend d'eux.
Un grand film ? Un fîlm unique en son genre, une découverte, un morceau de tendresse et de chaleur. Le réconfort et l'espoir."
"Un gag toutes les dix secondes. Le charme, la finesse, la drôlerie mêmes. Assurément, le film le plus divertissant
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