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Enlevé et mis au secret sans raison apparente, Oh Dae-Soo est relâché 15 ans plus tard. Un homme lui propose alors de découvrir qui l'a enlevé et pourquoi ...
À la fin des années 80, Oh Dae-Soo, père de famille sans histoire, est enlevé un jour devant chez lui. Séquestré pendant plusieurs années dans une cellule privée, son seul lien avec l'extérieur est une télévision. Par le biais de cette télévision, il apprend le meurtre de sa femme, meurtre dont il est le principal suspect. Au désespoir d'être séquestré sans raison apparente succède alors chez le héros une rage intérieure vengeresse qui lui permet de survivre. Il est relâché 15 ans plus tard, toujours sans explication. Oh Dae-Soo est alors contacté par celui qui semble être le responsable de ses malheurs, lequel lui propose de découvrir qui l'a enlevé et pourquoi. Le cauchemar continue pour le héros.
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L'abus de soju, un alcool de riz coréen aussi fort que douceâtre, ne pardonne pas. Ivre mort, un père de famille es
L'abus de soju, un alcool de riz coréen aussi fort que douceâtre, ne pardonne pas. Ivre mort, un père de famille est kidnappé, puis séquestré pendant quinze ans dans une cellule, avec la seule télévision comme compagne. Relâché sans plus de raison, il cherche à savoir qui est responsable de son malheur et, surtout, pourquoi. Ivre de vengeance, Oh Dae-soo est enfin libre. Mais le pire reste à venir...
Grand prix du dernier Festival de Cannes, Old Boy passait pour le chouchou du président du jury, Quentin Tarantino. Entre ultraviolence imaginative et romantisme exacerbé, entre scénario aussi alambiqué que sombre et bouffées d'humour noir libidineux (extrait du dialogue : «Je dois te couper la main parce que tu as touché la poitrine de Mido.» «Qu'est-ce tu feras de ma langue, alors ?»), cette adaptation coréenne d'un manga culte au Japon avait effectivement tout pour séduire le réalisateur asiaphile de Kill Bill. Pourtant, s'il fallait établir un parallèle entre Old Boy et le cinéma américain, il faudrait se tourner davantage vers l'univers de David Fincher, l'auteur très doué et parfois agaçant de Se7en. Park Chan-wook, auteur du déjà secouant Sympathy for Mister Vengeance, filme les bastons comme dans Fight Club, avec force éclairages blafards, et le scénario repose sur des mécanismes de manipulation dignes de The Game.
Mais jamais Fincher, ni d'ailleurs aucun autre cinéaste hollywoodien actuel, n'aurait eu le feu vert pour tourner une histoire aussi malsaine, aussi perverse dans sa résolution finale. Ni pour faire ressentir au spectateur des tortures aussi raffinées que l'arrachage de dents au marteau, l'autoamputation de la langue avec des ciseaux ou l'ingestion d'un poulpe vivant... Avec ses plans conçus comme une succession ininterrompue de chocs visuels et le jeu énorme de Choi Min-sik (déjà remarquable dans Ivres de femmes et de peinture du vétéran Im Kwon-taek), Old Boy réveille aussi efficacement qu'une double dose de Guronsan après une cuite au soju. Mais gare aux effets secondaires : yeux qui piquent, nerfs à fleur de peau et gros poids sur l'estomac.
Voici donc un homme, Oh Dae-soo, qui est enlevé un soir et emprisonné dans un lieu mystérieux pour une raison qui l
Voici donc un homme, Oh Dae-soo, qui est enlevé un soir et emprisonné dans un lieu mystérieux pour une raison qui l'est encore plus. On le nourrit, on le drogue, on le réduit à ses pulsions élémentaires. Quand il se retrouve rejeté, toujours sans explication, dans le monde extérieur, il s'est écoulé... quinze ans. Et il est loin, en fait, d'avoir recouvré sa liberté, car il doit réapprendre qui il est, guidé par une seule obsession : se venger de celui qui l'a détruit.
Trois séquences sont devenues instantanément fameuses. On y voit cet énigmatique héros déchiqueter à belles dents un poulpe vivant, puis arracher au marteau, une à une, les dents de son adversaire et, enfin, se trancher la langue à vif avec une paire de ciseaux. Mais il ne faut pas se fier aux apparences. D'un côté, en adaptant un manga japonais, le Coréen Park Chan-wook utilise tous les ingrédients du genre : des scènes d'action hyperboliques, un thème primitif (la vengeance à mort), un réalisme vernissé de fantastique. De l'autre, il joue de toutes les audaces visuelles, narratives, psychologiques pour qu'à la fin il ne reste rien ou presque des figures imposées. C'est qu'il trouve constamment des solutions de cinéma inédites pour recréer le monde instable d'Oh Dae-soo (magistral Choi Min-sik, vu dans Ivre de femmes et de peinture).
Park Chan-wook est un sacré contrebandier : sous les auspices d'un art populaire, il distille les indices d'une crise existentielle subtile et profonde. C'est exactement ce qu'on attend d'un auteur, un vrai.
Cette image d’homme suspendu dans le vide sur une chaise résume parfaitement l’acrobatie que tente d’opérer
Cette image d’homme suspendu dans le vide sur une chaise résume parfaitement l’acrobatie que tente d’opérer Old Boy, louvoyant entre vie et mort, quête et rédemption, vengeance et manipulation. Il y a tout ça et plein d’autres choses dans ce film virtuose qui possède la densité d’un drame Shakespearien à la sauce trasho-coréenne et fait preuve d’une classe visuelle inouïe. Sur quasiment deux heures, c’est une succession ininterrompue de séquences mémorables, intrinsèquement liées par une pulsion viscérale, une envie de venger son honneur et une humanité en perte de vitesse.
