Paul Vecchiali : Darrieux, ma mère et moi.
VIDEO | 2016, 21' | Lorsqu'il réalisait En haut des marches en 1983, le cinéaste rendait hommage aux deux figures1
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Françoise revient à Toulon après vingt ans d'absence... pour tuer. En haut des marches de la villa qu'elle avait faite construire, que va-t-elle trouver?
Françoise revient à Toulon, sa ville, après vingt ans d'absence... pour tuer. Qui veut-elle tuer ? Ces gens - des parents - qui occupent sa maison, une villa qu'elle avait fait construire au prix de lourds sacrifices. Pourquoi veut-elle tuer ? Parce que ces gens ont dénoncé, croit-elle, son mari comme collaborateur durant l'Occupation ? Pour mettre un terme à sa propre réussite sociale qui n'a déclenché qu'envies et calomnies ? Elle revit des moments de son passé... sa mère... l'école où elle-même était institutrice... son mari Charles... En haut des marches de la villa, que va trouver Françoise ? ...
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Un cinéaste qui n’a peur de rien : Paul Vecchiali est de cette espèce rare dans le cinéma français de ceux qui osent aller au bout de
Un cinéaste qui n’a peur de rien : Paul Vecchiali est de cette espèce rare dans le cinéma français de ceux qui osent aller au bout de leurs émotions. L’auteur de Femmes femmes, de La Machine, de Corps à cœur et aujourd’hui de En haut des marches, ne maquille pas ses sentiments. Non qu’il soit plus impudique qu’un autre, ce serait même plutôt le contraire. Mais il ne sait pas mettre un frein à ce qu’il veut exprimer. Aussi ses films, quand on les aime, vous empoignent-ils à bras-le-coeur et ne vous lâchent plus. Il y a quelque chose d’intense dans chacun de ses plans. Des « plans chargés », comme il le dit lui-même. S ‘il récuse l’étiquette de mélo, malgré son admiration pour un Douglas Sirk, c’est que ses personnages ne sont pas accablés par la fatalité, mais savent se prendre en charge. « Le mélo, remarque-t-il, c’est un regard, pas une situation. » [...]
Tout cela, nullement complaisant ni abstrait, mais, au contraire, fortement ancré et concret. Danielle Darrieux : « Quand on récoltait dix pommes de terre, on se mouillait déjà. Les Allemands en prenaient trois : on était collabo. Avec les sept qui restaient, on pouvait survivre : on était résistant. » On l’a compris : Vecchiali n’est pas du camp de ceux qui font l’Histoire. Il est avec ceux qui la subissent. On peut faire de beaux films avec de bons sentiments : la piété finale, par exemple. Vecchiali est le meilleur des ciné-fils.
" (...) On est sensible à Vecchiali poète et encore plus à son interprète, la toujours lumineuse Danielle
" (...) On est sensible à Vecchiali poète et encore plus à son interprète, la toujours lumineuse Danielle Darrieux. On aime l’idée de montrer cette dame dont l’allure n’est pas alourdie par le poids des souvenirs douloureux et qui conserve de délicieuses étourderies de jeune fille. Marchant dans une ville où le passé vient à sa rencontre, soit qu’elle se trouve vraiment face à des gens qu’elle a connus, soit qu’elle les imagine, soit qu’elle voie de vraie fantômes (sa vieille mère) ou des faux (une femme qui lui parle, qu’on lui dit morte l’instant d’après et qui ne l’est pas — l'idée est très belle, on la retient au passage).
On aime que Vecchiali se situe si volontiers entre le romanesque populaire, le cinéma français des années trente et les chansons. Entre Giraudoux et Jacques Demy. On aime moins les moyens qu’il met en œuvre pour se maintenir dans cet état de grâce, ses interprètes souvent contestables, son insistance à courtiser le poétique et l’infinie maladresse avec laquelle on le voit tenter, à intervalles réguliers, de prendre son vol (une maladresse qui n’est jamais plus gênante qu’aux moments où il s’efforce d’introduire le chant dans le cours de son récit).
