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Papu simule une paralysie, à la suite d'un accident, pour toucher l'assurance. Pour appuyer ses dires, il se rend à Lourdes pour une pseudo-guérison.
Papu, un être grossier qui gagne sa vie en trichant aux cartes, simule une paralysie, à la suite d'un accident, pour toucher l'assurance. Pour appuyer ses dires, il se rend à Lourdes pour une pseudo-guérison. L'assureur Fox-Terrier, qui a flairé la supercherie, va tenter de le démasquer. #Version restaurée
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" (...) Mocky, fidèle à sa réputation de provocateur, avait fait sortir son film le jour de la Sainte-Bernadette
" (...) Mocky, fidèle à sa réputation de provocateur, avait fait sortir son film le jour de la Sainte-Bernadette et, n'ayant pas eu l'autorisation de tourner à Lourdes, reconstitua la grotte dans une autre ville. Son film est plutôt sage, malgré le sujet. Moins anticlérical que moraliste, le scénario s'attaque à toutes les formes d'hypocrisie (c'est l'exploitation marchande de la foi qui est ici ridiculisée), et il est plutôt réjouissant de voir le réalisateur faire flèche de tout bois sans se soucier des cibles. (...) Les comédiens jubilent, et nous avec eux. "
" (...) La reconstitution de Lourdes est saisissante, et le climat — souterrain, humide, sombre — de sinistre entourloupe
" (...) La reconstitution de Lourdes est saisissante, et le climat — souterrain, humide, sombre — de sinistre entourloupe à l’espérance qui baigne la grotte et ses cohortes claudicantes est oppressant à souhait. Le tandem Serrault-Poiret fait merveille, évidemment, dans le débridé total. A chacun, quartier libre, et l’on peut cabotiner sans retenue. Comme toujours chez Mocky — lequel donna au monde cinéphilique ébloui, ne l’oublions pas mes frères, en 1964, la Cité de l'indicible peur, ce chef-d’œuvre du fantastique bizarre, avec, déjà, Jean Poiret, Francis Blanche, Bourvil, Raymond Rouleau et Noël Roquevert, ce qui suffira à son salut éternel, - le meilleur côtoie le moins bon avec une parfaite aisance, une absence totale de complexes; les idées saugrenues, le goût de l'excès, de la poésie burlesque, de la provocation grossière, du calembour, parviennent à élever la loufoquerie en un système explosif très singulier, bien particulier de l’art de Mocky.
Comme si ce cinéaste autodidacte avait délibérément décidé de garder une maladresse, une gaucherie, parfois, de débutant pour ne pas perdre non plus sa virulence. Résolu à ne pas faire de progrès et parvenant quand même à rassembler un nombre de spectateurs élus et fidèles dans cette zone frontière entre la satire et la folie furieuse où il campe, Mocky accomplit une fois de plus l’acrobatie et le miracle qu'on attend de lui. "
" On ne va pas le répéter à chaque fois : Mocky est un fou hurleur doublé d’un cinéaste g&eac
" On ne va pas le répéter à chaque fois : Mocky est un fou hurleur doublé d’un cinéaste génial. Sa méthode, c’est les coups, portés si possible là où ça fait mal. Son credo c’est la liberté de filmer, quitte à faire fouillis. Son talent, c’est d’avoir de l’humour, même s’il est grinçant et son charme, c’est d’être irrésistiblement aimé par le cheptel des comédiens français, surtout s’il leur fait miroiter la promesse d’un passage à tabac.
A ce petit jeu de massacre, chacun en prend pour son grade : après bientôt trente ans d'une carrière énergique, Jean-Pierre Mocky peut se vanter d’être à peu près le seul cinéaste français à s’être payé toutes les catégories socio-professionnelles ou politiques de la République. Que la bigoterie fasse les frais d’un carton tous les dix ans n’est après tout que justice. Car la verve anti-cureton de l’animal n’est pas récente, elle nous avait déjà ravis dans Un drôle de paroissien ou même dans Un linceul n'a pas de poche (dont voici une mémorable tirade, déclamée par une actrice à propos des modifications apportées à son personnage de Jeanne d’Arc: " Pour une fois que j'avais un beau rôle, un personnage qui vit pour son idéal; il faut qu’elle baise avec son bourreau! ")
Le Miraculé, c’est donc ça: une charge bouffe-chrétiens, quoiqu’en dise Mocky, une attaque en règle contre les marchands du temple, les assureurs, le clergé, les grands naïfs du sacerdoce, les escrocs de tout poil et leurs gogos de tout acabit. Pourtant s’il est définitivement féroce, Mocky n’est jamais méchant. Farceur et moqueur, oui. Mais pas crapuleux : il aime trop ses personnages pour les couler. Il est incapable de mépris. Mocky est de cette race qui rend divines les dames-pipi, inoubliables les clodos de passage et grandioses les putes borgnes plantées au coin d’un plan. Le casting chez Mocky tient toujours de la cour des miracles, de la fantasmagorie.
Dans cette assemblée, il y a bien sûr quelques saints, les indécrottables amis du maître: Poiret, Serrault et une nouvelle venue cooptée par ses pairs, Jeanne Moreau. De Poiret et Serrault, on ne peut dire qu’une chose : ils sont impossibles à départager. Ils sont génialement interchangeables. Jeanne, elle, profite à merveille de la cure de jouvence que Le Miraculé lui propose. Major nympho de l’armée du Salut, la Moreau traite son petit monde en bergère céleste illuminée comme on ne l'a jamais vu faire au cinéma. De grâce, qu'on lui garde une place, sur un banc, dans une gare, au paradis. "
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