Lillian élève chez elle des enfants confiés par des travailleurs sociaux, des personnes âgées et aussi sa petite-fille. Sa vie déborde des problèmes des autres.
Lillian passe ses journées à résoudre les problèmes des autres, discute avec les travailleurs sociaux qui lui amènent des enfants à élever, se dispute avec sa fille à propos de l'éducation de sa petite-fille qu'elle accueille chez elle... Debout avant tout le monde, elle s'occupe des repas, de la lessive, baigne et habille ceux qu'elle a à charge et qu'elle considère comme sa propre famille.
"Ces deux films, tournés à quatre ans d’intervalle, sont placés sous la protection d’une même figure tutélaire, Lillian, une femme noire américaine au seuil de la vieillesse. Son beau visage, sa stature imposante semblent protéger personnages et cinéaste des influences malignes. C’est sans doute dans cette influence heureuse que ce diptyque, filmé avec une extrême simplicité hors de toute convention cinématographique trouve sa puissance d’émotion. (...)
Les quelques heures de vie qui font la matière première de Lillian sont, à première vue, filmées pour faire croire à un documentaire. Aucun effort n’a été fait pour rendre plus photogénique le décor de la maison ordinaire, le rythme des conversations est hésitant. Mais il ne s’agit pas ici de recourir à ces artifices si répandus aujourd’hui, qui servent à manipuler les spectateurs.
Pour David Williams, le recours aux procédés du cinéma du réel est une façon de respecter et d’aimer celles et ceux qui sont à l’écran. On voit d’ailleurs assez vite tout ce qui sépare Lillian d’un de ces pastiches documentaires tels que Hollywood en produit, du Projet Blair Witch aux films de Christopher Guest : d'abord le scenario ne se soucie pas de respecter le vraisemblance chronologique et la journée de Lillian est ponctuée de rencontres et d’épreuves disposées comme dans une légende ancienne afin de mettre au jour la dimension héroïque du personnage. Ensuite très discrètement, la caméra met en évidence la beauté cachée des gens des lieux et des choses, avec un souci de composition du cadre qui ne doit rien à l’improvisation."
Thomas Sotinel
Télérama
"La frontière entre fiction et documentaire est un « lieu » très fréquenté du cinéma, presque un passage obligé. L'Américain David Williams...
"La frontière entre fiction et documentaire est un « lieu » très fréquenté du cinéma, presque un passage obligé. L'Américain David Williams paraît y habiter avec naturel et simplicité. (...)
Mais la captation du réel n'est pas, pour David Williams, une affaire d'espionnage. Au contraire, il semble installé parmi ses acteurs non acteurs comme un familier, opérant au su de tous qui peuvent alors d'autant mieux l'oublier, tout en improvisant leurs dialogues sur un canevas préparé mais minimal. Cette méthode invite le spectateur à entrer dans un cercle de confidence et d'intimité qu'il est libre de quitter à tout moment libre aussi, alors, de décréter que ceci « fait vrai » ou que cela « sonne faux ». C'est ce qui rend l'accès aux films de Williams à la fois facile et exigeant et leur donne un éclat tout en nuances imprévisibles".
François Gorin
Les Echos
"Lillian et Thirteen, deux longs-métrages prenants qui ont attendu, respectivement, neuf ans et cinq ans avant de nous parvenir d'Amérique,...
"Lillian et Thirteen, deux longs-métrages prenants qui ont attendu, respectivement, neuf ans et cinq ans avant de nous parvenir d'Amérique, malgré le prix du jury obtenu par le premier au Festival de Sundance et la récompense décrochée par le second, Thirteen, à Berlin. Tous deux tournés par un inconnu, David Williams, qui fut d'abord peintre et photographe avant d'aborder la réalisation, au fil d'une quinzaine de courts-métrages.
Au centre du diptyque, une Noire, Lillian. Pas une actrice. Une femme, à la fois banale et remarquable, au seuil de la vieillesse. Le réalisateur (blanc) la filme chez elle, au milieu d'acteurs professionnels et non professionnels, transposant à peine sa vie, pour recréer avec une étonnante vérité et une pudeur et une sensibilité rares à l'écran le tremblé, le fragile, le profond du non-dit qui fait la complexité des êtres.
Lillian, tourné en 1993, nous montre cette quinquagénaire au beau visage plein, Lillian Folley, dans une vie tout entière consacrée aux autres. (...) Compassion, compréhension : cette Lillian très étonnante pourrait être insupportable, elle est curieusement attachante, bloc d'humanisme et de franchise, de dynamisme tranquille, aussi, dans ses activités patiemment répétées, sa certitude d'avoir raison, et sa foi religieuse.
(...) Quatre ans plus tard, Lillian, le cheveu à peine plus blanc, revient dans Thirteen, avec la gamine qui, dans le premier film, passait pour sa petite-fille et qui, ici, devient sa fille (dans la réalité, c'est sa fille adoptive)."
Annie Coppermann
Les Inrockuptibles
"...Le dispositif banal de Lillian vire progressivement. Il prend des allures de pièce de théâtre classique (...). Croit-on l'avoir saisi q...
"...Le dispositif banal de Lillian vire progressivement. Il prend des allures de pièce de théâtre classique (...). Croit-on l'avoir saisi que Lillian se métamorphose une nouvelle fois, devenant conte de fées..."
Jean-Baptiste Morain
Première
"Le cinéaste ne représente pas la réalité. Il s'en saisit littéralement."
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