Il est alors bénévole dans un cinéma d'art et d'essai et y découvre notamment La Promesse des frères Dardenne, qui est une révélation. L'histoire de cet adolescent grandissant dans un univers violent imposé par le père a des résonnances avec sa propre histoire et l'affranchissement du personnage, sa trajectoire dans le film, devient un signe fort.
Bernard Bellefroid pense d'abord faire du journalisme et du documentaire pour se raconter à travers des histoires. Il entre à l’Institut des hautes études en communication sociale (IHECS) en 1996. Mais c'est à la Cinémathèque royale de Belgique qu'il préfère "étudier". Au concours de l'Insas, l'école d'études cinématographiques belge, il est recalé en présentant son projet de de documentaire sur la parole et la violence dans les tribunaux populaires où l'on jugeait les crimes du génocide au Rwanda.
Après avoir envoyé ce même projet à tous les producteurs de Belgique, c'est précisément Jean-Pierre Dardene, enthousiaste, qui décide de produire le film. Rwanda, les collines parlent reçoit ensuite un accueil exceptionnel qui lui vaut de nombreux prix à travers les festivals européens.
Dans son premier long-métrage de fiction,
La Régate, Bernard Bellefroid aborde alors le même thème de la violence en osant s'approcher de son histoire personnelle. Il lui aura fallu six ans pour arriver à mener à bien ce projet, avec le concours de Sergi Lopez, qui a apporté sa notoriété au rôle secondaire de l'entraîneur d'aviron, dans un récit qui explore les difficiles relations d'amour-haine d'un père et de son fils.