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Immersion au coeur d'un tribunal suisse où se règlent les conflits entre salariés et employeurs. Un miroir saisissant du monde du travail.
Immersion au coeur d'un tribunal suisse dans lequel se règlent les conflits entre employeurs et salariés. Cette juridiction spécifique est un terrain de confrontation où s'expriment toutes les tensions, les souffrances et les révoltes qui traversent le monde du travail. En quête de justice ou de reconnaissance, des employés prennent la parole et font face à leur patron. Cette scène de théâtre d’un genre particulier nous plonge au coeur d'une véritable comédie humaine, reflet de la société d'aujourd'hui.
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"Dans le contexte actuel de chômage et de précarisation du travail, les prud’hommes sont des postes d’observa
"Dans le contexte actuel de chômage et de précarisation du travail, les prud’hommes sont des postes d’observation privilégiés. Un poste d’observation peu connu puisque les caméras sont interdites dans les salles d’audience.
A l’image d’un Raymond Depardon qui a pu filmer différentes étapes des procédures de flagrants délits, Stéphane Goël a obtenu l’autorisation de filmer des audiences prud’homales (en Suisse). Comme son illustre aîné, Goël s’est “contenté” de poser ses caméras dans la salle d’audience, sans commentaire, et bien sûr sans la moindre intervention de sa part (autre que sa présence) dans l’évolution des débats. L’écriture se fait pendant l’étape du montage.
Comme tout film se situant dans des lieux de justice, qu’ils soit documentaire ou fictif, Prud’hommes capte avant tout un dispositif scénique, un processus théâtral, avec ses différents protagonistes (employé, employeur, avocats, juges…), son organisation spatiale (les bancs, l’estrade des juges…), sa distribution de la parole. Une mise en scène judiciaire préexiste au film, et c’est l’intelligence de Stéphane Goël que de l’avoir compris d’emblée.
Ce théâtre prud’homal n’est évidemment pas abstrait, mais fortement incarné, riche en drame (beaucoup) et en comédie (un peu). Chauffeur licencié pour alcoolisme, jeune homme viré pour vocabulaire agressif et déplacé, cadre supérieure dégoûtée des méthodes ultralibérales… toutes les situations et tous les types humains défilent, du costard-cravate au jean-blouson, de la parole très maîtrisée (juges et avocats) à l’impuissance orale. Les issues sont toujours incertaines, entre arrangement amiable, licenciement confirmé, voire réconciliation.
Empreint de drôlerie, de suspense, de tragique, Prud’hommes est tout à la fois une comédie humaine, un document unique sur la justice et une vue en coupe édifiante de notre crise actuelle."
" A droite, un patron. A gauche, un employé. Il ne se regardent pas, ou très peu, argumentent en parallèle, parfo
" A droite, un patron. A gauche, un employé. Il ne se regardent pas, ou très peu, argumentent en parallèle, parfois assistés d'un avocat ou d'un syndicaliste. Petites misères et lancinantes douleurs du monde du travail se soldent là, devant le juge, aux prud'hommes. C'est dans son pays que le documentariste suisse Stéphane Goël est allé recueillir ces témoignages parfois insoutenables. Le système juridique y est légèrement différent de celui que nous connaissons en France, mais le sujet est universel : licenciements abusifs, travail au noir, harcèlement, injures, heures supplémentaires non payées, tout un cortège d'injustices, de souffrances et de frustrations.
Du tribunal au bureau de l'inspecteur du travail, une mosaïque de regards et de récits dresse un portrait juste et fort de la précarité actuelle.
Le cinéaste filme à la manière de Raymond Depardon : sans commentaire, en toute discrétion, laissant un plan s'étirer quand c'est nécessaire, captant à la source le tragique comme l'anodin. Un ballet de vérités et de mensonges, dialogue de sourds, parole contre parole. Chauffeur routier alcoolique, employée clandestine, garagiste en colère, jeune homme renvoyé à cause de ses nombreuses absences, dues, dit-il, à des allergies : toute la comédie humaine se joue là. Le conseil de prud'hommes cherche à débrouiller l'écheveau des mots, à trouver un arrangement, financier, humain.
