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Olivia, Philippine transgenre sans papiers travaille comme soignante auprès d'Olga. Elle rencontre son petit-fils Alex, avec qui elle vit une histoire d'amour.
Olivia, transgenre, travaille comme soignante auprès d’Olga, une grand-mère russe ashkénaze de Brighton Beach à Brooklyn. Fragilisée par sa situation d’immigrante philippine, elle paie secrètement un Américain pour organiser un mariage blanc. Alors que celui-ci se rétracte, elle rencontre Alex, le petit fils d’Olga, avec qui elle ose enfin vivre une véritable histoire d’amour… Grand prix du festival Chéries-Chéris 2019.
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"De la difficulté d’être une trans philippine sans papiers dans l’Amérique de Trump. Tel pourrait se résumer ce film d’Isabel Sandoval (elle
"De la difficulté d’être une trans philippine sans papiers dans l’Amérique de Trump. Tel pourrait se résumer ce film d’Isabel Sandoval (elle- même transexuelle) sur une aide- soignante en quête d’un mariage blanc, pour laquelle craque le petit fils de la femme dont elle s’occupe. Et s’il brasse de nombreux sujets sociétaux, Brooklyn secret est avant tout le portrait d’une femme entraînée dans un amour qu’elle croyait impossible, avec une double peur au ventre : celles de l’expulsion et de la réaction de l’homme qu’elle aime le jour où il apprendra qu’elle est trans. Isabel Sandoval trouve le ton juste pour raconter ce quotidien. Jamais sa réalisation ne bégaie avec le contexte de la violence politique. Le Brooklyn qu’elle filme se révèle étonnamment enveloppant, ses mouvements de caméra ne portent nul stigmate de l’esthétique du « cinéma social » et elle déjoue tous les rebondissements qu’on pensait écrits d’avance. Une merveille de sensibilité."
Thierry Chèze"Nichée dans sa chambrette à Brooklyn, Olivia, immigrée philippine trans, vit dans la peur d’être expulsée des États-Unis depuis la récente
"Nichée dans sa chambrette à Brooklyn, Olivia, immigrée philippine trans, vit dans la peur d’être expulsée des États-Unis depuis la récente élection de Donald Trump. Employée comme aide-soignante auprès d’une vieille dame, elle est censée organiser son mariage blanc avec un Américain…
S’inspirant librement du vécu de la cinéaste, Brooklyn Secret est pourtant loin du portrait autocentré ; au contraire, Isabel Sandoval est sublimée par le regard de l’autre, qu’elle sublime à son tour – le film est truffé de délicieux seconds rôles. La langueur singulière de la mise en scène parachève l’intrigue qui, sous ses airs de bluette sur la condition des immigrés, raconte la réappropriation de son corps, de ses désirs, par le prisme d’une quête d’identités, nationale et sexuelle.
Il y a quelque chose de profondément sensuel dans le regard que la cinéaste pose sur New York, de ces vues du métro aux larges boulevards vides, concomitant avec l’intériorité d’Olivia à tel point que la ville, pourtant filmée mille fois, nous semble vierge. La générosité du film n’a d’égal que sa grande amplitude, laissant une place inespérée aux temps d’arrêt, aux respirations comme aux déambulations des personnages. Lumineux, Brooklyn Secret l’est parce qu’il ne cède ni au misérabilisme ni aux raccourcis liés à la transidentité ; le monde et ceux qui gravitent autour sont d’une ambivalence intangible qu’on doit aux détails signifiants qu’en capte, à force de patience, la cinéaste.
Lorsqu’Olivia fantasme sur le petit-fils de la femme dont elle s’occupe, Alex (majestueux Eamon Farren, aperçu dans Twin Peaks. The Return), la sophistication du montage, sans en accélérer le rythme, nous fait ressentir les vibrations du corps – confirmant que le « secret » du film, moins évident qu’il n’y paraît, est peut-être celui de cet amour déraisonné entre Olivia et Alex. Deux êtres avalés par la Grosse Pomme et sauvés de leur solitude par une romance brûlante, à l’ombre des buildings."
