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Chet baker est un trompettiste de légende. Un jour, sa vie bascule, il est tabassé et se voit contraint d’arrêter la musique.
Chet baker est un trompettiste de légende. Un jour, sa vie bascule, il est tabassé et se voit contraint d’arrêter la musique. Les années 60 marqueront son retour, après avoir traversé de multiples épreuves. Sa femme a maintenu l'espoir pour lui et le poussa à se concentrer sur sa musique.
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Le Los Angeles de 1966, le jazz, les volutes de fumée, l'héroïne... Et un junkie : le trompettiste de légende Chet Baker. Son dealer lui a f
Le Los Angeles de 1966, le jazz, les volutes de fumée, l'héroïne... Et un junkie : le trompettiste de légende Chet Baker. Son dealer lui a fracassé la mâchoire, mais, porté par l'amour d'une actrice, Jane, le musicien tente de remonter la pente. Ethan Hawke, qui tient le rôle, est fébrile, grandiose dans sa fragilité, porté par une mise en scène élégante, une photographie alternant couleur et noir et blanc. La quête de résurrection de ce perdant magnifique nous fait visiter le mythique Birdland, à New York, club où l'on croise Miles Davis et Dizzy Gillespie... De quoi faire fantasmer les amateurs de jazz et fasciner les autres.
Born to be blue, d'un bleu couleur spleen, est avant tout l'histoire d'un homme hanté par ses démons, aimanté par les abîmes. L'intrigue, sans fioritures, sert une réflexion sur les ressorts de l'inspiration artistique. Chet Baker n'est pas un maestro de la technique, mais il crée ce son qui n'appartient qu'à lui. Dès lors qu'il improvise, ses notes s'envolent. Sa virtuosité est-elle innée ou déclenchée par l'usage de la drogue ? Question épineuse, sulfureuse, qu'heureusement ce film délicat ne tranche jamais.
Que sait-on de Chet Baker, inoubliable interprète de standards tels que Summertime et My Funny Valentine ? Qui fut réellement ce trompettist
Que sait-on de Chet Baker, inoubliable interprète de standards tels que Summertime et My Funny Valentine ? Qui fut réellement ce trompettiste blanc au son si particulier, qui fit de l’ombre à Miles Davies et fut l’ami de Dizzy Gillespie ? Le « James Dean du jazz », le « prince du cool » qui chavirait les cœurs sur la côte Ouest dans les années 1950 n’offrait plus, dans les années 1980, que le visage raviné aux joues creusées d’un artiste consumé par sa flamme intérieure – et l’abus d’alcool et de drogues.
Mystère d’une existence à laquelle l’intéressé lui-même donnait des contours mouvants, livrant de variables explications à l’agression de 1966 qui l’avait laissé la mâchoire fracturée et la dentition très endommagée (sans doute une dette impayée à l’un de ses dealers). Fini pour la trompette aux yeux de beaucoup, et pourtant revenu, au prix d’une douloureuse rééducation.
Le Canadien Robert Budreau, 42 ans, s’empare avec réussite de ce moment clé et de cette figure tourmentée en évitant les codes attendus de la biographie filmée. Le scénario joue avec un projet qu’eut le producteur Dino De Laurentiis, qui avait proposé à Chet Baker de jouer son propre rôle dans un film hommage. Dans la vraie vie, aucune scène de ce long métrage ne fut jamais tournée.
Dans Born to Be Blue, le tournage est le point de départ d’un portrait subjectif, où fiction et faits avérés s’entremêlent, non pas fidèles à une réalité de toute façon insaisissable, mais – selon Ethan Hawke – à l’idée que l’on peut se faire de la vie du musicien en écoutant l’un de ses disques. Fasciné par le personnage, le comédien américain fut le principal promoteur de cette démarche : « C’est une façon de revendiquer l’absence de vérité objective d’un biopic, a-t-il expliqué, car nos vies ne sont pas des narrations linéaires avec un début, un milieu et une fin. »
Cette approche très « jazz » fait la singularité de ce film magnifique, où un noir et blanc très léché côtoie la couleur. Le premier choix renvoie aux années 1950 et aux photographies de William Claxton, qui participèrent du mythe du jeune play-boy du style « West Coast ». Le second correspond aux années 1960, entre chute et tentative de renaissance d’un Chet Baker déjà abîmé. [...]
À rebours de la plupart des films du genre, qui offrent une grille de lecture aussi psychologisante qu’étriquée des destins d’artistes, Born to Be Blue livre un Chet Baker en ahurissante victime d’un tragique fatum. Il tente moins d’expliquer l’origine de ses failles que de montrer en quoi celles-ci, œuvrant continuellement à ses chutes et rechutes, nourrirent aussi une formidable volonté de reconquête, à travers l’approfondissement douloureux – destructeur même – de chaque note.
Au Miles Davis cassant qui avait renvoyé le petit Blanc qu’il était à l’épaisseur de la vie, un second Chet Baker put ainsi répondre qu’il avait désormais suffisamment « vécu ». Avec comme point culminant du récit, son retour au Birdland, célèbre club de jazz new-yorkais créé en 1949.
Portant de bout en bout ce film sensible et intelligent, Ethan Hawke livre une prestation époustouflante, chantant lui-même certains morceaux dans des scènes aptes à susciter une émotion bien réelle, comme ce Funny Valentine du temps de la renaissance, donnant la chair de poule. Le film doit aussi beaucoup au quatuor chargé de la partition musicale, formé par le pianiste David Braid, avec Kevin Turcotte à la trompette, Steve Wallace à la basse et Terry Clarke à la batterie.
Il est très rare que le cinéma de fiction parvienne à filmer le jazz d’une manière qui échapperait à la fois à la naïveté publicitaire et au
Quelques exemples récents (Steve Jobs, Miles Ahead) nous ont soufflé que la forme strictement linéaire et édifiante du genre biopic, en vigu
Quelques exemples récents (Steve Jobs, Miles Ahead) nous ont soufflé que la forme strictement linéaire et édifiante du genre biopic, en vigueur au moins depuis 2000, était frappée de ringardise jusqu’au cœur du système hollywoodien. A la place, des films en friche, moins inféodés au fil des vies dépeintes, tentés de les saisir par métonymie, par ellipses, par désarticulations temporelles, et Born to Be Blue vient d’une certaine manière vérifier cette impression.
Etonnamment fragmentaire, centré sur la traversée du désert de Chet Baker après une rixe qui lui coûta en 1966 quelques dents et un réapprentissage de la trompette, le film fait une drôle de chose du mythe du playboy fifties : il s’ouvre sur le tournage d’un film autobiographique que Baker aurait tourné au début des années 1960, et joue sur l’ambiguïté entre cette vie rejouée, très stéréotypée, et la vie réelle.
Ironie : ce tournage est une pure invention du scénario. Dans toute la suite du film, Budreau joue ainsi de l’aura du prince of cool comme d’une pure virtualité du personnage, dont on ne sait si c’est lui qui la poursuit ou l’inverse – et où il ne parviendra à se fondre pour de bon que pour en faire, in fine (troublante dernière scène de live au Birdland), son cercueil.
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