Et le film rend hommage aux efforts de ceux qui, dans cette administration, tentent, chaque jour, d'apporter un peu d'équilibre à notre société en crise. Les conflits de travail concentrent évidemment bien d'autres violences : le traitement de l'immigration, la condition des femmes (une chimiste renvoyée le lendemain de son retour de congé maternité), le stress aigu des cadres dans les grandes entreprises, l'exploitation des ouvriers dans les usines... «
L'esclavage, vous savez, ça n'existe plus », a dit une jeune Sénégalaise à son chef, qui lui faisait vivre un calvaire dans la boucherie industrielle où elle était employée. Après des semaines et des semaines de conflit, elle a obtenu gain de cause devant le conseil de prud'hommes. Enfin...
Entre deux audiences, le film s'attarde rêveusement dans la salle des pas perdus, espace neutre des bâtiments administratifs, où glissent, comme des fantômes, quelques silhouettes en attente d'une vie meilleure."
" Voici le meilleur film que l'on pouvait consacrer au système prud'homal helvétique (...) l'addition des af
" Voici le meilleur film que l'on pouvait consacrer au système prud'homal helvétique (...) l'addition des affaires traitées finit par constituer un échantillon sinon représentatif du moins illustratif de situations communes à tous les pays riches.
Des travailleurs nés ailleurs, dont la situation administrative ou la maîtrise de la langue sont incertaines. Des jeunes qui ne partagent (et semblent parfois ne pas comprendre) les codes de conduite de leurs patrons. Tout cela est exprimé sans violence, à travers une procédure assez différente de celle que l'on connaît en France.
En Suisse, les juges des prud'hommes sont des magistrats professionnels qui ne prennent de décisions que financières, pas question, par exemple, d'ordonner la réintégration même si le licenciement est jugé abusif. Les contraintes de cette procédure finissent par s'imposer au film, qui se rétrécit au point d'être avant tout la représentation exacte et sensible d'un système de conciliation dont la finalité est de réduire les conflits du travail à une négociation financière aux enjeux limités, puisque les prud'hommes suisses ne peuvent attribuer de réparations supérieures à 30 000 francs suisses (24 500 euros) - ce n'est donc pas là que les banquiers vont vider leurs querelles.
Si l'on admet ces limites, on appréciera les qualités délicates du regard que Stéphane Goël porte sur ces audiences. Celles-ci se tiennent le soir (pas question de gâcher une journée de travail) dans des salles vides.
Le palais de justice de Lausanne, construit à la gloire de Guillaume Tell (son image, en deux ou trois dimensions, est récurrente dans cet espace silencieux) fait un décor ambigu : l'extérieur néoclassique dissimule des salles d'audience aux boiseries claires - sous l'apparence immémoriale de la justice se cache une modernité efficace.
Toutes les parties sont filmées (sauf celles qui l'ont refusé, les visages sont alors dissimulés par ces nuées numériques qui donnent au moindre documentaire un air surnaturel) avec la même attention.
On comprend vite que ce sont les plaignants qui intéressent d'abord le metteur en scène. Cet employé croate persuadé d'avoir été licencié pour avoir dénoncé les malversations de son supérieur, ce jeune homme absentéiste qui révèle à l'audience qu'il est victime d'allergies incapacitantes.
Le récit ne donne à connaître que ce qui se dit devant les juges. Forcément fragmentaire, il met en évidence la précarité de la position des salariés et l'impressionnante capacité du système judiciaire à contenir, et peut-être à étouffer, les colères les plus légitimes."
"Une passionnante plongée dans ces arcanes, menée avec synergie sous les angles du fonctionnement judiciaire, des drames
"Ce petit théâtre, monté avec un sens très efficace de la progression dramatique, a le mérite de nous
"Ce petit théâtre, monté avec un sens très efficace de la progression dramatique, a le mérite de nous renvoyer à nos propres interrogations, sur le travail et ses répercussions (...) mais aussi sur le rôle du langage, de sa nécessité, de son danger et de ses contradictions dans la vie de tout un chacun. Cela valait bien un film !"
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