
Patricia Mazuy : " Le dressage, ça rend fou !"
De Cruella à Lee Marvin, en passant par quelques cavaliers célèbres, Patricia Mazuy évoque les figures qui influ...
La vente du cheval qu’on lui avait promis choque Gracieuse, cavalière surdouée. Elle quitte l’élevage qui l’employait. Avoir son cheval devient son obsession...
Révoltée par la vente du cheval d’obstacle qu’on lui avait promis, Gracieuse, cavalière surdouée, claque la porte de l’élevage qui l’employait. Elle redémarre à zéro en acceptant de rentrer comme palefrenière dans le haras de dressage qui jouxte la ferme de son père. La propriétaire, Joséphine de Silène, y exploite d’une main de fer la renommée internationale d’un entraineur allemand, Franz Mann, ancien champion cynique et usé dont les riches cavalières du monde entier se disputent le savoir - mais aussi le regard ! Dans ce microcosme de pouvoir et d’argent Gracieuse affronte Franz Mann lui-même et tous les obstacles - jusqu’à se mettre hors-la-loi, elle poursuit son unique obsession : avoir un cheval pour elle, qu’elle emmènerait au sommet...
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Patricia Mazuy surfe avec une dextérité de funambule sur plusieurs schémas narratifs au fond très typés (
Patricia Mazuy surfe avec une dextérité de funambule sur plusieurs schémas narratifs au fond très typés (...) La force du film réside précisément dans le fait de ne choisir véritablement aucun de ces schémas mais de demeurer à la lisière de chacun d'eux, voire de les mêler pour les court-circuiter, en créant un genre hybride à l'issue inconnue, bien loin du " bon petit film français " roulant sur ses rails monotones.
Isabelle Zribi"Sport de filles se révèle un film merveilleux, qui fonde sa morale, comme les vieux westerns, sur l'action des perso
"Rivalités entre cavalières, pur-sang qu'on "abîme" ou qu'on arrange : le centre du film se situe
" Dans son mouvement général comme dans ses petites mécaniques internes, Sport de filles fait parfois l’eff
" Dans son mouvement général comme dans ses petites mécaniques internes, Sport de filles fait parfois l’effet d’une double et brillante traduction du monde à laquelle s’attacherait la mise en scène de Patricia Mazuy. D’une part, un décodage des formules secrètes de la société dominante à l’intention de la démunie Gracieuse. D’autre part, un décryptage pour le spectateur de la passion équine dans son spectre le plus large, puisqu’il s’étend de cette forme vitale, pure et désintéressée qu’incarne l’héroïne à cette forme plus amère, souvent hautaine et aux idéaux aristocratiques dévoyés que le système de Joséphine représente.
Ce système inspire à Mazuy de superbes scènes d’affrontements humains plus ou moins transposés sur les champs de la libido, de l’argent et même de la compétition loyale. La figure de Franz notamment, modelée autour du mythique et rebelle champion français Patrick Le Rolland, offre au film un second et parfois très inquiétant centre de gravité. Disons aussi tout de suite que l’excellence des acteurs retenus achève de donner sa consistance à la redoutable troïka, formée par Marina Hands, Josiane Balasko et Bruno Ganz. La première trouve ici son plus beau rôle à ce jour. La seconde impose sa majesté mature avec une dimension nouvelle, digne de Laura Betti. Le troisième est à la fois glaçant d’ambiguïté affichée et bouleversant de souffrance masquée.
La traduction multiple et simultanée à laquelle se livre Mazuy la met dans une situation paradoxale : à la fois centrale électrique qui fournit son énergie à toute l’affaire, mais aussi hub de connexion entre ce monde isolé (ses mots, ses signes, ses codes indéchiffrables) et nous.
Sport de filles, comme tous les films de cette cinéaste surdouée mais trop rare, traite assurément de la lutte des classes. Mais il n’y a pas plus de sociologie que de psychologie dans la façon dont Mazuy nous restitue les choses. Pas le moindre sentimentalisme non plus. Ni dans le regard porté sur les bêtes ni dans celui consenti sur les hommes (...) Mazuy (...) appartient plutôt à l’espèce sagittaire. Elle brandit sa caméra en archer : sa puissance et sa violence ne tiennent pas tant à la cruauté des flèches qu’à leur précision (...)
Ce qu’il y a de plus fort, de plus sourd et de plus profond dans cette histoire, c’est qu’elle est une leçon de politique universelle. Ce n’est pas tellement Gracieuse qui serait «têtue», c’est la réalité. Et cette réalité lui a appris qu’il faut parfois dresser l’adversaire par les coups, fussent-ils transposés, symboliques ou charnels. Et fût-ce pour lui inculquer l’irrespect des normes sociales. Si Sport de filles est chevaleresque, c’est surtout un film de contact."
" Même si elle laisse quelques belles scènes à Josiane Balasko, impressionnante en propriétaire qui poss&eg
" Même si elle laisse quelques belles scènes à Josiane Balasko, impressionnante en propriétaire qui possède les corps et les coeurs, elle réduit vite l'intrigue à l'essentiel : le lent rapprochement de deux solitaires, murés en eux-mêmes. Cette jeune femme pirate (Marina Hands), que son ambition et son désir de revanche éloignent des autres, et cet entraîneur (Bruno Ganz), confit dans son humiliation comme un légume dans son bocal.
Là, Patricia Mazuy est particulièrement à l'aise. Comme avec Sandrine Bonnaire dans Peaux de vaches et Isabelle Huppert dans Saint-Cyr, elle observe, traque les écarts et les rebuffades de ses personnages. Elle semble les dresser (c'est tout juste si on ne l'entend pas murmurer elle aussi : « Passage, piaffer, diagonale, trot moyen, changement de pied... ») et les conduit, peu à peu, à devenir disponibles l'un à l'autre. Exactement comme un cheval qui se soumet à son cavalier, dont on dit joliment qu'il « cède dans sa nuque »... C'est cette mise en scène concrète, précise, physique, qui surprend et séduit."
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