Un deuxième corps est retrouvé : on est au cœur du mal ! En lutte contre d’autres gamins, P’tit Quinquin et sa bande suivent l’affaire...
Tandis qu’un deuxième corps est retrouvé dans une autre vache, les deux enquêteurs découvrent que la première victime était l’amante du deuxième mort : on est au cœur du mal ! En lutte contre d’autres gamins qui ne sont pas du village, P’tit Quinquin et sa bande de chenapans suivent l’affaire.
" La série avec son argument de polar américain, son duo d’enquêteurs et ses cadavres mutilés, la chanson insipide de la jeune fille, le terroriste islamiste, sont autant de clichés que Dumont abrase avec jubilation. Mais comme la messe burlesque, chacun conserve un noyau de mystère, un cœur d’efficacité qui se révèle souvent par reprises. La chanson par exemple circule, prend différentes formes, dans la cour de la ferme, dans l’église, sur un podium, dans la bouche railleuse des enfants, et le cercle tissé par ces versions diverses finit par cerner une tristesse qui s’inscrit sur le visage de l’adolescente, juste avant qu’elle ne soit dévorée par des porcs, tandis que l’on entend une cantate de Bach—non pas parce que le haut de Bach s’opposerait ultimement au bas de la chanson, mais parce que cette dernière vient ainsi délivrer sa raison.
La parodie fonctionne dans P’tit Quinquin comme un autre principe d’érosion qui abandonne des vestiges imposants : de la série policière il ne finit par rester qu’une accumulation effrayante de cadavres démembrés, découpés, entremêlés, superposant les clichés horrifiques et le principe de désintégration burlesque (...)
Dans la dernière scène de P’tit Quinquin, le commandant s’agenouille face à Dany, dans la cour d’une ferme. Il creuse la surface de la terre sèche et regarde ses doigts poussiéreux avant de les sentir. Pour qui s’en souvient, le fantôme de la scène où Camille Claudel s’agenouille pour prendre un peu de terre fonctionne alors comme une indication sublime. P’tit Quinquin est plein de situations inspirées d’autres films de Dumont, mais le cinéaste ne se parodie pas ni ne tourne le dos à ce qu’il a fait jusqu’à aujourd’hui. L’usure y cherche ses figures et ses corps. La figurine d’argile malaxée de Camille Claudel 1915 se tient en quelque sorte debout face au commandant, c’est Dany le fruit de cette terre aigre, mal dégrossi dans ses gestes, autre morceau de «brouillard»: la dissolution enfin incarnée et dansante.»
Cyril Béghin
Libération
" ...ça débloque sérieusement dans ce patelin peuplé de fermiers louches, de curés demeurés, de touristes autistes. Mais habité aussi par u...
" ...ça débloque sérieusement dans ce patelin peuplé de fermiers louches, de curés demeurés, de touristes autistes. Mais habité aussi par une merveilleuse petite bande de crapules, à la tête desquelles scintille le blondinet P’tit Quinquin, d’une beauté extravagante (nez cabossé, lèvres asymétriques, appareil auditif, yeux de cobalt : parfait) et Eve, son amoureuse éperdue, dessinée comme une déesse.
P’tit Quinquin est une série inclassable (...) Il n’a pas cherché à réaliser le The Wire calaisien, ni même à se mesurer au lexique de la série américaine globalisée. Les plus nettes correspondances seraient plutôt du côté de la férocité britannique du type Father Ted, avec quelques concessions à l’influence Twin Peaks pour le goût de l’incongruité et tout de même un fond de sauce ironique bien français.
En ressort un polar de l’absurde qui atteint des sommets burlesques, surtout dans ses deux premiers épisodes, peut-être mieux rythmés. Le duo de flics donne lieu à un numéro hilarant : le vieux commandant de gendarmerie surnommé Brouillard, à peine maître de son corps et l’esprit insaisissable, a suscité les plus beaux rires entendus jusqu’ici. Merci donc à son interprète, Bernard Pruvost, le meilleur gendarme que le cinéma français ait produit depuis De Funès, et ces mots sont pesés.
Puisque nous sommes chez Dumont, il va sans dire que, si ça rigole, ça grince pas mal aussi dans P’tit Quinquin. Pourquoi cette surpopulation de psychotiques ? Et ce racisme antimusulman, dont un jeune Black sera le bouc émissaire ? Et cette aliénation systémique, invasive, surexposée ?"
Pour vous donner la meilleure expérience possible, ce site utilise les cookies. En continuant à naviguer sur universcine.com vous acceptez notre utilisation des cookies.
_TITLE
_CONTENT
Vous avez un bloqueur de publicités activé. Certaines fonctionnalités du site peuvent être perturbées, veuillez le désactiver pour une meilleure expérience.