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Un jeune boxeur sénégalais vient en France pour réaliser ses rêves : livrer un grand combat et, pourquoi pas, rencontrer Michèle Morgan...
Un jeune boxeur sénégalais vient en France pour réaliser ses rêves : livrer un grand combat et, pourquoi pas, rencontrer Michèle Morgan... Ballade impressionniste dans le Paris des années 60, documentaire tourné comme une fiction, saisissant l'atmosphère sixties parfois en caméra cachée, le film consacra son réalisateur et le Prix Louis Delluc 1961 - Grand prix du Festival de Locarno 1962 et le Grand prix de la critique au Festival de Venise 1962
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Il y a, dans le dernier film de François Reichenbach, des richesses évidentes, péremptoires et qui sont livrées à l'état brut, avec leur ga
Il y a, dans le dernier film de François Reichenbach, des richesses évidentes, péremptoires et qui sont livrées à l'état brut, avec leur gangue et leurs scories. L'œuvre est captivante de bout en bout, même si, à la réflexion, on se surprend àcontester le principe de certaines séquences.
Tout d'abord, nous trouvons les méthodes directes du cinéma-vérité : un magnétophone et une caméra se font tout petits afin de capter des images et des sons naturels, sans que les sujets du reportage soient toujours conscients d'être vus et écoutés. On ne saura jamais très bien où finit l'authenticité et où commence l'artifice. Mais, après tout, qu'importe ? Le résultat est là sous forme de monologue. Un boxeur noir, Abdoulaye Foye, commente à haute voix sa jeune expérience, ses impressions de Parisien novice, ses rencontres, ses préoccupations professionnelles ou sentimentales et jusqu'à ses options métaphysiques. Tout cela sur le ton candide de la confidence intérieure. Abdoulaye est dépourvu de complexes. Il se livre sans malice et sans défense aux appareils enregistreurs qui le troquent : il répond spontanément aux interlocuteurs qui le provoquent.
Un Cœur gros comme ça aurait pu s'intituler Moi, un noir et l'influence du film de Jean Rouch est indéniable. Dans l'un et l'autre cas, la vedette du film est un jeune homme de couleur qui parle en son propre nom et sollicité par un cinéaste blanc. La différence réside dans la méthode de tournage. Alors que le héros de Rouch réagissait par un commentaire improvisé sur des images préalablement tournées, celui de Reichenbach semble, au corsaire, avoir parlé pendant les prises de vues et parfois même avant. Ce qui a permis au cinéaste de composer des scènes purement descriptives, en illustration d'un texte déjà existant. D'où ces envolées poétiques sur le paysage parisien. D'où également la sensation, pas forcément gênante, que nous nous trouvons en face d'une œuvre travaillée. Cela revient à dire que le document humain ou social ne représente pas le but final de l'entreprise, mais un matériau à partir, duquel le cinéaste construit une œuvre personnelle.
" Sur la route ordinairement suivie par un réalisateur de films, François Reichenbach a décidé, une fois pour toutes, de sauter une étape :
" Sur la route ordinairement suivie par un réalisateur de films, François Reichenbach a décidé, une fois pour toutes, de sauter une étape : celle de la reconstitution. Au lieu de pasticher le réel, en se servant de comédiens et de décors, il puise dans ce réel, comme dans un vivier, et en extrait les éléments de son œuvre. Ces éléments capturés, il les trie, les classe, les ordonne, les groupe, les associe, selon un schéma suffisamment rigoureux pour qu'une unité secrète cimente les morceaux les plus disparates et suffisamment souple pour que les miracles du hasard puissent y trouver leur place. Le puzzle devient ainsi composition. Né du réel, le film retourne au réel, mais après avoir été fécondé par une volonté créatrice. [...] Un cœur gros comme ça est un conte psychologique et humoristique composé (ou recomposé) comme un poème, par un artiste parfaitement conscient des exigences et des ressources de son art."
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