Cinéaste sud-coréen, Park Chan-Wook possède déjà à son actif deux très grands films : le premier, Joint Security Area (baptisé par les fans, JSA) est une sombre affaire policière qui masque une admirable histoire d’amitié et un pamphlet tendu, conclu par une dernière image sublime ; et le second, Sympathy for Mister Vengeance, une horrible déclinaison sur la loi du Talion qui autopsie l’être humain sous son jour le plus sombre. Deuxième opus du cycle sur la vengeance (le troisième sera Sympathy for Lady Vengeance), Old Boy, jeu du chat et de la souris pervers, est non seulement le meilleur film de son auteur – ce qui n’est pas rien – mais surtout une fiction admirablement retorse, d’une ambition démesurée et d’une force tripale.
Critiqué lors du dernier festival de Cannes par nos amis ayatollahs qui ne voyaient qu’en ce film de l’esbroufe indigeste et de la prétention éhontée, Old boy brouille les pistes, oscille entre tous les genres, en tire le meilleur pour délivrer un ballet somptueux où sous le flot d’ultraviolence se cache un romantisme désenchanté, muet, sourd et foncièrement beau. Là où Sympathy for Mister vengeance, coup de poing opiacé, désagréable, qui ne rechigne pas devant le vernis spectaculaire, s’amusait à triturer les âmes de pions sur un damier sanglant, Old Boy fait plus de concessions à ses personnages ; et c’est probablement sur ce plan qu’il gagne des points. Ici, dans la description méticuleuse des personnages, il n’y a pas ce regard que certains ont vu comme méprisant : tous sont immensément humains jusque dans leurs défauts et bouleversants dans leurs failles. Ce sont des cas désespérés, parce que pris au centre d’un tourbillon vengeur et englués dans un vide affectif vertigineux. Et si la vengeance est un plat qui se mange froid, elle est à base de perversions et de mensonges. Tout le monde paie, chacun à sa façon, et ce qui commençait comme une banale histoire de vengeance se mue en un concentré manipulatoire irréversible. Et c’est – évidemment – horrible.
Un peu comme dans Memento, le personnage principal (Choi Min-Sik – mais où est passé le prix d’interprétation masculine ?) est une sorte de héros maudit qui ignore (presque) tout de son passé et tente de retrouver son identité. Séquestré pendant quinze ans pour des motifs qu’il ignore, ayant appris l’assassinat de sa femme via un écran de télé, il entreprend de se venger du salaud responsable de cette tragédie. Dans sa quête néfaste, il sera aidé par une femme, rencontrée par hasard dans un bar, coup de foudre radical cristallisé par une séquence sensuelle : la dégustation crue d’un poulpe vivant. Le héros maudit, sorte de Monte Cristo sur le retour, est devenu un monstre sanguinaire sans scrupule, capable de fracasser une dizaine de mecs avec un marteau ou de fragiliser l’esprit d’un quidam sur le point de se suicider. Passée la première demi-heure déroutante et sensationnelle où on prend plaisir à se perdre dans les dédales d’une intrigue complexe, on ne quitte plus le fil du récit et on se fait impeccablement avoir. Doucement mais sûrement…
Parce qu’on est beaucoup quand on rit, parce qu’on est seul quand on pleure, parce que la vie vaut la peine d’être vécue, Old boy est une sorte de chef-d’œuvre qui s’impose à nous : inacceptable, bouleversant, violent, solide, clinquant. Brillant. Un choc ? Une bombe ? Un uppercut ? Mieux : un film qui ne s’oubliera jamais.
(...) A peine sorti de sa projection cannoise, on a entendu des spectateurs qualifier le film de Park Chan-wook de grotesque, hurlant au sc
(...) A peine sorti de sa projection cannoise, on a entendu des spectateurs qualifier le film de Park Chan-wook de grotesque, hurlant au scandale devant des scènes appelées à la postérité poulpe englouti vivant, extraction dentaire au marteau et autres automutilations... Et, en effet, ces gens-là ont raison, Oldboy est bel et bien un film grotesque. Selon les dictionnaires, les définitions du mot varient avec, cependant deux dominantes : celle d'un sens de l'absurde et de l'irréel poussé dans les limites de l'extravagance, mais aussi celle d'un art graphique dissimulant la nature des choses en les caricaturant. On retrouve ces deux acceptions dans ce croisement entre Le Comte de Monte-Cristo et Kill Bill, qui ne cesse de dissimuler sous une façade exagérée son réel propos. Du manga dont s'inspire le film Park Chan-wook n'a conservé que l'exubérante violence, mais aussi l'ironie de la surcharge graphique qui vient par moments la désamorcer. La réelle brutalité est hors champ, dans le non-dit.
Derrière le motif de la vengeance, Chan-wook traite surtout de l'aveuglement d'une colère réfrénée depuis des années dans son pays. Comme le récent Memories of Murder, Oldboy est un film moraliste qui, sous l'artifice du genre, interroge la société coréenne. Il n'est pas interdit de faire un parallèle entre ce portrait de la claustration physique et morale et la situation dans laquelle se sont retrouvées les personnes séquestrées, parfois pendant plus de quinze ans, par la dictature de la Corée du Nord avant d'être restituées à la partie sud du pays. Sont-elles passées comme Oh Dae-su d'une colère ravageuse au désarroi le plus absolu ? Oldboy n'est pas un exercice de style purement gratuit. Au contraire, voici un film méticuleusement pensé et réfléchi, bien plus doloriste que sadique, écartant au final le nihilisme au profit d'une compassion accordée à un homme qui n'a pas su se reconstruire, submergé par le poids de la perte et du passé. (...)
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