Une voix masculine décrit avec une précision impitoyable le parcours physique et mental d’un homme se retrouvant à la rue. Derrière la dureté des mots, on devine l’empathie de celui qui est déjà passé par là. À l’image, les rues de Paris, les passants, les bancs, les recoins sombres où l’on pourrait peut-être s’abriter, le temps d’une nuit.
Un homme sans attaches, rescapé d'un long périple, collecte des images ivres, morceaux épars d'une identité atomisée comme les territoires qu'il parcourt. Il s'épuise dans l'étrangeté de signes, de lieux, de langues insondables. Il n'y a pas de dieu ou d'indulgence dans ses nuits, mais l'acceptation qu'il n'y a que la chair.
Dans un studio de mixage, le cinéaste montre à une amie les images tournées dans l'appartement d'un amant perdu. C'était à Paris, station Jaurès et par la fenêtre, il pouvait voir ces clandestins, sans-papiers en transit, qui dormaient dans la rue... Au fil des images commentées, le relevé quotidien se fait réinvention des notions épuisées que sont l’amour et la politique...
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