Deux ans plus tard il réalise pour le cinéma Pourquoi pas moi ?, ou le coming out collectif de jeunes gens homosexuels.
Dans Bella Ciao (2001) puis Made in Italy (2008), il revient sur ses origines italiennes passant d’une fresque sur sa propre histoire familiale à une comédie inspirée des grands classiques du cinéma transalpin.
Il résume lui-même ainsi son parcours : " Je suis né en 1964 à Toulon, ville paisible du sud de la France, réputée pour sa résistance à Bonaparte, son bagne, son sabordage de la flotte et son sabordage politique. Quand on naît toulonnais, on a vite fait de vous marquer l'épaule d'un fer rouge, comme si l'on était responsable de tous les maux du pays et de la terre entière. Il y a toujours une bonne âme pour nous donner des leçons d'intelligence.
Quand on naît toulonnais, on a surtout du bagnard en soi. Toute sa vie, on n'a qu'une idée en tête : s'échapper à tout prix, de tout et n'importe quoi.Je suis aussi fils d'émigrés italiens. C'est encore plus fort que le bagne.
L'Italie, je l'ai tatouée dans le cœur. Ça me rend superstitieux : j'ai toujours dans mon portefeuille une médaille de la Madonne, un petit insigne de footballeur, une amulette contre le malocchio, la figurine Panini de Roberto Baggio et une pièce fétiche de cent lires, on ne sait jamais, en cas de coup dur. Tout ce qui est espagnol ou sud-américain m'est aussi familier, la couleur, la musique, la langue, l'histoire.
En fait, je suis latin de la tête aux pieds, jusqu'au bout des ongles.
Quand j'étais gosse, je voulais être, dans l'ordre, pompiste, président de la République, footballeur, astronaute, archéologue. Les profs disaient toujours de moi que j'avais trop d'imagination, que j'étais trop bavard, trop,dissipé, trop ceci ou trop cela. Ils avaient raison.
Finalement, il y a une logique. Du cinéma, j'en fais depuis toujours. Je m'invente des histoires, je joue dedans, je fais tous les personnages. Du cinéma, j'en fais toute l'année, il n'y a pas un instant sans que je ne m'arrête.
Je suis plutôt sentimental (j'ai pleuré quand Lucio Battisti est mort), plutôt joyeux (j'ai ri quand Bruno Mégret est mort), j'aime Marseille, Gandhi et Salvador Allende, l'odeur de Rome, les spaghetti aile vongole, le romantisme révolutionnaire des fêtes de l'Unita. Plus que tout, j'aime les gens.
J'aime profondément la nature humaine.
Le plus important pour moi, c'est que les gens sortent différents de mes films. Plus heureux, plus touchés, plus amoureux, même si cela ne dure qu'un instant. Surtout plus heureux. C'est peut-être la seule raison pour laquelle je fais du cinéma."