En tournant près d’une soixantaine de films publicitaires, il consolide ses compétences visuelles et acquiert une aisance technique. Il réalise par ailleurs trois documentaires Le Caire (1997), Fin du monde (1998) et Abu El Rish (1999) avant de passer au court-métrage de fiction avec El-Cheikh Cheika (1999) et Lilly (2001) qui reçoit le prix du public au festival de Clermont-Ferrand.
A 28 ans, il passe au long-métrage en portant sur ses épaules le film le plus cher et le plus controversé du cinéma égyptien : L’immeuble Yacoubian (2005).
C’est son père, le scénariste et écrivain Waheed Hamed qui, après la lecture du roman éponyme d’Alaa al-Aswani, a décidé de le porter à l’écran, et l’a adapté avec l’auteur. Disséquant avec audace la société égyptienne sur 50 ans, le livre avait fait sensation et scandale dans le monde arabe.
Contrastant avec le cinéma égyptien en vogue essentiellement irréaliste, tout en s’offrant une palette de stars et une esthétique digne des grands mélodrames à l’ancienne, le film brise les tabous d’une politique véreuse, des hypocrisies religieuses et de l’homosexualité proscrite. En attendant de retrouver au cinéma un projet de ce niveau, il réalise, en 2007, des épisodes d’une série de télévision, Lahzat harega .
Camille Taboulay