"Tout à la fois transgenre et immigrée dans l’Amérique de Trump, il était difficile pour Isabel Sandoval de ne pas réaliser un film qui, po
"Tout à la fois transgenre et immigrée dans l’Amérique de Trump, il était difficile pour Isabel Sandoval de ne pas réaliser un film qui, pour son premier long métrage dans sa nouvelle patrie, ne soit pas politique. Par ailleurs elle entendait se démarquer des deux figures tutélaires du cinéma philippin contemporain, Brillante Mendoza le réaliste, et Lav Diaz, l’homme des longues chroniques. Sans aller jusqu’au récit autobiographique, elle a choisi de raconter l’histoire d’Olivia, une femme transgenre philippine émigrée aux Etats-Unis, et de s’attribuer le rôle de cette femme. Toutefois, le travail d’Olivia est beaucoup moins glamour que celui de réalisatrice de cinéma : elle est aide-ménagère et elle doit prendre soin d’Olga, une vieille femme aux origines russes ashkénazes qui vit à Brooklyn dans le quartier de Brighton Beach. Etant sans-papiers dans l’Amérique de Trump, la situation d’Olivia est particulièrement précaire. C’est pourquoi, en dehors de son travail, elle poursuit inlassablement un but précis : contracter un mariage blanc qui lui ouvrirait pour de bon les portes des Etats-Unis. Ce besoin de stabilité et de sécurité, bien compréhensible, ne va pas toutefois jusqu’à répondre de façon favorable à la proposition d’un homme qui a trahi sa confiance.
Pour la réalisation des différentes scènes de Brooklyn secret, Isabel Sandoval a choisi de ne pas s’enfermer dans un mode opératoire exclusif. C’est ainsi que son film comporte aussi bien des scènes tournées en plan fixe, d’autres faisant l’objet de champs-contrechamps, d’autres, enfin, avec des plans séquences tournés à la steadicam, le plus souvent avec un personnage que l’on suit dans ses déplacements. On voit là un des moyens que la réalisatrice a utilisés pour se démarquer de Brillante Mendoza, au rythme toujours très tendu, et de Lav Diaz, le champion des longs plans séquences. La construction du début du film est très efficace, avec le montage en parallèle du travail d’Olivia auprès d’Olga et le retour à New-York d’Alex, petit fils d’Olga, après un long séjour dans l’Ohio. Une construction qui, bien sûr, nous permet de deviner que ces deux-là ne manqueront pas de se rencontrer et qu’il se passera quelque chose entre eux. En même temps, avec ses coups de téléphone et les rapports qu’elle entretient avec ses amies, on comprend très vite ce que recherche Olivia, et, tout aussi vite, on voit en Alex un homme hâbleur et beau parleur, un homme cherchant vainement à combattre une addiction à l’alcool, en résumé un homme auquel il est difficile d’accorder un crédit quelconque. On comprend aussi que l’immigrée de longue date Olga a de gros problèmes de mémoire, à l’image de l’Amérique de Trump qui oublie son histoire de l’immigration.
Visuellement, le film nous offre de très belles images nocturnes du quartier de Brooklyn dans lequel il a été tourné. Par ailleurs, il est probable qu’Isabel Sandoval a cherché à nous donner sa vision de la relation amoureuse entre Olivia et Alex en nous proposant une scène de lutte entre deux hommes juste après une scène de sexe entre les deux amants. Quant à la politique de Trump envers les immigrés, de brefs regards jetés sur des informations télévisées nous en disent finalement davantage que de longs discours.
"(...) Il y a des films qui parlent d'amour, il y a en d'autres qui touchent notre coeur, et puis il y en a qui font les deux. Brooklyn Sec
"(...) Il y a des films qui parlent d'amour, il y a en d'autres qui touchent notre coeur, et puis il y en a qui font les deux. Brooklyn Secret est de ceux là, de ces films qui, sans s'annoncer, nous emmènent à la rencontre de la sensibilité de leurs personnages pour mieux nous inviter à l'introspection. Ici, pas d'effets superflus : caméra fixe, plans longs et musique discrète, Isabel Sandoval est de ces réalisatrices qui savent laisser le temps à l'image pour nous imprégner. Bien que le film soit tourné aux Etats-Unis, Brooklyn Secret ne renie pas ses liens avec une certaine école asiatique, du taiwanais Hou Hsiao Hsien (The Assassin, Café Lumière) à la coréenne Kim Bora (House of Hummingbird), qui préfère le non-dit aux dialogues explicatifs et les regards lourds de sens aux grandes effusions. Un certain cinéma donc, où les émotions éclosent au sein de scènes banales en apparence mais chargées de tension grâce au jeu sensible de ses actrices et acteurs. (...)"
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