Son premier long, Le Bateau de mariage (1992), adapté du roman de Michel Besnier, se situe sous l’occupation. Il livre ensuite des œuvres plus contemporaines tirées de faits divers : Les Aveux de l’innocent (Prix de la Semaine de la Critique à Cannes en 1996) et Les Mauvaises fréquentations (1999) avec Robinson Stévenin.
En 2001, il réunit Sandrine Bonnaire et Jacques Dutronc dans C’est la vie, adapté du livre de Caroline Bottaro; puis, en 2003, Nicolas Duvauchelle et Bernard Campan dans Poids léger d’après Olivier Adam.
Je m’appelle Elisabeth, en 2006, est encore une adaptation, celle du roman d’Anne Wiazemsky. L’année suivante, il retrouve Olivier Adam, pour le scénario original d’un téléfilm autour des migrants en souffrance à Calais, Maman est folle, interprété par Isabelle Carré. Même quand il opte pour des sujets traités par d’autres, il se les approprie, les fait siens et crée une œuvre où l’imaginaire (et le mensonge) prennent une place… folle.
C'est ensuite avec Isabelle Carré, qu'il emploie de façon très différente, et originale, qu'il signe l'un de ses films les plus réussis, et personnels, Les Emotifs anonymes (2010). Elle y est une jeune femme timide qui trouve un alter-ego en la personne de Benoit Poelvoorde. L'univers visuel, dominé par certaines couleurs (le vert, le rouge), s'y accorde de façon surprenante avec un scénario qui joue sur la finesse des sentiments. Le film ressemble à une fable, intemporelle et légère, tout en abordant un sujet douloureux (la difficulté d'être soi parmi les autres). Jean-Pierre Améris y reprend en somme certains motifs déjà dessinés auparavant, et notamment dans Je m'appelle Elisabeth.
Isabelle Danel et Philippe Piazzo