Mais grâce à Darrieux, ce qui pourrait nous être pénible devient presque un bonheur. On est perdu dès qu’elle n’occupe plus l’écran. Heureusement, ces moments d’abandon sont rares. "
" Né d’un désir de rendre hommage à sa propre mère, En haut des marches, de Paul Vecchiali, joue sur
" Né d’un désir de rendre hommage à sa propre mère, En haut des marches, de Paul Vecchiali, joue sur plusieurs tableaux aux connexions à la fois complexes et évidentes.
Portrait d’une femme exemplaire d’abord, " détruite par la guerre et qui tente de renaître de ses cendres ", selon la présentation du cinéaste. Une femme pour qui la Résistance se vivait aussi au jour le jour et pouvait se mesurer au poids de " patates " offert à ses enfants.
Diptyque ensuite, dialogue entre le vécu (hier et aujourd’hui, les êtres et les lieux retrouvés) et l’imaginaire (le mensonge des souvenirs érodés par le temps, ce qui se passerait si la vengeance s’accomplissait).
Ces deux premiers éléments constituent la matière visible de la fiction. En haut des marches, c’est donc l’histoire d’un choc, la prise de conscience d’une femme qui découvre qu’outre la place qu’elle occupe d’elle-même au sein de sa famille, quotidiennement, il en est une autre qu’on lui assigne au nom de l’histoire. Et les deux ne coïncident pas nécessairement. Loin de renvoyer dos à dos deux thèses, Paul Vecchiali distille un doute d’autant plus fort qu’il ne bénéficierait pas obligatoirement à son personnage : le mari tant aimé, " collabo " par complaisance (?) et abattu aux premières heures de la Libération, ce qu’il serait question de venger...
C’est la morale en tant que système, en tant que certitude négatrice des contradictions individuelles dont le procès se fait ici, subtilement. Singulier film qui vient prendre à rebrousse-poil le très culpabilisant " Français, tous collabos (fût-ce sans le savoir) " qui avait fleuri au cinéma comme ailleurs il y a peu (dans la lignée Le Chagrin et la Pitié, Français, si vous saviez, Lacombe Lucien, Le Sauveur ) pour y substituer une interrogation autrement plus féconde.
Enfin, il y a, plus qu’autobiographique, une dimension intime, secrète, dans En haut des marches. Toulon, où Paul Vecchiali a passé une partie de son enfance, est introspecté là comme le réceptacle de la mémoire et du rêve enfantins. Quant à Danielle Darrieux, elle incarne sans doute depuis longtemps pour le cinéaste cinéphile, à l’image de la mère, un autre mythe insaisissable. Le film semble n’être fait que pour elle, à ses mesures. Elle y est, il est vrai, majestueuse. "
" Le film de Paul Vecchiali est un film austère, dépouillé, à peu près réduit aux déa
" Le film de Paul Vecchiali est un film austère, dépouillé, à peu près réduit aux déambulations et aux rêveries de Danielle Darrieux, parfaite il est vrai dans son tailleur bleu ou son imperméable, avec son visage, son allure de veuve de colonel qui a eu des malheurs, et ses yeux bleus délavés par les chagrins.
C’est aussi un film original, par la démarche, par le ton, et davantage encore parce que, par une révolution comparable à celle des westerns le jour où les Indiens cessèrent d’y être les méchants, c’est un film qui respecte l’Histoire, les millions de Français qui suivirent la mauvaise route, un film qui n’insulte ni la défaite ni la vérité.
C’est un film émouvant parce que sa mère, morte il y a un an, à qui Paul Vecchiali dédie le film, fut cette femme que fait revivre Danielle Darrieux, parce qu’il y a là aussi une blessure toujours ouverte, parce que la villa exista aussi, et que la porte s’ouvrait sur le bonheur, en haut des marches, avant de se refermer pour toujours. On mentirait en disant qu’il s’agit d’un film gai, mais à coup sûr il y a là une œuvre à tous points de vue estimable. "
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