" (...) Still the Water, comme les films les plus récents (Hanezu, La Forêt de Mogari) de Naomi Kawase, n’a pas l’homogénéité des débuts de la cinéaste japonaise (Suzaku, Shara). (...) Alors Kawase aurait-elle perdu le secret de son art, cette rigueur qui lui permettait de nous faire voir des fantômes et de nous en émouvoir infiniment ? Pas du tout. C’est qu’elle a décidé d’évoluer, de cesser de faire ce qu’elle savait faire, comme une grande partie des cinéastes (les plus grands, Godard comme Coppola les premiers). Elle lâche d’un côté (la tension, la tenue obsessionnelle du cadre et du scénario) pour laisser au réel sa chance d’entrer dans le plan, même maladroitement.
Elle y perd en perfection formelle mais elle y gagne en instantanéité, en force du présent, quand le réel se révèle par lui-même d’une intensité et d’une violence impressionnantes. Comme si Naomi Kawase, qui est documentariste, avait compris ou décidé d’ouvrir grand les portes-fenêtres de sa maison et de laisser le vent s’y engouffrer, apportant avec lui des scories, des poussières, du sable, certes, mais aussi des pépites d’or.
C’est là que réside la grande beauté et l’extrême modernité de Still the Water, dans quelques scènes incroyables qui semblent à la fois émaner des acteurs et de la nature. Celle, longue, déchirante, de l’agonie de la mère, donc, à qui l’on chante des chansons pour l’accompagner jusqu’au bout de la vie. A elle seule, cette scène justifie la vision de Still the Water.
(...) C’est ainsi, au milieu de quelques maladresses de facture – ou bien grâce à elles – que se dresse lentement un autel, un édifice cinématographique bouleversant qui ne cherche pourtant jamais à en imposer. Kawase atteint dans Still the Water le but qu’elle semblait s’être fixé depuis deux, trois films mais qui lui échappait un peu : nous faire ressentir le passage du temps, des êtres, des choses, avec un mélange à la fois de profond chagrin et de foi joyeuse en l’avenir. Nous montrer que la vie est un passage, certes, mais un passage qui ne cesse jamais."
Jean-Baptiste Morain
Magnifique
CCC au sujet de
Still the Water
664735 au sujet de
Still the Water
Très contente d'avoir découvert ce film via l'offre Uncut, ainsi que la réalisatrice Naomi Kawase. J'avoue que j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans au... Lire la suite
leio au sujet de
Still the Water
16006912 au sujet de
Still the Water
Superbe
caribou33 au sujet de
Still the Water
Un film magique et sensuel. Le flottement des images épouse le flottement des liens évoqués, la nature et l'humanité, la mort et la vie, l'âme et le corps,... Lire la suite
cinok au sujet de
Still the Water