Valérie Massadian : "Je préfère recueillir le bruit des abeilles que ceux d’un couple dans un appartement"
Dans son premier long-métrage, la réalisatrice explique comment le "film est né chaque jour", en osmose totale ave1
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Nana a 4 ans et vit dans une maison de pierres par-delà la forêt. De retour de l’école, une fin d'après-midi, elle ne trouve plus dans la maison que le silence.
Nana a 4 ans et vit à la campagne dans une maison de pierres par-delà la forêt. De retour de l’école, une fin d'après-midi, elle ne trouve plus dans la maison que le silence. Un voyage dans la nuit de son enfance. Le monde à la hauteur d'une petite fille.
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" On pourrait dire que c’est un petit film, un peu plus d’une heure, à peine une fiction, quelques jours dans la vie d’une fillette de quat
" On pourrait dire que c’est un petit film, un peu plus d’une heure, à peine une fiction, quelques jours dans la vie d’une fillette de quatre ou cinq ans, Nana. Et pourtant on sait bien, lorsqu’à la fin son grand-père vient la chercher dans la petite maison sans le moindre confort, loin de la ferme où on la vit pour la première fois, que, contrairement à ces films à l’excès de péripéties masquant le vide du propos, il s’est passé quelque chose en ce peu de jours passés avec un enfant : l’apprentissage de la vie. On est à la fin de l’hiver, on a tué le cochon à la ferme et Nana a assisté, avec deux garçons un peu plus grands, à toutes les opérations (...) Un apprentissage au courant des jours, sans que théorie en soit faite.
Les arbres sont encore sans feuilles, les premiers narcisses pointent dans les prés, quand elle arrive dans la maison loin du monde avec sa mère et, sa mère s’absentant parfois, elle saura, cette petite chose, mener sa vie avec une magnifique autorité. Seule avec un gros livre, elle fera comme si elle le lisait, arrangeant les mots que lui a lus sa mère la veille. Et, ayant ramené le lièvre pris au collet, elle le couvrira de paille pour le brûler, comme elle a vu faire avec le cochon mort. Opération particulièrement inadaptée en ce cas, mais le film n’est pas là pour respecter la vraisemblance. C’est Nana et ce qu’elle fait qui compte, pas ce qu’aurait pu imaginer ou non un scénariste.
Et la cinéaste, dont c’est le premier film, a su se mettre pour cela à la bonne distance. Elle filme souvent en plans très larges – et fixes. Il arrive même que, la fillette jouant dans la maison, elle soit vue de l’extérieur, la porte imposant un cadre supplémentaire. Ainsi Nana ne joue pas pour la caméra, mais pour elle, qu’elle marche dans le sous-bois d’un sentier de campagne ou qu’elle installe un lit comme elle l’a vu faire à sa mère. Elle est elle-même, pas un enfant en représentation. C’est évidemment à cette condition seule que le film pouvait être ce qu’il est : un roman d’apprentissage.
Cette distance de la caméra à son « sujet », la fillette ou la campagne, la mort d’un animal ou la percée des premières fleurs annonçant le retour de la vie, fait que rien n’est imposé, sinon cette idée qu’il faut prendre le temps de voir. Et que vivre s’apprend. Au spectateur de lier l’un à l’autre les épisodes de cette découverte de la vie au plus près de la nature. Telle est la secrète beauté de ce film."
" On croit au film comme à une promesse, celle de voir s'épanouir et s'approfondir un talent rare pour capter des sensations minuscules qui
" Nana est une toute petite fille. Avec ses jeux, sa voix fluette, ses moments suspendus. C'est à la fois une héroïne de conte et un minuscu
" Nana est une toute petite fille. Avec ses jeux, sa voix fluette, ses moments suspendus. C'est à la fois une héroïne de conte et un minuscule éclat de réel, libre et lumineux. Ce premier long métrage contemplatif, quelque part à la campagne, repose entièrement sur elle. Dans une zone floue entre documentaire et fiction, le monde selon Nana commence comme une chronique rurale. Le cochon, qu'on tue dans la ferme du grand-père. Le retour, avec une mère jeune et fatiguée, dans une maisonnette isolée au fond des bois.
Puis cet univers presque muet, fait de gestes ordinaires — la douche, le repas, le bois qui craque sous les pas —, glisse vers un ailleurs. Soudain, il ne reste plus que Nana dans le cadre, avec les objets et les habitudes, avec la nature frémissante. Où est passée sa mère ? Qu'est-il arrivé ? Le mystère contamine peu à peu la réalité : la réalisatrice nous laisse flotter longtemps, doucement, auprès de l'enfant abandonnée, avec nos questions sans réponse. Le film est court, mais le temps s'y dilate en longs plans rêveurs, vibrants, presque hypnotiques. Nana s'occupe, joue sur un vieux canapé posé dehors dans les herbes folles. Tente de faire cuire un gros lièvre attrapé au collet. Résolue, poignante, vraie. Une petite soeur de la Ponette de Jacques Doillon, attachée avec le plus grand sérieux à occuper sa solitude. Un film très personnel, qui invente un drôle de ton, entre Grimm et Depardon."
" Si les comédiens sont tous bons (plus par leur présence que par des dialogues réduits au strict minimum), si les plans de Valérie Massadi
" Si les comédiens sont tous bons (plus par leur présence que par des dialogues réduits au strict minimum), si les plans de Valérie Massadian sont intenses et bien composés, l’essentiel du film repose sur la petite Kelyna Lecomte, qui joue Nana. Comment diriger une fillette de 4 ans sans prendre le risque de la transformer en petit singe savant ? La réalisatrice dit justement qu’elle ne l’a pas dirigée.
Nana est donc autant une fiction façon Petit Poucet qu’un documentaire sur Kelyna Lecomte, un film sur un pur objet de cinéma : un être qui joue (avec ses jouets) mais ne joue pas (au sens dramatique), qui est filmé sans avoir vraiment conscience d’être filmé, qui apparaît dans un film sans vraiment se rendre compte qu’elle va apparaître dans un film.
Après avoir exercé quasiment tous les métiers du cinéma (actrice, décoratrice, monteuse, chef opératrice…), Valérie Massadian signe avec ce premier film en tant que réalisatrice un bel objet théorique qui se regarde avant tout comme le beau et poignant mélodrame sec qu’il est aussi."
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